Revoilà les deux comparses pour une nouvelle enquête. D’un côté le commandant de gendarmerie (détaché dans un commissariat) Léon Crevette, qui vit maintenant avec la belle Valentina, la médecin légiste de la ville. Il vient d’avoir une adjointe, capitaine de Gendarmerie, Clara Daval. Et de l’autre Eddy Baccardi, l’ancien gratte-papier d’une compagnie d’assurance, reconverti dans l’écoute des personnes en échec amoureux. Lui aussi vit le parfait amour avec Colombe, rencontrée lors d’une séance d’écoute quand son amie l’avait quittée. Tout cela se trouve dans la première enquête du précédent livre de Maurice Daccord, Tantum ergo, et dont vous trouverez la recension dans les archives de WUKALI,
Quel est le sujet de ce nouveau livre ? Un tueur en série sévit dans la ville : il assassine de jeunes adolescentes d’une dizaine d’années, les démembre pour les reconstituer ailleurs, mais sans leur tête.
Malgré des dispositifs sur la voie publique, l’assassin sévit toujours. Y aurait-il une « taupe », voire même le criminel au sein du commissariat ? Comme auprès de chaque victime se trouve une image pieuse dans laquelle se trouve le diable et la maxime Demon est deus inversus, ne s’agirait-il pas d’un religieux, ou même un membre d’une secte démoniaque ? Quoiqu’il en soit la traque de celui qui est surnommé l’équarrisseur, s’avère plus que difficile, surtout que les relations entre Crevette et son chef de service, le commissaire de police Guidicelli, sont plus que compliquées et conflictuelles. En outre le commandant part dans un service de renseignement, dégoûté de son impuissance face à l’assassin et épuisé par les conflits avec son supérieur qui le minent. Mais, dans ses nouvelles fonctions, la piste satanique réapparaît et il finit par mener à bien l’enquête.
De son côté, Baccardi est malheureux, il a peur de perdre Colombe. Il faut dire que cette dernière est tenaillée entre lui et Clara pour qui elle « craque » et avec qui elle a une (très courte) aventure. Mais, elle finit par réussir à combattre son attirance et reste avec l’homme de sa vie.
Le lecteur ne sera pas surpris ni déçu par ce nouveau roman de Maurice Daccord, tout y est : la gouaille argotique proche des meilleurs écrit de Simonin ou Frédéric Dard, un humour décapant (les prières sataniques chantées et dansées sur l’air des rois de La belle Hélène d’Offenbach valent le détour). Ajoutons à ce palmarès une quantité de (très bonne) nourriture et d’alcool (ah le 102, c’est-à-dire un double 51 !), enfin tout ce qui fait un bon roman policier qui se lit facilement sans prise de tête.
Le secret des mages du trident rouge
Maurice Daccord
éditions L’Harmattan. 20€50