Dernière campagne de la guerre menée en Afrique du Nord contre les forces germano-italiennes, la campagne de Tunisie voit l’engagement au combat de différents éléments des Forces Françaises libres : les troupes du général Leclerc venues du Tchad et les unités ayant combattu précédemment aux cotés des Britanniques en Érythrée, Syrie et Libye.
L’histoire de la France libre est d’abord et avant tout celle d’une somme d’engagements volontaires individuels, d’une multitude de destins formant tous ensemble l’une des grandes épopées de notre histoire. Les actions menées par les Forces françaises libres (FFL) lors de la campagne de Tunisie font partie de ces combats oubliés.
Dernier épisode des affrontements engagés depuis l’été 1940 sur le théâtre nord-africain, la campagne de Tunisie est aussi la dernière bataille menée par les Forces françaises libres avant leur intégration dans l’Armée française reconstituée.
Elle s’achève le 13 mai 1943, il y a tout juste 80 ans. Avec cette exposition, réalisée en partenariat avec la Fondation de la France Libre, le musée de l’Armée poursuit sa série d’éditorialisations sur les combats oubliés des FFL, dans une démarche de réappropriation de notre histoire nationale.
L’occasion de découvrir ou redécouvrir, à l’aune de cette histoire, une quinzaine d’objets, archives, photographies, issus des collections du musée de l’Armée et du musée de l’Ordre de la Libération et témoins de ces combats.
Le théâtre d’opération Sud
En 1942, alors que les États-Unis entrent en guerre après l’attaque de Pearl Harbor et que l’Allemagne relance son offensive vers la Russie, en Afrique du nord, les troupes britanniques reprennent l’avantage sur les forces germano-italiennes. Le 4 novembre, les troupes de Rommel, battues à El Alamein en Égypte, entament un repli vers la Libye, poursuivies par les unités alliées. Le 9 novembre, les premières troupes germano-italiennes arrivent en Tunisie. Près de 170 000 combattants de l’Axe vont être envoyés en renfort sur ce nouveau front du Sud. Des troupes britanniques et américaines débarquées au Maroc et en Algérie marchent sur la Tunisie. De novembre 1942 à février 1943, de très durs combats vont opposer ces forces allemandes, italiennes, britanniques, américaines et françaises.
L’Armée française d’Afrique du nord et les Forces françaises libres (FFL)
Plusieurs troupes françaises participent aux combats. Le 19 novembre 1942, les troupes de l’Armée française d’Afrique du nord reprennent le combat aux côtés des Alliés. Fin décembre 1942, les 4 600 Français libres sous le commandement du général Leclerc quittent le Tchad pour conquérir le territoire du Fezzan, territoire alors italien (portion de l’actuelle Libye), avec pour objectif de renforcer le camp des Alliés sur le théâtre nord-africain
Victoires et reconnaissance des FFL
En janvier 1943, les soldats de Leclerc entrent à Tripoli et le territoire du Fezzan est conquis par les Forces françaises libres (FFL). Le 1er février, la 1ère division française libre est créée en Égypte. De février à mai 1943, la colonne Leclerc rebaptisée « Force L » résiste aux offensives allemandes en Tunisie et libère Gabès, puis Kairouan, Takrouna et enfin Djebel Garci. Puis Tunis est libérée le 7 mai 1943 et les troupes de l’Axe capitulent le 13 mai. Le 20 mai, c’est à Tunis qu’a lieu le défilé de la victoire. Fait marquant, les FFL défilent séparément des troupes françaises d’Afrique du nord, montrant que le processus d’unité des forces combattantes françaises ne se fait pas sans douleur : en parallèle, un affrontement politique se mène à distance entre les généraux de Gaulle et Giraud, sur la question de la subordination de l’outil militaire au pouvoir politique.
À Tunis, les Britanniques, fair play, laissent les « Free French » ouvrir la partie motorisée du défilé, recevant une immense ovation. Les victoires et le prestige des unités françaises libres qui combattent depuis 1940 en Afrique, entraînent de nombreux ralliements aux FFL.
Fin août 1943, la 2e division française libre du général Leclerc devient la 2e division blindée. (2e DB) au sein de laquelle Leclerc intègre Français libres, soldats de l’Armée d’Afrique, volontaires et évadés de France.
Ces combats et victoires en Afrique du nord contre l’ennemi commun marquent les premières étapes d’un processus qui va permettre à l’Armée française, reconstituée et réarmée, de participer à la libération de la France et à la victoire finale.
Exposition: Les combats oubliés des Forces Françaises Libres: la campagne de Tunisie
Historial Charles de Gaulle
Musée de l’Armée.
Hôtel des invalides
du 23 mai au 17 septembre 2023
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