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Les silences d’Alexandrie un roman sensible et très touchant de Michèle Gazier

par Émile Cougut

Aéroport de la Guadeloupe. La narratrice croit reconnaître la silhouette de Thérèse. Cette vision va l’entraîner dans son passé autour de la figure de cette Thérèse qui l’a tant marquée.

Alors que pour la première fois elle se trouvait devant des élèves de première dans un Lycée de Montpellier, en cours d’année, arrive une nouvelle élève Séréna qui arrivée d’Alexandrie, sans père, une mère artiste peintre. C’est une élève « difficile », solitaire, souvent à la limite de la provocation, mais capable de belles dissertations. Ce n’est que bien plus tard que la professeure comprendra que c’était des plagiats, réussis, de grands écrivains, que la jeune fille trouve chez les autres les mots pour exprimer son mal être. Lors d’un voyage scolaire à Madrid, Séréna fugue une nuit, sûrement pour aller à l’ambassade de Belgique. De retour à Montpellier, Séréna disparaît avec le mystère qui l’entourait.

Bien des années plus tard, après avoir démissionné de l’enseignement et devenue écrivaine, la narratrice anime un atelier d’écriture. Quelle n’est pas sa surprise de reconnaître Séréna dans une certaine Thérèse, grande bourgeoise énigmatique qui nie totalement avoir été au Lycée à Montpellier. Mais, lors d’un voyage au Québec, à l’occasion d’un dîner officiel, elle rencontre un diplomate belge lui disant qu’il est bien le père de Thérèse.

Grâce à quelques lettres que cette dernière lui adresse, sans trop savoir où se trouve le vrai du faux, elle commence à comprendre les tourments les déchirures de cette femme si énigmatique qui a du mal à vivre, qui cherche dans la littérature les mots qui décrivent le mieux son mal être.

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 Les silences d’Alexandrie est une belle variation sur le thème de la vérité et du mensonge, mais aussi une ode à la transmission et à la littérature. Un très beau roman, plein de pudeur et des doutes de la narratrice, doute sur la personnalité de Séréna/Thérèse, mais aussi doute sur elle même, sur sa vie, sur son écriture, ses rapports avec les autres.

Les silences d’Alexandrie
Michèle Gazier

éditions Mercure de France. 17€80

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