Je feuillette Dans les coulisses de l’Opéra National de Paris écrit par Laetitia Cénac, illustré par Laure Fissore et juste publié aux éditions de La Martinière. Quel beau livre! Oui je sais, on ne débute jamais une critique (une recension critique comme l’on dit dans le monde du livre) par un éloge, je sais, je sais bien, oui bien sûr, mais quand même, quel beau livre!
Un reportage, c’est d’ailleurs ainsi que Laetitia Cénac, définit son travail, une plongée dans ce lieu magique qu’est l’Opéra de Paris ( et la Grange Batelière n’est pas loin!). Tout, oui absolument tout vous découvrirez sur tout ce qui se passe dans cette grande maison avec tous ses acteurs, tous ses personnels hautement qualifiés et surtout passionnés, un ouvrage admirablement illustré avec des dessins et des aquarelles de Laure Fissore. Un livre plein de charme et qui se lit à votre rythme. De ces livres n’est ce pas, que l’on aime bien retrouver avec régularité et dont la lecture vous laisse sous un enchantement dont vous ne voulez point vous défaire. Quelque chose de très agréable, d’indéfinissable somme toute, tel un parfum délicat qui vous énivre, des pages de poésie, des mots et des images, le travail de l’éditeur, cela s’appelle la magie.
Et oui, la magie, le mot est juste, car découvrir l’Opéra National de Paris, c’est se livrer corps et âme à cette perfection méticuleuse et organisée qui vous transporte dans un univers tout à la fois de beauté mais aussi d’excellence, de savoir-faire et de tradition. Et cette magie, c’est se vêtir de lumière, et partager l’enchantement de l’harmonie et du rêve qui nous emportent. La musique, la danse et ce petit monde qui oeuvre tout autour secrètement à la réussite de ces spectacles qui nous enchantent, qui émerveillent le monde, car comme chacun sait il n’y a alors plus de frontières.
Alors, on y va, on va voir toute cela de plus près? Suivez-moi, ou plutôt laissons-nous emporter, subjuguer par ce livre au fil de ses pages !
Un reportage n’est ce pas, une découverte et des rencontres, des entretiens tant avec les artistes et dieu sait (si j’ose ainsi dire!) qu’ils sont très nombreux à Garnier comme à Bastille ou à Nanterre avec l’École de Danse. Le lyrique et la danse, les musiciens, le corps de ballet, les choeurs, les répétitions multiples et tout ce qui compte en France (car notre maison d’opéra est aussi notre drapeau) de métiers de ce que nomme l’auteur, «les métiers de l’illusion»: la couture ( haute comme il convient!), la passementerie, les habilleuses, la coiffure et tous les ateliers qui vont avec; les ateliers de décors de Berthier aussi, et à chaque fois un focus sur les personnes qui dirigent ou y travaillent, bien entendu le tout illustré par une aquarelle ou un dessin.
Ce qui rend par ailleurs ce livre particulièrement intéressant et attachant, ce sont aussi les multiples entretiens, ces rencontres incarnées qui nous permettent tout à la fois de connaitre ces personnalités qui sont aux manettes et dans l’action, pétries tout à la fois d’histoire, de tradition mais aussi qui se projettent dans l’avenir et qui ont à coeur de transmettre et de faire vivre cette institution dont la plus ancienne mémoire, ne l’oublions pas, celle de l’Académie de musique et de danse, a été créée par Louis XIV.
Hommage à eux, dans l’ordre ou le désordre qu’importe et quelles que soient leurs fonctions, les administrateurs et directeurs, les artistes, ainsi que tous ces merveilleux artisans qui permettent cette féérie française.
Alexandre Neef, directeur de l’Opéra, Louis Langrée chef d’orchestre, Benjamin Berheim, ténor, Julie Fuchs, soprano, Elsa Grima, régisseur général, Robert Carsen metteur en scène, Jacques Giovanangeli chef lumière, Tristan Champigny, régisseur orchestre, Aurélie Dupont directrice de la danse, José Martinez directeur de la danse, Hugo Marchand et Sea Eun Park, danseur et danseuse étoiles, Elena Bonnay, l’une des sept chefs de chant qui accompagnent au piano les danseurs, Enrique Molina et Noémie Payen à l’atelier tailleur, Nathalie Esteves responsable habillement, Laure Cuvillier cheffe d’atelier et modiste, Jean-Philippe Morillon et Olivier Pierson peintres, Miguel Fernandez le cordonnier de l’opéra, celui qui chausse tant et tant de pieds.
Mais aussi Laure Cuvillier modiste, Sébastien Mériaux et Yves Gautier chefs des service accessoires, et tant d’autres tous de très grands mérites, perruquiers, brodeurs, machinistes, la liste est longue… Tant d’autres célèbres oui, tout autant que discrets, et que vous découvrirez dans ce livre y expliquant leurs activités, leurs passions, les lutins de l’opéra en quelque sorte. Pardon encore à tous ceux que je n’ai pas pu nommer !
Vous dire que nous avons aimé, que j’ai aimé ce livre, vous l’avez compris, et nous vous invitons à ce partage, à cette joie.
La noblesse du monde, c’est ainsi qu’André Malraux s’exprimait en 1968 parlant de l’art: « la Culture est devenue l’autodéfense de la collectivité, la base de la création et l’héritage de la noblesse du monde ». Tout est dit !
Dans les coulisses de L’Opéra National de Paris
Trextes Laetitia Cénac et illustrations Laure Fissore.
éditions La Martinière. 32€
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