Qui ne connaît pas la série des dictionnaires amoureux chez les éditions Plon ? Depuis sa création son succès ne se dément pas. Des écrivains français, de l’ORTF, de Bordeaux, de l’Espagne, des trains, des sixties ou bien de Saint Saint-Pétersbourg, qui n’a pas été tenté de prendre un de ces ouvrages sur un thème qui lui est cher, de l’ouvrir et de piocher par-ci, par là une ou des entrées. Puis le refermer et recommencer. Chacun est écrit par un « spécialiste du sujet traité, disséqué. Tel est bien le cas pour ce Dictionnaire amoureux de l’espionnage. C’et ainsi que Vincent Jauvert, grand reporter à l’Obs s’est spécialisé dans les affaires relatives à l’investigation, pas la judiciaire mais de l’espionnage (et de son pendant : le contre-espionnage).
Le renseignement, et sa déclinaison l’espionnage, est une activité qui s’est développée depuis la nuit des temps. On pense naturellement au renseignement militaire, activité étudiée depuis l’antiquité et ce quelque soit le pays, mais le renseignement économique a toujours été important (que l’on pense aux moyens développés par Colbert pour connaître les secrets des miroirs vénitiens) mais bien moins spectaculaire, surtout que les espions, quand ils sont découverts, courent moins de risques au niveau des condamnations.
Dans son dictionnaire, Vincent Jauvert n’écrit sur l’espionnage qu’à partir des années 1930 (vous n’avez donc pas d’entrée Dreyfus ou Matha Hari, par exemple), donc sur l’espionnage moderne qui, au niveau du renseignement militaire et politique a connu son « heure de gloire » avec la guerre froide. Il faut dire que ce thème a été servi avec brio par des écrivains (et anciens espions) comme Jean Bruce, Graham Green ou Iann Flemming. Ce qui ne veut pas dire que cette activité a cessé, loin de là. Ne soyons pas candides, chaque état espionne même ses alliés : les USA l’ont fait avec de Gaulle (et ses successeurs) et le réseau Échelon, Israël espionne les USA, etc.
Vous apprendrez beaucoup sur Langley, le MI, la caserne Mortier, sur le « bureau des légendes », sur des affaires célèbres comme « Farewell » (qui a désorganisé les services secrets soviétiques et qui montré la volonté du président Mitterrand d’ancrer la France dans l’Alliance Atlantique), la manipulation aboutissant à l’invasion de l’Irak, les manœuvres ayant causé le coup d’état contre Mossadegh en Iran ou encore l’opération « ghost stories » aboutissant à l’arrestation d’une dizaine d’ « illégaux » russes aux Etats-Unis. Et puis des dizaines de portraits d’espions célèbres d’Aldrich Ames à Vladimir Poutine, d’Ethel et Julius Rosenberg à Karl Koecher. Soit, beaucoup de noms que vous avez oubliés pour la plupart mais des personnes qui ont marqué cette véritable guerre qu’est l’espionnage.
De nos jours, cette activité évolue, au gré des nouvelles technologies (difficile d’évoluer sous de nombreuses identités du fait de la reconnaissance faciale), mais les techniques d’espionnage évoluent elles aussi, car cette activité perdurera tant que l’homme vivra en soiciété.
Dictionnaire amoureux de l’espionnage
Vincent Jauvert
éditions Plon. 26€
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