Voici un roman policier qui n’est pas s’en faire penser, par son style, sa gouaille et même son immoralité totale à l’oeuvre du regretté Frédéric Dard, aussi bien aux San-Antonio qu’ à tous ses autre romans policiers, voire même à son théâtre.. Le titre en soi est éloquent: Les cadavres n’ont pas toujours bonne mine, l’auteur Philippe Colin-Olivier.
Deux individus, Costes et Bernstein, du style ratés, le premier ne pensant qu’à manger et l’autre obsédé par les femmes, sont engagés, sur des recommandations totalement fausses et farfelues par le milliardaire Roland Arezzeau. Ce dernier est un pétillant nonagénaire, marié sur le tas avec la belle Nadège, père d’une fille non reconnue, spécialiste, avec l’aide de sa dévouée Ida, de la dissimulation fiscale. Seule Thérèse, sa « gouvernante » lui voue une admiration totalement gratuite.
Mais Roland est victime d’une rare maladie neurologique dégénérative. Alors qu’il semblait se rétablir, on découvre le corps de Roland dans sa baignoire. Comme par hasard, le cadavre est rapidement incinéré malgré les doutes légitimes quant aux causes de la mort. Nos deux compères ont des doutes et veulent savoir. Beaucoup de personnes avaient intérêt à ce décès. Au terme d’une enquête à rebondissements, montrant l’immoralité de bien des protagonistes tournant autour du milliardaire, nos deux compères, arrangent la vérité à leur plus grand profit. Les faits, oui, mais la vérité est très malléable quand elle peut leur apporter une petite fortune.
Immoral, oui ! Mais très drôle avec un sens de la formule qui, comme je l’ai écrit, n’est pas loin de nous faire penser à Frédéric Dard : « Souverainiste, il pensait que la mort n’avait rien à faire en France, elle devrait être reconduite aux frontières » ou encore : « Costes se régala d’une soupe de sardines, recette recommandée pour les douleurs menstruelles. L’avenir de l’homme étant la transsexualité, à tout hasard il en souffrait ». Et c’est comme cela durant tout ce roman.
La lecture de Les cadavres n’ont pas toujours bonne mine, vous apportera, c’est évident, un très plaisant moment de lecture.
Les cadavres n’ont pas toujours bonne mine
Philippe Colin-Olivier
éditions Glyphe. 16€
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