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Bonnard et le Japon, arrêt sur images entre ukiyo-e et un syncrétisme français du sujet et de la couleur

par Pétra Wauters

Bonnard et le Japon, une exposition à découvrir jusqu’au 6 octobre au Centre d’Art Caumont d’Aix-en-Provence

 

La révolution du regard, Les estampes japonaises, Le cinétisme, Scènes de vie familières, Un arrêt du temps,L’heure du tigre, Hanami

 C’est une toute première exposition sur ce thème, une première mondiale ! 

Il y a eu une expo Vuillard et l’art du japon à l’Hermitage en 2023, Aix a présenté les grands Maîtres du Japon, en 2019 à Caumont et cette fois-ci, c’est une plongée captivante dans l’univers de Pierre Bonnard que l’on nous propose. Bonnard, surnommé le « Nabi très Japonard »

« Isabelle Cahn, commissaire, travaille à cette exposition depuis plus de deux ans » commente Christophe Aubas, qui accueillait la presse ce mardi 30 avril, entouré de toute l’équipe de Culturespaces

Olécio partenaire de Wukali

Nous découvrons comment Pierre Bonnard a su fusionner l’esthétique japonaise avec son propre langage artistique pour créer des œuvres vibrantes, qui s’éloignent du naturalisme et de l’impressionnisme. Ce qui est intéressant, c’est d’observer ses toiles présentées aux côtés d’estampes japonaises, et de suivre un dialogue visuel qui révèle leurs correspondances et influences.

Pierre Bonnard a révolutionné l’art avec sa manière subtile de capturer les sensations visuelles. De Paris à la Côte d’Azur, ses peintures rayonnent de bonheur et révèlent une palette de couleurs infiniment riche. On l’appelait le peintre du bonheurmême si, l’homme était réservé, timide, introspectif et profondément contemplatif. 


L’artiste est passionné par le Japon et fasciné par les estampes de l’ukiyo-e. Dès 1890, cette découverte a marqué un tournant majeur dans son œuvre, l’amenant à explorer de nouveaux horizons esthétiques, tels que la fluidité des formes et la profondeur des couleurs. Le japonisme devient alors sa principale source d’inspiration. À noter que Bonnard abandonne définitivement l’idée d’une carrière juridique pour se consacrer exclusivement à sa passion pour la peinture.

La révolution du regard

L’exposition présente un univers artistique foisonnant, des dessins, des affiches, des peintures, des estampes remarquables de la Collection Georges Leskowicz, l’une des plus importantes au monde. En 2019, nous avons rencontré cet érudit passionné d’estampes, dont l’amour pour cet art lui vient de son père. Son expertise sur chaque œuvre, sa compréhension de leur histoire et des différentes techniques utilisées sont impressionnantes.  Il nous disait qu’il fallait « entrer dans l’œuvre , observer tous les détails, et non pas juste les regarder. »  C’est effectivement ce que nous vous invitons à faire dans cette exposition pour les apprécier à leur juste valeur.  

Il faut plonger dans l’univers foisonnant de Bonnard à travers ses peintures, dessins et affiches. Il est accompagné d’estampes japonaises de la collection Leskowicz, mais aussi, quelques-unes de ses estampes à lui,  car on le sait, Bonnard a commencé très tôt sa collection.  Il découvrait notamment « Les crépons japonais », qui étaient des images populaires bon marché qui ont souvent conduit des artistes français à s’intéresser ensuite aux estampes ukiyo-e.  (Images du monde flottant). Il s’agit d’un mouvement artistique de l’époque Edo (1603 à 1868) qui fait référence au bouddhisme, à la nature éphémère de toutes choses. Bonnard disait : « C’est dans les grands magasins que je trouvais pour un ou deux sous des crépons ou des papiers de riz froissés aux couleurs étonnantes ». Il a également enrichi sa collection avec des œuvres de grands Maîtres japonais. 

Les estampes japonaises de la collection Pierre Bonnard

Bonnard côtoie des camarades à l’atelier Julian, puis aux Beaux-Arts, parmi lesquels on compte Paul Sérusier, Maurice Denis, Paul Ranson, et Ker-Xavier Roussel, qui deviendront par la suite ses proches amis. Tous s’intéressent au Japon et aux estampes japonaises. On peut citer encore Van Gogh et Monet. « Bonnard fut enchanté lors d’une exposition en 1890 aux Beaux-Arts, par ces tirages de grands artistes, comme Hokusai, Hiroshige, Utamaro » confie la commissaire d’exposition Isabelle CahnIl était fasciné par ces kakemonos 掛物 (qui signifie objets suspendus, qui étaient présentés à la verticale) dépouillés de perspective, constitués d’aplats simples où la composition décentrée joue avec le vide et le plein. On note encore l’absence de plan médian. Il comprit que la couleur avait le pouvoir d’exprimer tout, sans avoir besoin du relief ou de la texture, et qu’il était possible de rendre la lumière, les formes et les personnages, uniquement par la couleur, sans recourir à d’autres choses. Matisse lui-même a exprimé que « la couleur a une beauté intrinsèque, révélée notamment par les crépons japonais achetés à bas prix rue de Seine. »

 Les estampes japonaises présentées par Isabelle Cahn

Isabelle Cahn l’affirme encore : Ce que Bonnard a aimé dans l’art du Japon, ce sont justement ces couleurs plus vives et aussi la possibilité pour lui, à travers ces images, de pouvoir s’évader et oublier ce que ces maîtres lui ont enseigné, à l’atelier Julian et aussi à l’École des Beaux-Arts.  C’est l’époque de l’émancipation. » Tous se demandaient comment s’affranchir de l’enseignement reçu, cet enseignement du passé. Tous souhaitaient regarder le monde différemment.  Pourquoi l’appelait-on Bonnard, Le Nabi très japonard ? Le critique d’art Charles Saunier, parlera même  « d’une révolution du regard » que Bonnard, le plus japonais des peintres français, accomplira depuis les années 1890 jusqu’à la fin de sa vie en 1947.

Les estampes japonaises présentées par Isabelle Cahn
photo Pétra Wauters

« Il va beaucoup reprendre aux Japonais »,  confirme Isabelle Cahn, « déjà dans l’utilisation des couleurs vives, la ligne en arabesque qui lui permet d’exprimer des choses de manière très simplifiée. Simplification que l’on retrouve également au niveau de la perspective. Les Japonais voient le monde d’une manière différente. Au lieu de le voir en profondeur, ils le voient en étagements et en perspective aérienne, notamment les paysages.  

Bonnard était un excellent lithographe, utilisant habilement les formes, les couleurs et les lignes. Il a souvent collaboré avec l’imprimerie Moline, fondée par Louis Moline, pour produire des lithographies de haute qualité, comme ce sublime paravent tiré à 110 exemplaires.

Pierre Bonnard. Promenade des nourrices, frise des fiacres 1897
Paravent constitué d’une suite de quatre feuilles lithographiées en cinq couleursH. 143,0 ; L. 46,0 cm.
Achat avec l’aide du Fonds du patrimoine aux galeries Jean-Claude Bellier et Huguette Berès, chacune pour moitié du prix, 1991
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Une œuvre emblématique de cette période où Bonnard va devenir japonisant. L’original est un paravent peint, qui se trouve au MOMA de New York. A partir de ce paravent, Bonnard va tirer 4 estampes, en lithographies couleurs. L’espace est réduit au blanc du papier. Il simplifie, s’appuie sur les blancs et les vides. On y voit un bébé avec sa grande coiffe de dentelle, un petit chien, et cette notion de mouvement que l’on retrouvera plus loin dans le parcours de l’exposition. Bonnard est contemporain de la naissance du cinéma. Ici, le mouvement est traduit par une succession d’images d’un même fiacre avançant dans l’espace. Toutes ces astuces pour représenter le monde de manière vivante, avec tous ces détails, sont bien dans l’esprit de l’art japonais. 

Katsushika Hokusai L’Envers de la grande vague de Kanagawa, Série « Trente-Six Vues du Fuji », Vers 1831, Estampe, 26,1 x 38,8 cm, Collection Georges Leskowicz, © photo Thierry Ollivier _ © Fundacja Jerzego Leskowicza copie Hokusai, Sous la vague, au large de Kanawagua

  Une icône de la gravure japonaise, œuvre rare, traitée d’une manière particulière. On y voit une vague, sans doute une grosse vague de tsunami, juste avant qu’elle ne s’abatte sur une embarcation, avec cette écume, agressive, comme des griffes. On peut lire toute la puissance de la nature face à la fragilité humaine. Le Mont Fuji apparait de façon inattendue, au centre. 

France-Champagne, par Bonnard. Photo Pétra Wauters

Une mise en parallèle, ne présente pas de similitude avec l’œuvre d’Hokusai. Et pourtant elle présente un rapport esthétique. On peut rapprocher l’écume de la grande vague à la mousse de champagne. Bonnard va être sollicité par une marque de champagne qui vient de naître, pour créer une affiche. Il choisit la femme, la parisienne, en mouvement, joyeuse, sans doute parce qu’elle a bu du champagne, et la mousse qui déborde, c’est le débordement de la joie, de la vie. 

Cette mousse est réalisée par le blanc du papier en réserve et c’est exactement le même procédé utilisé pour la vague. 

Le cinétisme

Estampes sur le thème du mouvement : Dans la première estampe des femmes japonaises sont en train de jouer à un jeu de raquette. On voit non seulement le mouvement se décomposer mais aussi le volant aller de l’une à l’autre. Il est clair que le cerveau va reconstituer le mouvement.  

Bonnard appréciait particulièrement la technique du motif coupé au bord de la toile ou de la feuille, couramment utilisée dans les estampes. Ce procédé suggère un mouvement qui se prolonge au-delà du cadre.
À cet égard Bonnard, témoin de l’avènement du cinématographe, s’intéresse à l’image en mouvement, qu’il intègre comme un élément central de son œuvre artistique. Il utilisera étalement des cadrages insolites, et cherchera à rendre l’effervescence de la vie urbaine car il vient de s’installer à Paris. On est en 1889. (Le premier film des frères Lumière date de 1895). Il se promène avec son carnet, et croque tout ce qu’il peut saisir, de jour comme de nuit, croquis qu’il retravaillera dans son atelier. 

Bonnard. Le tramway vert
Photo Petra Wauters  .

 Un cadrage très étonnant, avec ce Tramway qui disparait en haut de la composition. Il y a cette idée de temps suspendu, et ce désir de capter cet instant. L’impression d’un mouvement en travelling et des gens qui se croisent. 

Scènes de la vie familière – Estampes japonaises

 Les maîtres de l’ukiyo-e illustrent souvent des contes ou des légendes mettant en scène la complicité avec les animaux. On s’étonne, deux œuvres japonaises présentent notamment un femme avec un chat, et une femme avec un chien. On apprend que ce n’est pas le thème, puisqu’il s’agit d’une historie de pêche à la pieuvre, la scène principale se situant au fond du tableau ! 

« C’est ce qui est intéressant, commente Isabelle Cahn, c’est l’inversement des valeursEt bonnard va beaucoup travailler sur l’inversement des valeurs. Il faut « déconstruire »

Bonnard, Scène de famille, 1892, Gravure, lithographie en trois couleurs, 28,2 x 37,8 cm Le Cannet, musée Bonnard © Frédéric Aubert

Il explore les attitudes de ses compagnons à quatre pattes, juxtaposant ou mêlant les expressions humaines et animales. Malgré sa timidité, Bonnard trouve du réconfort à partager ses émotions avec ses animaux de compagnie, affirmant qu’ils ne portent pas de jugement. Dans ses peintures, les chats et les chiens semblent régner en maîtres, témoignant d’une affection profonde à travers des regards et des gestes significatifs. « Bonnard n’a pas eu d’enfants, mais il était notamment très proche des enfants de sa sœur, Andrée. Il faut savoir encore qu’au japon, les mères s’occupent jusqu’à l’âge de 7 ans de leur enfant, qu’elles gardent à la maison et protègent. Les artistes étaient sensibles à ce rapport. »

Un arrêt du temps

Bonnard partage une sensibilité avec les artistes japonais pour les saisons et les variations climatiques. Chaque jour, il note les conditions météorologiques dans ses petits agendas de poche pour se rappeler comment la lumière influence les couleurs. On peut avoir accès à ces carnets, agendas de Pierre Bonnard,  sur Gallica.bnf.fr, et pour avoir consulter, on peut vous l’assurer, la visite est passionnante. 

Bonnard est constamment conscient du passage du temps, de l’importance de vivre pleinement le moment présent, et il aspire à préserver ses premières émotions face à la nature et aux scènes simples comme un bouquet de fleurs.

Au Japon, le concept de yūgen (幽玄) est étroitement lié à la notion bouddhiste de l’impermanence et célèbre la beauté des choses imparfaites et éphémères, la connexion spirituelle avec l’univers.

Pierre Bonnard a quitté Paris pour s’installer dans le sud de la France, au Cannet, en 1926. Il passera le reste de sa vie dans cette région, où il a trouvé inspiration et tranquillité pour son art. 

Pierre Bonnard, Terrasse dans le Midi, vers 1925, Huile sur toile, 68 x 73 cm, Fondation Glénat, Grenoble, Photo : akg-images / Fine Art Images / Heritage Images

« Terrasse dans le Midi » représente une scène tranquille sur une terrasse ensoleillée du sud de la France. Bonnard utilise des couleurs vives et lumineuses, des jaunes un peu verts, et il réussit à capturer l’atmosphère chaleureuse et méditerranéenne. Les figures humaines discrètes ajoutent une touche de vie à la scène. « C’est une palette assez proche de celle de Matisse », commente Isabelle Cahn, les deux artistes étaient très amis, ils s’admiraient et on même échangé des œuvres entre eux. La perspective du tableau est étagée, elle se lit de bas en haut, et non pas dans la profondeur.

Pierre Bonnard, Conversation provençale, 1911-1927, Huile sur toile, 129 × 201 cm, 129 x 201 cm, National Gallery Prague
Photo _ akg-images _ Erich Lessing 

Les deux personnages principaux sont placés en avant-plan, mettant en relief le décor méditerranéen vu depuis les hauteurs de Grasse. Sur la gauche se tient Josef Pankiewicz (1866-1940), un peintre d’origine polonaise rencontré par Bonnard en 1908. À l’arrière-plan, derrière une table de style chinois en laque rouge, une jeune femme blonde, probablement Marthe, partiellement allongée sur le sol. Ce couple ne se regarde pas et ne regarde pas vers la mer. La juxtaposition entre la terre et l’eau est traitée à la manière japonaise, avec des plans étagés en bandes horizontales colorées. Un horizon est placé très haut, comme souvent dans les paysages japonais. Les œuvres de Bonnard offrent des surprises quand on les regarde avec attention. On découvre des petits chats à gauche de la scène, fondus dans le décor. Bonnard était un peintre qui peignait très lentement, sans toutefois rechercher la description d’une réalité. Il y a quelque chose de l’ordre du plaisir de vivre, de la gourmandise, que l’on retrouve aussi dans les estampes japonaises. 

L’heure du tigre

Pierre Bonnard, Nu à la lumière, 1908, Huile sur toile, 115,5 x 63,2 cm, MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Legs Vassily Photiadès, Lausanne, 1977, Photo akg images

Les maîtres japonais ont représenté le nu féminin à travers les courtisanes, en particulier celles du quartier des plaisirs de Yoshiwara 吉原 ouvert en 1617 à Edo (aujourd’hui Tokyo). L’expression « l’heure du tigre » 寅の刻 évoque le moment, entre trois et cinq heures du matin, où les clients quittent les geishas au Japon. Considérées comme les plus belles femmes de leur époque, elles étaient admirées et prisées comme modèles par des peintres tels qu’Utamaro. L’exposition a rapproché le thème de nu au Japon et le thème de nu abordé par Bonnard. 

Bonnard unifie les éléments de sa composition grâce à la lumière, utilisant des filaments de couleurs claires pour intégrer les modèles, les meubles et les carrelages de la salle de bain. Les formes se fondent avec les murs fluides et dorés, chaque élément du tableau étant traité comme une surface décorative autonome. Bonnard qui a admiré les interprétations japonaises au bain, et Marthe, sa compagne, va lui donner l’occasion de travailler le thème, il va l’observer se déshabillant, assise ou étendue sur un lit, puis faisant sa toilette. 

Les peintres japonais décrivent tous les aspects de la vie quotidienne, les préparatifs des courtisanes, les bains publics, et les scènes érotiques où le nu s’expose sans pudeur. 

Au début, Marthe pose presque exclusivement pour Bonnard, mais d’autres modèles vont apparaitre dans ses tableaux : des poseuses professionnelles, des amies ou même des amantes. Il travaille différentes perspectives dans des scènes de la vie quotidienne : debout, plié, ou même en équilibre lorsque le modèle enjambe le rebord de la baignoire. Bonnard adopte des cadrages originaux et une perspective en plongée, déformant les lignes et aplatissant les volumes.

Hanami, 花見 / はなみ ou en japonais et littéralement «regarder les fleurs»

Utagawa Hiroshige, Prince et femme dans un verger de pruniers en fleurs (détail central), 1853, Estampe, Collection Georges Leskowicz,
© Fundacja Jerzego Leskowicza

Les saisons revêtent une importance capitale dans la vie des Japonais, marquée par de nombreuses festivités religieuses et laïques associées. La splendeur de la nature, des fleurs de pruniers et des cerisiers au printemps, des azalées et des iris, des érables qui prennent une teinte rouge profond en automnes. Les artistes ont traité ces thèmes dans des estampes sublimes. 

La petite fenêtre, 1946. Huile sur toile. Collection belge LGR – Bonnard et le Japon à l’Hôtel de Caumont – Aix en Provence – Hanami

Bonnard possède un tableau de son ami Matisse représentant un paysage vu à travers une fenêtre ouverte. Il se lance lui-même dans des compositions où la fenêtre, un élément géométrique stable, encadre des vues riches et vivantes. On découvre ici la vue qu’il observe quotidiennement depuis la chambre à coucher de sa maison du Cannet. Le jardin est composé de deux plans contrastés dominés par des jaunes et des bleus. L’artiste le présente de manière synthétique comme une expansion de couleurs en fusion, de lumière et d’ombre sous un ciel parsemé de petites touches nacrées. 

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