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Butcher et Blackbird, une killer romance, des tueurs, de l’hémoglobine et de l’action

par Émile Cougut

Voila une sorte, une catégorie de romans, la killer romance, que je ne connaissais pas et qui va m’obliger à créer un nouveau rayonnage de rangement dans ma bibliothèque. C’est un genre entre le policier, le « gore », la « bluette fleur bleue » dégoulinante de bons sentiments. Ainsi dans Butcher et Blackbird (mais est-ce un des standards de cette catégorie, il va falloir en lire quelques autres avant de se faire une idée), une bonne dose de sexe souvent « crue », sans toutefois être pornographique. Vous prenez le tout, vous mélangez bien et le résultat est plutôt plaisant. Précisons que l’auteure Brynne Weaver, est une charmante écrivaine canadienne.

D’un côté Sloane, très belle jeune femme, cadre supérieur, solitaire ayant sa seule amie Lark pour confidente, de l’autre Rowan, chef de son restaurant, d’origine irlandaise, entouré de ses deux frères assez hauts en couleur. 

Tous les deux ont un point commun : ce sont des tueurs de tueurs en série. Elle, froide, rationnelle, montre une grande appétence pour les arts. Elle a sa signature et ce n’est pas sa faute si les policiers n’arrivent pas à décoder ses mises en scène. Lui est un impulsif, la force brute, la violence au paroxysme. Ils se rencontrent un peu par hasard et, immédiatement, ils se sentent attirés l’un vers l’autre. Mais peut-on faire confiance à un tueur : mu par une pulsion, ne va-t-il (t-elle) pas nous éliminer ? Une sorte de jeu va s’instaurer entre eux, jeu qui va les rapprocher encore plus. Mais comment dire à l’autre les sentiments que l’on éprouve pour lui (elle). Ah, les tourments de l’amour ! Ce n’est pas parce que l’on a besoin de tuer que l’on n’en est pas moins en amour, n’est-ce pas ? Et cette peur qui les étreint quand l’autre est en danger ? Cette absence quand la partie du jeu est finie ? L’amour vous dis-je, l’amour !

Bien sûr, à la fin, les barrières craquent et ils concrétisent leur attirance pour finir dans le bonheur parfait (pour eux) après un dernier rebondissement.

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Des sentiments, mais aussi du physique, du sexe avec des scènes dignes des meilleurs romans érotiques publiés aux éditions de la Musardine (les amateurs connaissent). Et puis aussi un plaisir, que d’aucuns trouveront quelque peu sadique, à décrire les perversions des tueurs (cannibalisme, tronçonneuse et j’en passe) et leur mises à mort par nos deux héros. Comme on dit : « c’est cru », comme la viande humaine dont certain se repaisse goulûment.

Bien sûr, ce n’est pas de la grande littérature mais le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est très bien écrit (et traduit) et surtout plaisant à lire. Le livre, publié par les éditions Verso est parfait pour se changer les idées, « sans prise de tête » comme l’on dit. Un livre parfait pour les vacances qui s’annoncent.

Butcher et Blackbird
Brynne Weave
éditions Verso. 19€90

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