Les éditions Payot-Rivages viennent de rééditer en format de poche, le livre de Melissa Bank qui nous a quittés en 2022 : Manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles, et qui se vendit à plus de 100 000 exemplaires dès sa parution. Une bonne occasion pour (re)découvrir cette talentueuse autrice américaine.
N’en déplaise aux amatrices (et il y en a de plus en plus) de chasse ou de pêche, vous n’avez nullement dans les mains un livre sur les techniques de la chasse aux canards ou sur l’art de fabriquer un leurre à mettre au bout de sa canne à pêche. Donc vous n’allez pas partir vers des contrées plus ou moins exotiques pour assouvir l’une de ces deux passions, encore que ! Vous allez tout bonnement être plongé ans une sorte de jungle où règne la loi du plus fort : les Etats-Unis d’Amérique autour de la mégalopole de New-York et en plus dans l’univers impitoyable de l’édition.
Il y a Jane Rosenal, une jeune femme qui raconte, à travers une série d’histoires sans vrai ordre chronologie, ce qu’est sa vie, sa famille, ses amours et surtout les questions qui se posent à elle à chaque moment charnière de celle-ci. De l’adolescente assez naïve à la femme épanouie qui a « vécu », et se posent des questions, des interrogations avec des réponses qui évoluent dans le temps, sur la vie de couple, sur le sexe (et son importance dans le couple), sur les rapports de pouvoir aussi bien dans la sphère privée que professionnelle, sur les sentiments dont, bien évidemment, l’amour. Dans le dernier chapitre, qui donne le titre de ce roman, Jane pense avoir enfin trouvé la formule du Vrai amour. Je vous laisse au plaisir de la découvrir.
Melissa Bank, avec son style direct mais empreint d’une certaine pudeur, le tout avec un humour certain, se comporte en spectatrice de ses personnages. A l’inverse de bien des auteurs (aussi bien masculins que féminins), elle ne fait aucun nombrilisme, ne pleurniche pas sur son pauvre sort ou sur l’injustice d’une vie que l’on n’a pas voulue, en oubliant qu’elle est le résultat de choix opérés auparavant. De fait, il en résulte que l’autrice ne se raconte pas mais positionne Jane comme étant le symbole des femmes en général. Il en résulte une philosophie plus proche de Simone de Beauvoir que de certaines féministes « radicales » pour qui tout est la faute des hommes. Par principe. Alors que pour elle : « Nous sommes la proie et le chasseur, le poisson et le pêcheur ». Tout est dit.
Par bien des côtés on retrouve les tourments de l’héroïne du Journal de Bridget Jones d’Helen Fielding, qui est comme Melissa Bank, l’une des créatrices du mouvement Chick lit, mouvement littéraire mettant en scène de manière humoristique les expériences quotidiennes (non seulement amoureuses, mais aussi familiales, professionnelles, amicales et sociétales) de femmes contemporaines. C’est dire que vous vous préparez à un très bon moment de lecture.
Manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles
Melissa Bank
éditions Payot-Rivages. 8€70
Illustration de l’entête: Fred R. Conrad. The New York Time
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