Elisabeth est sourde et aveugle. A la mort de ses parents, elle vit seule dans la ferme parentale, endroit isolé près d’une forêt et d’un étang. Seule Geneviève, sa sœur ainée, vient la voir régulièrement. Elles communiquent toutes les deux grâce à un alphabet fait de tapotements dans la paume des mains. Elisabeth, malgré son handicap est totalement autonome et surtout pleine de vie, joyeuse, heureuse quand elle peut se baigner dans l’étang retenue par une corde.
Elle a eu un chien, Goblo avec qui elle eut une relation fusionnelle. Mais ce dernier finit par mourir et la jeune femme refuse d’en avoir un autre.
Une meute de loups (enfin tout laisse à penser que se sont des loups), viennent se reposer dans leur errance due à la chasse que leur font certains hommes, dans le bois. Petit à petit un lien va se former entre la jeune femme et tout, d’abord la femelle puis le reste de la fratrie. Un lien simple, pur, sans aucune arrière-pensée si ce n’est celui d’être ensemble et de se donner tout l’amour, toute l’empathie qui sont dans chacun d’eux. Et quand deux voisins, un véritablement amoureux d’Elisabeth et son frère, un prédateur sexuel s’introduisent dans la maison, ils sont là et la sauvegardent sans même qu’elle ne se réveille.
Louise Mey, connue grâce à ses précédents écrits dont la Deuxième Femme qui a été, à juste titre saluée par la critique et a connu une diffusion internationale, signe dans ce conte poétique, une magnifique histoire autour de « l’acte gratuit », de la relation profonde qui peut se tisser entre les humains et les animaux, jusqu’à se demander à qui l’adjectif sauvage doit-il s’appliquer, aux animaux ou à certains humains ? Hélas, pour ceux qui croient à l’humanité, la réponse est évidente !
Un rare moment de plénitude est offert à ceux, que j’espère nombreux, qui vont avoir le plaisir de lire La femme aux mains qui parlent.
La Femme aux mains qui parlent
Louise Mey
éditions Au Diable Vauvert. 12€
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