Paul de Larmencour, petit hobereau du Bourbonnais (région de l’ancien régime qui correspond, en très gros, à l’actuel département de l’Allier) vient de décéder. Trois jours après son enterrement, sa veuve, Hermine, est prévenue que la dalle de la tombe a été déplacée, le cercueil ouvert et que le corps a disparu. Vol de cadavre ? Pour certains, dont la bonne du château, Bernadette, cela ne fait strictement aucun doute : Monsieur Paul est ressuscité, d’autant plus qu’il apparait de temps en temps aux quatre coins du canton. Très vite le village est envahi par des pèlerins, la dynamique maire Sophie Kong voit dans cette histoire un moyen de dynamiser le territoire municipal et cantonal (elle est aussi vice-présidente du conseil départemental).
Hermine, sexagénaire quelque peu excentrique dans sa matière de s’habiller, d’être, ancienne danseuse connaissant, mais refusant de se plier à tous les diktats de « l’élite » provinciale, excellente conductrice adorant la vitesse, ne croit pas une seule seconde à cette histoire de résurrection. Nul doute, elle connait bien son Paul, et le moins que l’on puisse dire, pas grand-chose dans sa vie ne correspondait à celle que l’on dit être celle d’un saint. D’ailleurs, le Vatican dépêche sur place un membre de la congrégation de la foi pour essayer de démêler le vrai du faux : le père Spark. Ce dernier, au-delà du fait qu’il soit jeune, envoûte ses interlocuteurs, et il a l’art et la manière de les faire parler. Son rôle est celui de « l’avocat du diable » : essayer de prouver que ce qui ressemble à un miracle n’en est pas un. Solitaire, il mène son enquête en y associant parfois Hermine qui est de plus en plus attirée par ce prêtre.
Concomitamment, la lecture du testament du défunt offre des surprises à Hermine et aux deux enfants du couple : tous les comptes du défunt (qui était millionnaire) sont vides et impossible de trouver le ou les bénéficiaires de cette fortune.
Petit à petit toutes les pièces de cette histoire « extraordinaire » se mettent en place et chacun des personnages principaux mais aussi ceux « d’arrière-plan » soit se révèlent pour ceux qu’ils sont véritablement (le père Spark), soit rencontrent leur destin (Sophie Kong), et Hermine finit par comprendre et par accepter la vérité.
Ah les apparences ! comme il est facile de mettre les autres dans des cases toutes faites sans vraiment savoir qui ils sont véritablement. C’est cette facilité qui a suivi de guide à la vie d’Hermine jusqu’au décès de Paul que de fait, elle ne connaissait pas. Et que dire de son point de vue sur certaines personnes du village (Sophie Kong, les trois sœurs Berchême) et sur le père Spark, elle s’était faite hypnotisée par un vrai « miroir aux alouettes ».
Et puis encore que dire sur le don, sur la fraternité, la solidarité. La charité est ostentatoire et n’est faite que pour que celui qui donne et se hausse aux yeux des autres (et du sien, bien sûr), alors que le don est anonyme, gratuit, sans aucune contrepartie, c’est un acte qui n’engage que celui qui le fait et qui n’attend aucun retour de la part de qui que ce soit.
En cette époque particulièrement morose où on ne parle que du mal, voici donc un rayon de lumière : enfin un auteur, Jean-Baptiste de Froment, qui ose écrire, nous pousse à croire au Bien, à la vraie Solidarité, pas celle de façade, vide de sens, et cela fait énormément de bien au lecteur. Bref, La bonne nouvelle est un excellent euphorisant et sans la moindre molécule chimique !
La bonne nouvelle
Jean-Baptiste de Froment
éditions Anne Carrière. 20€
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