Le hasard existe-t-il ? Vaste sujet de philosophie, voire de théologie qui revient cycliquement dans nos réflexions. Et il est certain que je me suis posé la question à la lecture de L’argent de mes amis d’ Elie Robert-Nicoud après avoir vu au cinéma le film A l’ancienne avec Didier Bourdon, Gérard Darmon, Chantal Lauby, qui n’est que la reprise d’un film peu connu en France : Waking Ned Devine. Soit, l’action ne se passe ni sur l’île de Man ni dans une île bretonne, mais dans le Périgord, le côté maritime des films a ainsi disparu, mais l’histoire (enfin le fond de l’histoire) est le même : l’argent d’un défunt.
Maintenant, les différences entre un roman et un livre sont telles que l’on peut apprécier (ou pas) l’un sans faire référence à l’autre. Heureusement, car cela voudrait dire que quelle que soit notre lecture, notre cerveau ferait tout le temps référence à l’épopée de Gilgamesh ou à la Bible, qui sont la base, la pierre angulaire de toute la littérature mondiale depuis quelques millénaires.
Allons donc plus avant sur l’histoire de ce roman. Gilbert vient rendre visite à son voisin, son ami d’enfance Michel. Mais quand il arrive celui-ci est dans sa cuisine, mort. Il était en train de lire son relevé bancaire qui montre un solde assez impressionnant. Michel qui vivait plus que chichement était riche, très riche. Et voilà, maintenant il est mort et son seul potentiel héritier est son neveu Gérard, un délinquant que Michel haïssait.
Gilbert entre alors dans un engrenage qu’il finit par ne plus maîtriser : il trouve la carte bleue et son code, aussi sort-il un peu d’argent pour des dépenses assez inutiles. Et puis quoi faire de Michel ? Prévenir les gendarmes ou le cacher ? Mais où ? Un congélateur ferra l’affaire.
Dans le même hameau vit James, un Anglais (nous sommes dans le Périgord) qui est venu s’installer avec sa famille. C’est un journaliste, un pigiste qui n’arrive pas à placer des articles, mais ayant une grande passion pour le whisky et nettement moins d’appétence pour la production locale : le pineau. La famille vivote et James se retrouve seul quand sa femme et les enfants acceptent l’invitation d’un de leur riche coreligionnaire de passer les grandes vacances en Grèce. Seul, il ne fréquente que Gilbert.
Mais arrive Gérard et son amie. Etonné de l’absence prolongée de Michel, il commence à avoir des soupçons à l’égard de ce voisin au comportement pour le moins étrange. S’ensuit une série de situations cocasses jusqu’au dénouement final d’une totale immoralité.
Comédie noire, très drôle, autour de l’argent, qui, s‘il ne fait pas le bonheur, peut y contribuer, ou faire devenir fou. Un dernier roman car hélas Élie Robert-Nicoud est prématurément décédé en 2023.
L’argent de mes amis
Elie Robert-Nicoud
éditions Rivages. 19€80
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