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Harriet Backer une artiste peintre norvégienne à découvrir au musée d’Orsay

par Suzanne Ferrières-Pestureau

En parallèle à la présentation de figures plus emblématiques, le musée d’Orsay nous propose de découvrir des artistes moins célèbres mais essentiels pour comprendre les grandes évolutions de l’art de la seconde moitié du XIXe siècle. 

Harriet Backer (1845-1932) dont les œuvres sont actuellement exposées au musée d’Orsay jusqu’au 11 janvier 2025, appartient à ce groupe d’artistes souvent méconnus en dehors des frontières, bien qu’elle fût la femme peintre la plus renommée en Norvège à la fin du XIXe siècle.

Harriet Backer, A la lumière de la lampe, 1890, Huile sur toile, Bergen, Kode Bergen Art Museum

Élevée au sein d’une famille de musiciens, sa sœur Agathe Backer Grondahl est l’une des plus célèbres compositrices norvégiennes de son époque, son neveu Johan Backer Lunde, fils de son autre sœur Inga, est également compositeur,

Harriet Backer, Lavande, 1914, Huile sur toile, Bergen, Kode Bergen Art Museum

Harriet Backer joue du piano comme beaucoup de femmes de la bourgeoisie à l’époque. Mais elle manifeste dès l’enfance un goût prononcé pour le dessin et la peinture qu’elle développera en poursuivant sa formation dans les grandes capitales artistiques de l’Europe de l’Ouest et du centre. 

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Avec sa sœur Agathe elle se rend à Berlin, Florence puis s’installe à Munich en 1874 où elle fait la connaissance de certains de ses amis les plus proches, notamment Eilif Peterssen et Kitty Kielland avec laquelle elle partagera sa vie à partir de 1875. C’est à Paris qu’elle séjournera le plus longtemps à partir de 1878. Elle y restera dix ans, le temps de suivre l’enseignement de l’académie de Madame Trélat de Vigny, une école réservée aux femmes où enseignent Léon Bonnat, Jean-Léon Gérôme et Jules Bastien-Lepage. Elle s’intéresse au naturalisme dont on retrouvera l’influence dans le choix du sujet et aux impressionnistes, deux mouvements dans lesquels elle puisera son inspiration à travers une touche libre, une palette qui s’éclaircit progressivement et un très grand intérêt porté aux variations de la lumière.

Harriet Backer, Intérieur de la stavkirke, 1909, Huile sur toile, Bergen, Kode Bergen Art Museum

Fidèle à l’ambiance musicale dans laquelle elle a grandi, la musique restera au cœur de son travail de peintre, tant comme modèle, ainsi qu’en témoignent la présence du piano dans de nombreuses toiles, que comme sujet d’inspiration pour le peintre dès lors qu’il cherche à suggérer une atmosphère, une émotion, un instant, au moyen de la touche, du rythme et des harmonies colorées les plus aptes à traduire les impressions produites par la musique. 

La musique est également au cœur de cette exposition avec cette étude n°3 en sol mineur pour piano, composée par Agathe Backer- Bondohlf, sœur de l’artiste, elle accompagne le visiteur dans sa déambulation de salle en salle, accroche son regard dans de nombreuses toiles où le tableau devient « une musique pour l’œil » car comme beaucoup d’artistes de son temps, Backer voit dans la musique l’aspiration et le modèle de tout art et notamment de la peinture. 

Les motifs abordés par Harriet Backer sont souvent les intérieurs

Harriet Backer, Mon atelier, 1918, Huile sur toile, Bergen, Kode Bergen Art Museum

Intérieurs domestiques, dans lesquels elle représente les activités traditionnelles dévolues aux femmes comme le soin des enfants ou la couture mais aussi le thème de la femme au piano. À partir de 1910 elle peint la vie secrète er silencieuse des choses, comme elle avait peint les femmes dans leurs intérieurs. Elle explore les rapports entre couleur et forme avec quelques objets et plantes qui reviennent d’un tableau à l’autre : vase bleu ou pommes rappelant certaines toiles de Cézanne. Backer s’intéresse aussi au motif de la fenêtre dont elle simplifie les détails pour se concentrer sur ce lieu de passage de la lumière entre l’intérieur et l’extérieur, un motif récurrent dans son œuvre. 

Intérieurs rustiques dont deux fermes peintes respectivement le matin et le soir ce qui lui permet d’explorer la manière dont la lumière transforme les couleurs et les atmosphères selon les heures du jour, une approche qui rappelle celle des impressionnistes. 

Harriet Backer, La ferme de Jonasberget, 1892, Huile sur toile  H. 69,7 ; L. 100,2 cm
Bergen, Kode Bergen Art Museum

Intérieurs d’églises où elle s’attache encore aux jeux de lumière et de couleurs sur les boiseries vernissées, sur la pierre où sur les bancs patinés par le temps. Elle décrit aussi les cérémonies religieuses du quotidien.

Harriet Backer, Musique, Intérieur à Paris, 1887, Huile sur toile, Oslo, National museum.

Au retour de son séjour parisien, sa touche alterne entre une peinture plus ou moins finie à la recherche d’un « juste milieu », elle s’éclaircit et se libère dans les dernières toiles jusqu’à l’inachèvement revendiqué comme l’expression de la vie même. 

Exposition Harriet Backer. (1845-1932)
Ma musique des couleurs
Musée d’Orsay
jusqu’au 12 Janvier 2025
Illustration de l’entête: Harriet Backer. Intérieur le soir, 1896, Huile sur toile, Oslo, National Museum

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