Dans cette très belle exposition organisée par la BNF Richelieu, du 31 mai au 3 septembre 2023, on découvre un aspect méconnu de l’œuvre de Degas[1], plus sombre que celui des scènes familiales, des danseuses, des portraits et de l’univers des artistes de son époque, impressionnistes et Fauves qui rivalisent dans la poursuite de la lumière.
Suzanne Ferrières-Pestureau

Suzanne Ferrières-Pestureau
Suzanne Ferrières-Pestureau est docteur en psychanalyse. Chercheur associé dans le laboratoire de recherche sur la création, Pandora, Université Denis Diderot, Paris VII Essayiste (essais sur l’art et la création)
-
- Expositions & Histoire de l'artLivresLivres, Arts, Scènes
Le regard de Jean Galard sur les oeuvres d’art
Contemporaines ou récentes, certaines œuvres se passent également de tout commentaire tant elles produisent sur la sensibilité un effet si puissant que l’on est tenté de penser qu’elles n’ont besoin d’autre indication, que celle du nom de l’auteur, du lieu de l’exposition éventuellement, de sa date afin de s’assurer qu’on parle de la même chose. N’ayant pas de fonction représentative, elles s’adressent directement à la sensation, à l’esthésie[6][7]. Cette autosuffisance de l’expérience sensible peut certes susciter un commentaire qui la prolonge verbalement ou qui plutôt explicite les impressions reçues.
-
Tout le mérite de Michèle Dassas, l’auteur de cette biographie romancée d’Augustine Tuillerie, est de permettre au lecteur d’aujourd’hui de se plonger dans une époque dont les valeurs étaient différentes de celles qui sont les nôtres aujourd’hui. Il ne s’agit pas de porter un jugement sur ces valeurs mais de comprendre grâce au contexte social et politique dans lequel vécut Augustine que les sentiments exprimés dans ses livres correspondaient étroitement aux siens et à ceux de son milieu : le courage, l’amour de la Patrie, la valeur du travail, le sens du devoir et la foi dans l’éducation pour tous. Autant de valeurs qui nous amènent à repenser notre époque, face au déclin des institutions et à la crise symbolique qu’elle traverse comme l’expression d’un nouveau malaise dans la société.
- Expositions & Histoire de l'artLivresLivres, Arts, Scènes
Georges Condo et les Humanoïdes à Monaco, un artiste total
idienne. Une idée que le peintre a tiré du Paradis et de l’Enfer d’Aldous Huxley : « Nous les avons dans note tête et la seule façon d’y accéder est à travers une sorte de processus visionnaire » écrit Condo.
Catalogue aux éditions Flammarion. 39€
« Portraits de femmes » présente une série de portraits dans lesquels Condo joue souvent sur des clichés grossiers, déformant les visages en des portraits fracturés de façon cubique qui rappellent parfois l’esthétique de personnes comme Carroll Dunham. Connu pour ses portraits de femmes rejetant tout sentiment de soumission féminine, Condo peint aussi bien Elisabeth II d’Angleterre que des personnages du commun se détachant d’arrière-plans non développés, de sorte qu’ils apparaissent sans contexte et se prolongent dans le monde physique du spectateur.
-
Françoise Pétrovitch revient, cette fois seule, au Musée de la vie romantique pour l’exposition Aimer Rompre, du 5 avril au 10 septembre 2023, présenter une quarantaine d’œuvres inédites créées spécialement pour le musée, dans l’atelier du musée où elle s’est installée pendant quelques mois.
Dans ce parcours l’artiste établit un dialogue avec les œuvres accrochées aux murs du musée, hantées par le souvenir de Georges Sand et de nombreux artistes[2] qui se retrouvaient autour d’Ary Scheffer[3] dans les salons feutrés de ce pavillon 1830. Elle reprend à son compte les thèmes de la nature et du sentiment amoureux, chers aux romantiques, en les réinterprétant à travers un regard contemporain.
-
L’exposition Anna-Eva Bergman, Voyage vers l’intérieur qui se tient actuellement au Musée d’Art Moderne de Paris, du 31 mars au 16 juillet 2023, apporte un éclairage décisif sur l’œuvre de cette artiste majeure en proposant un panorama de toute sa production. À cette occasion, le musée présente N°2-1964 Stèle, une toile acquise du vivant de l’artiste ainsi que la centaine d’œuvres provenant du don exceptionnel consenti par la Fondation Hartung-Bergman au MAM en 2017.
-
Dans son dernier essai La vitesse de l’ombre[2], composé de courts chapitres entrecoupés de poèmes, Annie Le Brun nous invite à porter un regard différent sur les œuvres. En puisant dans certaines, elle montre comment la multiplication des images empêche de voir ce que l’on ne voit pas encore car il y a quelque chose qui résiste dans l’œuvre d’art. Il faut faire sauter ces « barricades mystérieuses »[3], pour voir derrière l’image, une absence qui intrigue.
- ActualitésExpositions & Histoire de l'artLa Galerie des Photographes
Exposition Elliott Erwitt au musée Maillol
Connu pour ses images en noir et blanc Elliott Erwitt est actuellement à l’honneur au musée Maillol, avec une rétrospective qui tente de présenter les diverses facettes de son œuvre.
Né le 26 juillet 1928 à Paris, ce fils d’émigrés russes, passe la majeure partie de son enfance à Milan. Il revient à Paris lorsqu’il a dix ans où il reste deux ans avant de partir avec sa famille aux Etats-Unis, peu de temps avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Il commence à travailler très jeune dans un laboratoire où il développe des photos dédicacées de stars hollywoodiennes. Cette première expérience sera déterminante dans son choix de devenir photographe. Après des études au Los Angeles City College, il s’installe à New York en 1948 et s’inscrit à la New School for Social Research.
-
On sort de cette magnifique exposition, qu’il faut absolument voir, émerveillé par la vivacité des lignes, la fraîcheur et la pureté des nuances colorées qui expriment une certaine fugacité de l’être, redoublée par la fragilité du matériel. Un éloge à la douloureuse beauté de l’éphémère peut-être ?
-
Ces années sont marquées par une longue période de crise et de doute pendant laquelle Matisse, qui entre dans la soixantaine, se consacre essentiellement au dessin et à la gravure et à quelques toiles complexes dont Femme à la voilette qui marque un retour aux recherches formelles des années 1910, au dialogue avec le cubisme abandonné depuis son installation à Nice. Cette œuvre décrite comme « tout aussi tragique que La Joconde » par le poète Louis Aragon annonce la crise qui paralyse le peintre au début des années 1930.