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Allez hop, au poste ! Histoire des polices en France

par Félix Delmas

Je ne vais pas revenir sur tout le bien que l’on pense tant dans les milieux des historiens que celui des policiers, du livre de Jean-Marc Berlière et René Lévy : Histoire des polices en France de l’Ancien Régime à nos jours.  Mais la première édition datait de 2011, déjà 13 ans, et en 13 ans, le moins que l’on puisse dire, les polices, c’est à dire essentiellement la Nationale et la Gendarmerie, (et dans une moindre mesure la Municipale), ont énormément évolué pour mieux répondre aux problèmes sécuritaires qui se posent à notre société. Et ne sous-estimons pas l’apparition de plus en plus visible de deux nouveaux acteurs : l’armée et les acteurs la sécurité privée. Ils ont été sollicités de façon importante, à un niveau jamais atteint pour les Jeux Olympiques et para-Olympiques qui viennent de se tenir en France, et, doit-on le rappeler, qui se sont déroulés sans aucun problème sécuritaire d’importance (contrairement à certains prophètes de mauvaise augure, comme un certain « criminologue », plus ou moins auto-proclamé, et qui trouvait que l’ouverture des Jeux sur la Seine était, je cite: «criminelle» !

De fait, et comme le montrent si bien les auteurs, les polices en France ont toujours évolué, se sont transformés depuis la lieutenance de Police à Paris sous Louis XIV, pour répondre aux problèmes de la société, à son évolution, à ses aspirations. Mais cette évolution a évolué aussi avec les matériels, les doctrines pour leur emploi, etc.

Les polices, leur principale mission est d’abord la tranquillité publique qui se décline en trois missions principales : l’ordre public, le judiciaire et le renseignement. Pour mener à bien leurs missions, ces « forces de sécurité intérieure » ont besoin d’un cadre légal pour agir, cadre légal qui doit être accepté par la société prise dans sa globalité. Or il faut bien le reconnaitre cela n’a jamais été le cas durant l’histoire : il y a toujours eu en France, une frange de la population, plus ou moins grande, qui a critiqué, combattu ce cadre. Mais là n’est pas le problème. 

Même si au niveau de la Police nationale, les structures datent de la période de Vichy (l’Ecole Nationale Supérieure de Police, qui forme les commissaires de police, créée en 1941 est toujours à Saint Cyr au Mont d’Or dans la banlieue lyonnaise), leurs méthodes de travail ont énormément (et heureusement) évolué. Et que dire des polices municipales ! Maintenant, en milieu rural, il n’est pas rare de voir un ou deux policiers municipaux (paradoxe car ils travaillent en « zone gendarmerie ») qui sont souvent des anciens gardes champêtres, mais avec des missions élargies. Et que dire des questionnements actuels à savoir s’il faut les armer, voire de leur donner certaines compétences dans le domaine du judiciaire.

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Donc, depuis 13 ans, la société a vu apparaitre de nouveaux phénomènes qui la déstabilisent, comme le terrorisme (qui n’a rien à voir avec celui des anarchistes de la fin du XIX siècle, ou de l’O.A.S), des manifestations non structurées, loin des organisations syndicales, beaucoup plus violentes avec les « blacks blocks », des émeutes urbaines bien plus violentes et coûteuses que celles d’avant.

Il en est résulté une réforme du renseignement, des réflexions sur la coordination de toutes les unités diverses et variées qui interviennent dans les mêmes domaines, une réforme de la technique du maintien de l’ordre, une réforme de l’usage des armes à feu, etc.

Comme à leur (excellente) habitude, les auteurs nous présentent des chiffres en les entourant de bien des précautions, car souvent utilisés à des fins «politiques » et fort peu objectives, pour décliner les réformes en court au niveau des forces de sécurité intérieures. Nous sommes à ce point habituel entre histoire et présent, point qui existe toujours en histoire contemporaine. Ils ne prennent pas position, ils exposent, font des comparaisons internationales et essaient de discerner les évolutions possibles des polices pour répondre mieux à même à une société en constante évolution.

Encore une dizaine d’années, et l’ouvrage devra être encore repris, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

                                                                   

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