On a beau vouloir, on a beau faire, il reste toujours en nous quelque chose de primitif et de sauvage ! Derrière nos technologies high tech comme on dit, le visage surprenant de nos peurs et de nos angoisses. Les techniques sophistiquées d’imagerie ainsi nous permettent à partir d’ossements de reconstituer des visages et de découvrir de la sorte ce à quoi ressemblaient nos lointains ancêtres jusques à des périodes très anciennes comme nous avons déjà dans le passé fait écho dans nos colonnes.
Ce qui davantage nous intéresse et excite même notre curiosité, c’est ce que l’on pourrait appeler le substrat derrière ces visages ressuscités, en d’autres termes l’histoire sociétale dans laquelle ces hommes ou ces femmes vivaient. Nous sommes à cet égard servis par les travaux conduits en Pologne par l’université Nicolas Copernic en collaboration avec un archéologue suédois sur la dépouille osseuse d’une femme exhumée dans l’est du pays dans le village de Pienń
Tout commence en 2022 avec la découverte d’une femme vampire ! Vampire et oui, car c’est de ces croyances populaires, profondément ancrées dans nos inconscients dont je vais traiter. De ce folklore, ces croyances ajouterais-je, de ces terreurs anciennes, qu’il ne faut pas considérer avec hauteur, mais au contraire analyser comme l’expression primale d’une anthropologie qui n’a de cesse de se transformer et d’exister quelque soit la période historique.
Habitude d’archéologue, l’on nomme les individus, les dépouilles exhumées, comme l’on baptise les tempêtes. Ce squelette aura pour nom Zosia, et très rapidement grâce aux analyses chimiques l’on découvre que cette femme du XVIIème siècle est originaire de Scandinavie, qu’elle souffrait de conditions de vie difficiles et avait un cancer du sternum. Elle devait avoir entre 18 et 20 ans. Si cela ne devait suffire, les observations faites dès la mise à jour sont pour le moins surprenantes, ainsi cette femme avait été enterrée avec un cadenas à son pied et une faucille en fer autour de son cou car oui jamais elle ne devait revenir sur terre et hanter les vivants. L’on avait d’ailleurs découvert sur le même site les restes d’un enfant vampire enterré face contre terre et avec toujours ce curieux cadenas accroché comme pour elle au gros orteil.
En réalité les archéologues ont découvert à Pienń un cimetière, éloigné du village, où étaient enfouis tous ceux dont on avait peur, les exclus de la société, les marginaux, et dont on craignait qu’ils ne revinssent hanter la sérénité des vivants.
Dans l’imaginaire populaire polonais, les personnes dangereuses possèdent une bonne et une mauvaise âme. Si la bonne âme s’en va, la mauvaise peut s’emparer du corps et une créature vicieuse peut apparaître : une “striga” » – un démon semblable à un vampire. Les spécialistes et la littérature dans ce domaine des croyances populaires primitives indiquent en outre que les enfants non baptisés ainsi que les noyés faisaient aussi partie de ces réprouvés jusque dans leurs tombes.
Sur ce sujet, le professeur Dariusz Poliński (directeur du département d’histoire médiévale et du début de l’époque moderne à l’université Nicolas Copernic de Toruń en Pologne), a déclaré: «Je préfère considérer ces pratiques comme des activités protégeant les vivants contre les morts, traditionnellement considérées comme des procédures anti-vampires. La femme pourrait souffrir d’une déficience physique ou d’un trouble mental et a donc été maltraitée par ses voisins qui pensaient qu’elle les effrayerait après sa mort. »
Le rendu modélisé du visage de cette jeune fille est tout à fait bluffant, il a été effectué par un archéologue et au demeurant artiste suédois, Oscar Nilsson, qui a réussi son exploit en exploitant l’ADN, l’impression 3D et utilisant l’argile de modelage et le silicone. Un ensemble de savoir-faire qui nécessite il va de soi des connaissances relatives à l’histoire et certes à l’archéologie. Le processus de reconstruction faciale, comme il l’explique dans le bulletin de l’université, s’est déroulé sur une durée de temps entre 200 et 400 heures et explique-t-il, ce qui pour lui a été le plus difficile ce fut la reconstitution de la forme des oreilles et des narines. Par ailleurs sans le recours à l’ADN, il lui eût été impossible d’envisager la pigmentation de la peau ainsi que la couleur des yeux et des cheveux
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