L’Amazonie, le Brésil : un univers violent pour les hommes, enfin pour certains ! C’est dans cet univers que nous plonge Pedro Cesarino dans un roman d’une immense beauté.

Dans un petit village indigène, on découvre les corps mutilés de jeunes hommes. Malgré leurs demandes, les habitants n’obtiennent aucun secours de la part des autorités. Maya pense que son fils fait partie des victimes et part à la rencontre de Noma, un hermaphrodite d’une grande beauté, dépositaire du savoir ancestral des chamans.
Sa quête va la mener dans le monde d’en-bas, le monde invisible où seuls ceux qui n’ont pas oublié les fondements de la Terre peuvent se transformer. Mais pour y parvenir, il faut être propre, la chair adoucit par la connaissance. Et c’est loin d’être le cas pour la jeunesse indigène, en lutte contre le racisme des « brésiliens », attirés par la société de consommation mais n’ayant pas l’argent pour y accéder.
Ils ne pensent qu’à l’alcool, qu’aux plaisirs éphémères, souhaitent partir de l’univers où ils sont nés. Ils sont la proie rêvée pour les escrocs de tout acabit qui détournent en toute impunité toutes les subsides qui leurs sont allouées, et ce d’autant plus facilement que toute la société des « brésiliens » est totalement corrompue. Au nom de leur profit personnel, ils détruisent la forêt, trafiquent la cocaïne et ne pensent qu’à exploiter les terres des indigènes, quitte à les tuer quand cela ne leur va pas.
D’un côté, une société violente, basée que sur l’égoïsme, de l’autre une culture pluri-millénaire qui n’aspire qu’à vivre au rythme et en harmonie avec la nature. Une nature qui a sa vie propre, qui est guidée par des esprits qu’il faut écouter, ou plus exactement savoir écouter. Deux univers totalement antithétiques, si l’un veut dominer l’autre, l’autre a une vision spatiale et temporelle du monde qui lui permet de vivre avec une certaine sérénité d’esprit dans cet espace aux apparences, mais qu’aux apparences hostiles. Oui, Les vautours n’oublient pas, car ce ne sont pas des charognards mais les recycleurs de ce qui fut et qui sera.
Les vautours n’oublient pas
Pedro Cesarino
éditions Payot & Rivages. 19€
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