On connait l’écrivain algérien Ali Malek pour une tribune parue dans le journal Le Monde en 2015 qui avait fait mouche et dans laquelle il déplorait les errements de sa religion, l’Islam, et ce depuis sa création, enfin depuis les successeurs de Mahomet : Abu Bark, Umar, Orhman, les Omeyades et suivants.
Ali Malek, écrivain est né et vit en Algérie. Il a publié ses premières nouvelles et romans à Alger puis deux romans en France aux éditions Non-lieu, Une terre bénie de Dieu sur la guerre civile et La mise à pied, parabole sur l’Algérie d’aujourd’hui. Ali Malek est un nom de plume lui permettant de continuer à vivre dans son pays.
Dans ce vrai pamphlet sur les racines de l’islamisme, l’auteur Ali Malek présente une lecture objective de l’Islam, enfin, de ce qu’il est devenu au niveau du sunnisme, à partir des recherches des historiens pour démontrer les contradictions entre le texte du Coran avec ses dogmes. Et des contradictions, le moins que l’on puisse dire, il y en a : comme le port du voile par les femmes (aucun verset, aucune sourate n’y font allusion, tout comme il n’y en a aucun faisant référence à un quelconque calife), ou à la mise à mort des blasphémateurs, des apostats (il n’y a que Dieu qui juge, jamais les hommes), ou la guerre qui n’est licite que si elle est non défensive, c’est à dire quand l’ennemi « a pris sa maison », et j’en passe…
Et de fait, il faut revenir aux derniers moments de Mohamed (dénommé aussi Mahomet), Il fait l’objet d’une tentative d’assassinat (c’est la célèbre sourate sur les hypocrites), une fort partie d’opposition (avec Abu Bark et Umar) l’isole et dès son décès opère un vrai « coup d’état » pour prendre le pouvoir et marginaliser, voir éliminer physiquement, la famille du prophète (Fatima en premier) et ceux qui étaient proches de lui (Staline n’a rien inventé). Pour assurer et affermir leurs pouvoirs, quoi de mieux que la guerre qui enrichit les soldats en général et surtout les Qurayshites (la tribu de Mohamed où il était peu apprécié), guerre faite au nom de l’Islam, déjà en contradiction avec le message coranique.
A partir de la dynastie des Omeyades, se développent les « hadiths ». Ils sont censés décrire la vie et la pensée de Mohamed (alors qu’il répète qu’il n’est qu’un passeur et non un modèle). Ils sont «rapportés » par des anciens compagnons, enfin par des anciens autoproclamés compagnons du prophète. De fait (et c’est documenté) ils sont créés pour affermir le pouvoir des premiers califes et donner un sens religieux à leurs actions. Ce sont eux qui autorisent progressivement aussi bien l’asservissement des femmes, la violence, les 5 piliers de l’Islam (totalement absents du Coran), les meurtres, la vengeance, etc. Comme le montre Ali Malek, s’il compile les faits et gestes de Mohamed, il n’est fait strictement aucune référence aux centaines de sermons de ce dernier, ce qui semble assez paradoxal de la part de personnes disant avoir recueilli attentivement tout ce qui concernait le prophète.
Quoiqu’il en soit, plusieurs siècles après la mort de Mahomet مُحَمَّدُ, des compilations de milliers d’hadiths voient le jour, la plus connue, étant celle de Bukhari مُحَمَّد ٱلْبُخَارِي. Peu importe s’ils se contredisent, s’ils donnent une image peu flatteuse de Mahomet (pédophile, fou, etc.) et s’ils sont contraires avec le texte du Coran. Ce sont eux qui servent de base à la réflexion des théologiens qui ne font jamais référence au texte coranique, ou alors de façon partielle, hors contexte et jamais les passages totalement contraires à ce qu’ils défendent. Entre le texte du Coran et un hadith, c’est ce dernier qui prévaut ! Vu leur nombre, suivant les écoles coraniques, on n’en prend que certains, les autres étant, par principe, faux, et ceux qui les reconnaissent sont affublés des qualificatifs d’ hérétiques ou d’ apostats et qu’il faut éliminer, physiquement de préférence !
Et de fait, ces hadiths et leur utilisation ont depuis toujours servi à affermir les pouvoir dictatoriaux et totalitaires dans le monde musulman, en asservissant les populations au pouvoir, comme c’était le cas au temps des « glorieux ancêtres »; car Abu Bark, Umar, Orhman et les Omeyades, sont les « glorieux ancêtres » que tout bon musulman doit respecter et surtout imiter, c’est leur époque qu’il faut « retrouver » (et pas celle de Mahomet).
De fait, les messages de paix, de rejet de la violence, le message de tolérance, voire d’œcuménisme (dans le Coran, un juif ou un chrétien « juste » a droit au Paradis) ont été transformés en un message de haine, de rejet.
Observons au demeurant que quand on étudie le message christique, il en a été de même à bien des niveaux. À cet égard la religion a servi le pouvoir civil, ses dogmes ont évolué pour aller vers de plus en plus de soumission des peuples, jusqu’à la création de l’Inquisition qui semble-t-il est assez éloignée des évangiles…
Mais comme la religion chrétienne, les dogmes évoluent, changent. À cet égard, il existe dans l’Islam (même en Arabie Saoudite), tout un courant visant à revenir au texte coranique en faisant fi des hadiths (n’oublions pas que dans le christianisme et jusqu’à la Réforme, les évangiles étaient en latin, langue que l’immense majorité de la population ne comprenait pas). Il est minoritaire et pas particulièrement apprécié par les pouvoirs en place qui risque de voir leurs fondements idéologiques remis en cause. L‘histoire du soufisme qui cherche à revenir au texte coranique est là pour montrer que ses défendeurs prennent de vrais risques physiques.
Certains de nos pseudo-chroniqueurs dans les médias, voire certains pseudo-philosophes qui disent que le Coran (certains affirment l’avoir lu, mais sûrement avec des yeux quelques peu voilés par les hadiths) est incompatible avec les droits de l’homme, ne sont que les échos, plutôt les répète-Jacquot, de la vision totalement dévoyée du Coran, en totale contradiction avec le texte. C’est dommage que les membres du courant « coranique » ne soient jamais invités. Ils pourraient sans peine montrer que le Coran est basé, sans ambiguïté sur sa principale priorité : » Dieu ordonne la justice, la bienfaisance. » (Sourate 16, verset 90). Mais cela remettrait en cause leurs certitudes. Mais hélas, il est bien moins fatiguant d’avoir des certitudes que l’on répète sans chercher à en connaître leurs racines, que de réfléchir !
Bien sûr, Le Prophète trahi d’Ali Malek est bien plus riche que ces quelques lignes que je viens d’écrire, et c’est bien pour cela qu’il est plus que jamais utile de lire ce petit ouvrage !
Le prophète trahi
Ali Malek
éditions Télémaque. 18€
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