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Mais à quoi ressemblait Paris il y a un siècle, une étude de l’Ined

par Communiqué musée

L’étude de la démographie française certes, avec les outils de la sociologie, des sciences humaines, de l’économie et ses intrications sociales, ce sont ces voyages soit prospectifs soit d’histoire auxquels nous convie l’INED dont c’est la mission.

À propos de l’Ined
Fondé en 1945, l’Institut national d’études démographiques (Ined) est un organisme public de recherche ayant pour missions l’étude des populations sous tous leurs aspects, la diffusion des connaissances produites dans ces domaines et la formation à la recherche. L’appartenance disciplinaire des chercheur·e·s de l’Ined est variée : démographie bien sûr mais aussi sociologie, économie, histoire, géographie, statistique ou épidémiologie. Une part importante de la recherche porte sur la France, mais de nombreux travaux s’intéressent à d’autres aires géographiques. L’Ined a ainsi une longue tradition de recherches sur les Suds.

À quoi ressemblait la population parisienne il y a un siècle ?

Une étude inédite** qui révèle de nombreuses similitudes avec la France d’aujourd’hui

Une majorité d’habitants venus d’ailleurs, une forte présence de jeunes adultes, une surreprésentation des célibataires, des inégalités sociales entre quartiers déjà bien ancrées… Dans ce nouveau numéro de Population & Sociétés, Sandra Brée, historienne démographe au CNRS, et l’équipe du projet POPP1, dont l’Ined est membre, dressent un portrait des Parisiennes et Parisiens il y a un siècle. À partir de données inédites individuelles issues des recensements de 1926 à 1936, cette étude met en lumière de profondes continuités entre le Paris de l’entre-deux-guerres et celui d’aujourd’hui. Un éclairage nouveau sur les spécificités de la population parisienne, à découvrir également à travers l’exposition « Les gens de Paris (1926-1936) », présentée au musée Carnavalet à partir du 8 octobre*.

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La période la plus peuplée de l’histoire de Paris

Il y a un siècle, Paris connaissait  une dynamique démographique sans précédent, marquée par la poursuite d’une croissance continue amorcée dès la seconde moitié du XIXe siècle. Elle atteint à cette époque son maximum historique, avec 2,9 millions d’habitants.

Une ville déjà cosmopolite

Durant l’entre-deux-guerres, la majorité des habitants de la capitale sont nés hors de Paris : pour l’essentiel en province, mais aussi à l’étranger ou dans les colonies françaises. En 1926 seul un tiers des Parisiens sont nés sur place – une proportion qui demeure quasiment inchangée un siècle plus tard.  

Les hommes sont alors plus souvent issus de l’empire colonial ou de l’immigration européenne que les femmes. Paris attire aussi bien les jeunes actifs que les artistes ou les exilés politiques. Cette diversité des origines, à la fois géographique et sociale, s’impose déjà comme une caractéristique forte de la population parisienne — et demeure aujourd’hui l’un de ses marqueurs démographiques majeurs.

Une capitale de célibataires

En 1926, Paris se distingue déjà par une très forte proportion de célibataires, bien supérieure à celle observée ailleurs en France – une caractéristique encore très marquée aujourd’hui. La ville compte aussi davantage de femmes que d’hommes, moins d’enfants et beaucoup de jeunes adultes. La fécondité y est plus faible que dans le reste de la France, la mortalité infantile encore élevée, et de nombreuses personnes vivent seules. À côté du célibat, les personnes divorcées ou en union libre y sont également surreprésentées relativement au reste de la France, marquant les prémisses de comportements familiaux qui vont croître ensuite. Mais de toutes ces spécificités, c’est bien le célibat qui reste le plus stable dans le temps.

Des inégalités sociales durables entre les quartiers de la capitale

L’ouest parisien concentre, durant l’entre-deux-guerres, les foyers les plus aisés, souvent employeurs de domestiques, tandis que l’est parisien reste le territoire des classes populaires. Ces disparités territoriales anciennes structurent encore aujourd’hui la géographie sociale de la capitale.

CHIFFRES-CLÉS·       

1921 : plus de 2,9 millions d’habitants à Paris (contre 2,1 millions en 2024)·   1926 : 66 % des Parisiens ne sont pas nés dans la capitale (70 % en 2020)·       1926 : 55 % de femmes à Paris, contre 45 % d’hommes·       1926 : 12 % des hommes et 7 % des femmes sont étrangers·       1936 : 3 % des Parisiennes sont divorcées (contre moins de 1 % au niveau national

*L’exposition Les gens de Paris (1926-1936) – Dans le miroir des recensements de population est présentée au Musée Carnavalet-Histoire de Paris du 8 octobre 2025 au 8 février 2026 et replace les données des trois recensements de 1926, 1931 et 1936 dans un horizon élargi, avec plus de 200 œuvres : peintures, photographies, maquettes, sculptures, dessins, enseignes, médailles, objets, affiches, imprimés, livres, ainsi que des films et enregistrements audio. Ces fragments de vie nous donnent à voir et à imaginer les Parisiennes et les Parisiens, dans leur vie quotidienne, il y a cent ans. Leurs parcours individuels, conjugaux, familiaux et professionnels dessinent de proche en proche un Paris en mutation.

** https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/paris-il-y-a-100-ans-une-population-plus-nombreuse-qu-aujourd-hui-et-deja-originaire-d-ailleurs/

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