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Les soirées du Rayon vert, un polar sous fond d’OAS, de trafic de drogue et autres vicissitudes

par Émile Cougut

Un roman policier de Jean-Michel Salgon publié aux éditions du Panthéon, Les soirées du Rayon vert. Quelques précisions tout d’abord, non, en 1972 le code de procédure pénale ne prévoyait aucun mandat de perquisition, et l’actuel, non plus ! Pour être plus précis, le mandat de perquisition délivré par un magistrat n’a jamais existé en droit français. En fait, c’est un élément du droit pénal anglo-saxon, bien diffusé par les séries américaines (un des éléments de l’impérialisme intellectuel US) et qui, parfois, hélas est devenu un élément dans l’inconscient de nos concitoyens (tout comme appeler un magistrat « Votre Honneur », chez nous c’est «Monsieur»  ou «Madame le Président(e)»  ou bien «Juge», se tromper, c’est s’exposer à une remise en place parfois assez ferme. Et puis, le «Post-it», s’il a été inventé en 1968, n’a été commercialisé qu’en 1977. Un policier ne peut donc en utiliser en 1971, CQFD ! Tout cela pour dire que si j’ai bien lu ce livre, ces deux erreurs n’obèrent en rien l’histoire !

Nous sommes donc à Paris, en 1972. Dans un appartement en feu se trouve deux corps, un homme et une femme. Celui de l’homme, même s’il est rapidement identifié, très vite il apparait qu’il vivait sous pseudonyme. De fait c’était un ancien boxeur prometteur qui s’était engagé dans l’OAS et qui, revenu en France, travaillait dans un établissement de nuit comme videur, mais aussi comme marchand de produits stupéfiants. Quant à la fille, elle est identifiée comme Virginie, la fille adultérine d’un peintre célèbre, Richard Maurin, marginale sous bien des aspects, serveuse au Rayon vert et follement amoureuse de l’’ancien boxeur.

Le meilleur ami de Richard Maurin, le banquier Paul Watson, connait l’existence de Virginie et lui promet de s’occuper de sa fille. Paul est un solitaire qui ne s’est toujours pas remis de la perte de son épouse, morte des suites de ses blessures causées par un attentat de l’OAS. Mal lui en a pris, car il est victime d’un cambriolage particulièrement violent de la part de l’amant de Virginie qui découvre son secret et donc dispose des moyens de le faire chanter.

L’enquête sur ce double meurtre se porte sur le lieu où travaillaient les deux victimes, Le Rayon vert. Derrière une façade officielle de boÎte de nuit, se cache, au premier étage, une salle de jeux clandestine, un lieu de prostitution et de partouze, une officine de vente de diverses et non moins variés types de drogues. Un lieu que les Corses, propriétaires des cercles de jeux officiels de la capitale ne voient pas d’un bon œil.

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Qui est le commanditaire de ce double meurtre : Paul Watson, depuis qu’il a compris que l’amant de Virginie est l’auteur de l’attentat qui a tué son épouse ? Le milieu corse, le patron du Rayon vert ?

Les soirées du Rayon vert, est un plutôt bon roman policier tel qu’il y en a eu tant dans les années 70, quand la littérature policière française, en prenant le chemin tracé par les Simonin et autre Lebreton, a su sortir des ornières fixées par les auteurs américains. Son écriture offre un vrai synopsis pour réaliser un film policier, dialogues compris.

Ce n’est pas, loin de là le meilleur roman policier que j’ai pu lire, mais sa lecture m’a plongé dans une certaine nostalgie très agréable en ces temps quelque peu tourmentés.    

Les soirées du Rayon vert
Jean-Michel Salgon
éditions du Panthéon. 19€50

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