Enracinée, lumineuse, les branches de cerisiers en fleurs d’infini dressées vers le ciel tout bleu, c’est l’exposition Damien Hirst à voir à la Fondation Cartier. Le soleil aura été de courte durée. Peu importe sortez et couvrez-vous de culture colorée !
Vous avez manqué la dernière exposition de Raphael Barontini au studio des Acacias à Paris ? Sa dernière en date depuis son retour de Singapour où il a travaillé avec des maroquiniers sous l’égide de LVMH. Il a proposé de travailler son œuvre de métissage sur des tenues japonisantes des drapeaux ou des peaux de crocodile en l’honneur de Sobek (Dieu du Nil) d’où le nom de l’événement Soukhos (en grec). Retenez bien le nom de ce millenial de 37 ans pour courir voir son exposition la prochaine fois.
En attendant de le revoir s’installer, il y a un autre évènement incontournable : la première exposition institutionnelle de Damien Hirst à la Fondation Cartier à Paris, peintre anglais né à Bristol en 1965, diplômé du Jacob Kramer College of Art puis du Goldsmiths College of Art de Londres en 1989
Mais, avant d’être diplômé, il se fait déjà remarquer lors de sa première exposition, collective Freeze, organisée par Charles Saatchi (irakien d’origine, immigré en Angleterre dès sa jeune enfance, il fonda avec son frère Maurice, la prestigieuse agence de publicité Saatchi & Saatchi en 1970 qui sera acquise en 2000 par le groupe Publicis, Charles est un amateur d’art et galeriste réputé).
Damien sera un peintre de la couleur dès ses premières toiles comme Spot paintings avec une technique des points colorés selon des ordonnancements géométriques ; En parallèle, il travaille des œuvres sur la base de boîtes vides de médicaments et plus tard cela sera avec des bonbons Visual Candy.
Que cela soit via la couleur, de peintures de crânes, de visages déformés (en 2006 avec After Beautiful Paintings), ou de natures mortes (en 2010 avec Two Weeks One Summer), Damien Hirst explore sa vision de la mort. Ainsi comme il le dit de son travail ou de ses influences : « l’art parle toujours de la mort, même Matisse quand il parle de la vie » ou encore « les toiles de Bacon sont toujours énigmatiques, ça vous prend aux tripes, ça vous choque toujours un peu ».
L’exposition à Paris s’intitule Cerisiers en fleurs. Elle a été conçue dès 2018 dont la grande majorité des 107 tableaux pendant le confinement. On n’y retrouve que des grands formats, pour la plupart 274×183, ou plus grands encore, pour s’y perdre dit-il, qu’ils aient la taille de vrais arbres. Comment ce sujet lui est-il venu ? Il indique que c’est la suite logique de sa première étape avec les points colorés de Spot Paintings puis de Veil Paintings mais admet se souvenir des cerisiers peint par sa mère pendant sa jeune enfance.
Allez vous plonger dans ces salles blanches pleines de pétales de couleurs. Bien que confiné dans son studio, Damien Hirst a produit de vraies bouffées printanières que vous pourrez admirer jusqu’au 2 janvier 2022 à la Fondation Cartier, 261 boulevard Raspail 75014 Paris.