Bodies in movement


Nous nous sommes rencontrés voilà déjà quelques années, Jonathan et moi. Nous partageons tous les deux la même passion pour la photographie de danse et les danseurs. Nous continuons à nous croiser régulèrement au Centre de Création Chorégaphique Luxembourgeois de Bonnevoie (Luxembourg) où nous assistons pour le plus souvent à des spectacles de danse contemporaine, notamment à l’occasion du 3 du Trois, soirée se tenant le 3 de chaque mois et y présentant un éventail de ce qui se fait sur la scène européenne.

Jonathan Couvent a d’abord appréhendé la photographie avec légèreté et bonheur, il joue à capturer la lumière et immortaliser un instant. Au fil des années et de la pratique, il a cherché des sujets dans l’architecture, les paysages, la nature, mais c’est dans l’humain qu’il a le mieux réussi à exprimer sa passion. De séances photos réfléchies, travaillées, retouchées, aux photographies de rue, prises à la volée, sans pose ni artifice, Jonathan Couvent a modifié sa vision. La photographie est alors devenue un art, plus qu’un jeu.

Olécio partenaire de Wukali

Son travail se concentre sur la recherche de naturel ; c’est la réalité qu’il veut montrer, avec ses imperfections mais toute sa chaleur et sa fragilité. C’est l’humain, la beauté de la vie, finalement, qui l’inspire.

 » C’est là, au Centre de création chorégraphique Luxembourgeois de Bonnevoie en effet que les prises de vue de Body Mouvement ont été réalisées et seront exposées à compter du 3 avril, nous indique Jonathan Couvent . Les corps photographiés sont ceux de danseuses et danseurs travaillant régulièrement sur place et qui ont eu envie de participer à ce projet.

Les séances photo se passent dans la pénombre, avec pour seul éclairage des spots situés quasiment à la verticale du danseur. Chaque danseur apporte son style en étant complètement libre de ses mouvements. Je tourne autour, je m’approche, je recule, en somme je m’adapte pour capter un muscle contracté, une peau tendue ou des os saillants. Les photos ainsi obtenues ne sont ni retouchées ni recadrées, pour respecter l’authenticité de l’instant où le corps a été capturé.  »

Comment faut-il comprendre la série Body Movement ?

Envisagé comme une évolution de la série Fixed Movement, le projet « Body Movement » propose un cadrage resserré de son sujet. Il ne s’agit plus cette fois de montrer le danseur en mouvement, mais plutôt le mouvement du danseur.

Il s’agit d’une interrogation sur le corps et plus spécialement sur la nudité. Dans une société où celui-ci est quasi systématiquement attaché à des notions telles que le désir, la sensualité et où la nudité est majoritairement assimilée à la sexualité, Jonathan Couvent prend le contre-pied et le montre tel qu’il est. Loin des images retouchées qui débordent de nos écrans et pages de magazines, ses photographies donnent à voir le corps naturel, tel qu’il est, c’est-à-dire enveloppe physique et non ce qu’il est susceptible d’évoquer. La danse permet justement de capter cet aspect du corps, en tant que « machine » à créer du mouvement, des expressions, de l’émotion.

André Nitschke


Cette série sera exposée :

en avril 2016 au 3C-L, Luxembourg
en juin 2016 à Longlaville. (France)

Remerciements particuliers aux danseuses et danseurs qui ont rendu cette série possible : Julie Barthélémy, Grégory Beaumont, Jennifer Gohier, Georges Maikel, Léa Tirabasso.


WUKALI 02/04/2016
Courrier des lecteurs : redaction@wukali.com


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