Il n’est pas nécessaire d’avoir lu le précédent roman de Gilles Vincent, Usual Victims dont Amadeus est en quelque sorte la suite, puisque nous y trouvons les principaux personnages et quelques autres.
Damien Faust est un tueur en série dans la région de Tarbes, au pied des Pyrénées. Un amoureux de Mozart (ce qui nous change des psychopathes amateurs de hard rock et autre métal qui parsèment la littérature policière) d’où son surnom d’Amadeus. Un solitaire, méticuleux, à l’hygiène de vie très exigeante. Mais il a une faiblesse : Stéphane Brindille, un jeune homme qui était sous son emprise, qu’il avait désigné comme son successeur dans le mal. Mais Stéphane lui a échappé et se trouve interné dans l’hôpital psychiatrique de Cadillac (Gironde). Qu’à cela ne tienne, Amadeus arrive à le faire évader. Mais le jeune homme se rebelle et ils sont arrêtés. Si Stéphane retrouve son amie Aline, Faust part en prison d’où il arrive à s’évader. La police, avec à sa tête la commissaire Élisabeth Faraci, le recherche, mais en vain. Jusqu’à ce qu’une série de meurtres de jeunes femmes se déroule dans la région tarbaise. C’est un appel de Faust qui veut savoir où se trouve Stéphane.
Le piège que tente de tendre la police finit par un fiasco, car Amadeus a « un coup d’avant »‘. Fiasco qui va se répéter (selon quoi la police ne tire aucune leçon de ses échecs, car la méthode employée : « se trouver là où on ne l’attend pas » est toujours la même) quand il arrive à kidnapper Stéphane.
Le plan est parfait, Faust va sûrement pouvoir reprendre son emprise sur le jeune homme. Mais son plan parfait n’a pas prévu qu’une de ses rares victimes qu’il a épargnée: Félicité, photographe muette depuis son agression, a décidé de le retrouver et de l’éliminer.
Des personnages torturés, souffrant comme Élisabeth, Félicité ou encore Stéphane, tous dominés par la figure froide et le cynisme d’Amadeus : un être sans aucun sentiment, posé, prenant son temps pour monter chacun de ses meurtres, mais sachant profiter de la moindre occasion pour agir, même quand il est acculé. Mais c’est un être rongé par son obsession de retrouver Stéphane et de le former comme son successeur dans le crime sans se préoccuper des souhaits de celui-ci.
Le résultat est un roman policier où dégouline le sang et les craquements des os sous les coups du marteau de charpentier d’Amadeus. Il est certain que Faust envoûte non seulement son entourage mais aussi le lecteur (même s’il est quelque peu déçu de ne pas connaître ses motivations) qui est pris dans le tourbillon de cette histoire addictive dont il ne peut interrompre la lecture avant le dernier mot.
Amadeus
Gilles Vincent
éditions Au Diable Vauvert. 20€
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