Si des noms surgissent dans notre mémoire et nous font vagabonder dans l’éternité des siècles et visiter le monde, nul doute celui d’Alexandre le Grand occupe une place centrale. Alexandre, le Macédonien, le Grec, ce beau jeune-homme qui vainquit Darius et l’empire perse et apporta la civilisation hellénistique jusqu’aux confins de l’Inde, refait parler de lui. La gloire des héros ne meurt jamais.
Des héros, et des lieux certes, notamment des champs de bataille. Ainsi la bataille du Granique ( Mai 334 av.J-C). Une bataille qui a changé le cours de l’histoire et opposa deux immenses armées, deux peuples, deux civilisations. Si jamais les mots ont un sens ( et n’en déplaise à certains, oui ils ont un sens!) cette confrontation, cette mêlée d’hommes et de chevaux (cinq mille cavaliers grecs contre 10.000 cavaliers perses, et plus de 72.000 fantassins au total) scella le sort de l’histoire du monde, c’est à dire notre histoire.
La Bataille du Granique
Après des recherches qui en fait n’ont pas cessé depuis 150 ans, les archéologues viennent en effet de déterminer la localisation du site du camp d’Alexandre ainsi que les routes qui y conduisaient, dans la Turquie d’aujourd’hui. A l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue en décembre dernier, le professeur et archéologue turc Reyhan Körpe, (professeur associé, département d’histoire à Çanakkale Onsekiz Mart University) a fourni de nombreuses précisions.
Le Granique tout d’abord (Biga Çayı « rivière de Biga » en turc ; aussi appelé Kocabaş Çayı, « rivière de la Grosse tête », est un petit fleuve côtier qui se déverse dans la mer de Marmara. Cette bataille du Granique est clef dans l’esprit du stratège grec qui reprend le projet pan-hellénique de son père Philippe et ambitionne sa volonté de conquête de l’Empire perse puis vers l’est c’est à dire vers l’Inde, qui le conduira jusqu’à l’Indus (le Pakistan actuel). Cette épopée militaire qui durera une dizaine d’années fécondera les territoires traversés et donnera naissance à la civilisation de l’Indus. Tout cela est passé à la postérité notamment à travers les écrits de Plutarque. Dans l’histoire de l’art, c’est à dire dans la mémoire spirituelle et sensible de l’humanité et à travers le regard des artistes, la Bataille du Granique a fait l’objet de représentations, notamment par Charles Le Brun (1619-1690), le grand peintre d’histoire de Louis XIV (Le Louvre, Le passage du Granique)
Le professeur Reyhan Körpe a ainsi pu préciser lors de sa conférence, que les voies qui ont conduit à la plaine où a eu lieu la bataille ont pu être identifiés en 2024 ainsi que le camp militaire grec. Avec son équipe d’archéologues ils ont ainsi pu retrouver l’ancienne cité d’Hermaïon où selon les textes anciens Alexandre campa avant la bataille. C’est ainsi que l’équipe pluridisciplinaire rassemblée a effectué des tests géomorphologiques qui ont pu démontrer qu’à cet endroit, le site de la bataille, le paysage n’avait pas varié depuis plus de 2000 ans et que le lit de la rivière aujourd’hui appelée en turc Biga Cayi, avait pareillement peu évolué.
En travaillant sur les textes documentaires, l’on a ainsi pu découvrir que le roi macédonien avait installé des troupes mercenaires sur une colline avoisinante, or voila peu de temps des agriculteurs avaient trouvé en labourant à cet endroit, des tombes remplies d’armes et dont après examen il apparaissait qu’elles remontaient à cette époque antique. Qui plus est en 2024 l’on a découvert des ossements appartenant à des personnes de sexe masculin, soit très probablement un site d’inhumation après la bataille, sans marque ni objet funéraires.
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Illustration de l’entête: mosaïque de la bataille d’Alexandre découverte à Pompeï. Musée archéologique national de Naples