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Le concert de clôture de la 45e édition du festival de La Roque d’Anthéron

par Pétra Wauters

 Festival de piano 2025  : c’est fini ! 

Nous sommes sincèrement « émerveillés » par les concerts auxquels nous assistons et dont nous faisons la critique depuis plusieurs semaines déjà ! Des « génies » du piano se produisent à La Roque. Comment ne pas être enthousiastes si c’est enthousiasmant, qui plus est pour pratiquement tout le monde ! Nous sommes enthousiastes et sincères, et nous espérons avoir gardé notre esprit critique au fil des expériences de concerts… car si une soirée est vraiment exceptionnelle, pourquoi ne pas le dire avec enthousiasme ? Pourquoi feindre une distance froide pour se « faire davantage » critique ?

C’est le défi, au fond : transmettre son émerveillement tout en gardant le sens critique… Car, effectivement, il faut essayer d’être précis et dire pourquoi c’est magnifique, exceptionnel. Quels aspects techniques ou artistiques ont fait que la magie a opéré pour « presque tout le monde », ce qui signifie tout de même que l’artiste a touché juste si l’émotion est autant partagée !

Et c’est si bon ensuite de traduire cette émotion en mots, qu’ils soient les plus justes possibles, qu’ils décrivent ce qui se passe, au plus près du concert et au plus près du musicien, de son jeu, de sa personnalité, de sa manière de faire vivre et de transmettre les œuvres. Et ce concert de clôture était justement riche en émotions. Déjà, ces deux quintettes sont parmi les sommets du répertoire de musique de chambre romantique. 

Festival international de piano de La Roque d'Anthéron 2025
Festival international de piano de La Roque d’Anthéron 2025
©Photos Valentine Chauvin

Le Quintette de Brahms op. 34  est  particulièrement redoutable. D’abord conçu pour deux pianos, Brahms l’a révisé pour quintette à cordes, ce qui fait que sa texture orchestrale est dense et d’une richesse inouïe. Il fallait obtenir ce précieux équilibre entre le piano et les cordes d’Anton Hanson, Jules Dussap, Gabrielle Lafait, Simon Dechambre, tous formidables ! François-Frédéric Guy trouve cette justesse de ton qui fait que son piano respire avec les cordes.  On s’attend souvent à ce que le piano domine. Ce ne fut pas le cas : l’équilibre entre les cinq musiciens resta parfait, jusque dans ce finale aux variations d’une complexité extrême.

Olécio partenaire de Wukali

Le Quintette de Schumann op. 44 est lui aussi impressionnant ; Tout Schumann s’y trouve concentré :  l’écriture pour le piano, particulièrement virtuose, des contrastes à foison, des transitions qui déferlent avec une telle rapidité, qu’il faut beaucoup de finesse et de maitrise de la part des musiciens pour se mettre au diapason. Et c’est Adam Laloum qui est cette fois-ci au piano, et qui trouve le ton juste entre la fougue et la tendresse de cette œuvre.  Il s’impose avec naturel dans cette partition à la fois énergique et lyrique.

Le bouquet final avec les deux pianistes réunis ! Leur complicité fait plaisir à voir et à entendre, même si la retenue de François-Frédéric Guy contraste avec les sourires et mimiques d’Adam Laloum. Cette différence de tempéraments, François-Frédéric Guy plus recueilli, Adam Laloum plus démonstratif, on en est persuadé, apporte même un « plus » à l’interprétation. 

Ces danses hongroises avec nos deux pianistes de la soirée font du bien, on reprend notre souffle, elles arrivent à propos après ces deux monuments de la musique ! Rien de facile cependant parmi les danses choisies, (avec soin par les deux musiciens)  Les n°1, 4, 5, 7, 8, 17 et 6. Toutes magiques avec leurs changements de tempos et la virtuosité, si elle apparait moins que dans les œuvres précédentes, est bel et bien présente. 

Elles ne sont pas dans l’ordre, direz-vous ? C’est parfait ! On y voit dans cette sélection une bel enchaînement dramatique, une alternance de tempos lents et vifs, des tonalités variées. Qui n’a pas en tête la n°1 et la n°5, les plus connues du public,  deux pièces qui comptent parmi les perles de cette œuvre.  La n°6,  apaisée, paisible est parfaite en clôture. 

Un bis, et le rideau tombe sur l’édition 2025 ! L’Abendlied de Brahms, ce « Chant du soir » d’une tendresse infinie, comme une berceuse, vient bien à propos au moment où nous nous quittons.

François-Frédéric Guy et Adam Laloum sont deux pianistes accomplis, et avec le Quatuor Hanson, ils nous ont offert une superbe soirée de clôture ! On en rêvait, ils l’ont fait ! L’équipe du Festival vous donne rendez-vous en 2026.

La Roque d’Anthéron 2025 en chiffres
93 représentations artistiques : 76 concerts payants, 14 concerts gratuits, 5 rencontres et répétitions
37 récitals
10 concerts avec orchestre
12 concerts de musique de chambre
9 concerts de musique baroque
3 concerts de jazz
650 artistes invités, dont 60 pianistes, 6 clavecinistes et 2 organistes de 25 nationalités différentes

16 scènes La Roque d’Anthéron : Auditorium du Parc du Château de Florans, Cloître de l’Abbaye de Silvacane et Centre
61 200 entrées

Une belle Couverture Médiatique
435 articles de presse
153 supports médias
88 auteurs identifiés
90 journalistes accueillis
47 % de papiers web, 35% de presse écrite, 16% de radio et 2% de télévision

Bilan 2025 45e édition – 19 juillet au 17 août
108 bénévoles, sans lesquels le Festival ne pourrait avoir lieu.
Pour plus d’information : https://www.festival-piano.com/

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