Pour son troisième roman Le Pourpre, Henoc Drougba explore les obsessions humaines avec une tension constante. Une réflexion troublante sur la nature humaine, intense et mémorable. Quel en est le sujet ? Un médecin généraliste travaillant entre la France et dans un hôpital aux USA, peintre à ses heures mais surtout dessinateur, a pour « loisir » la dissection des cadavres de la morgue dans le but de reproduire au trait et avec minutie les moindres parties du corps humain. Or, malgré toutes les précautions prises, une rumeur commence à courir sur le campus : un individu manipule les cadavres. On le surnomme «le scalpel» et certaines personnes en viennent à le soupçonner.
Mais, une nuit, trois jeunes filles sont assassinées dans la morgue. Si le coupable est vite arrêté, il se revendique du «scalpel», et indéniablement il a d’autres émules à travers le monde. Lors d’une exposition des œuvres du médecin, deux d’entre eux passent à l’acte.
Ce court récit est difficile à classer. Ce n’est pas un roman, encore moins un policier, mais pas plus une nouvelle et encore moins une fable. Nous sommes là entre un certain naturalisme, une écriture minimaliste mais dans un fond quelque peu surréaliste, voire dadaïste. Ce qui pourrait passer comme des maladresses d’écriture comme les dialogues, deviennent petit à petit des formes de style qui s’intègrent parfaitement dans le corps du récit, se transforment en éléments à part entière, permettant ainsi d’apporter une certaine harmonie à l’ensemble, une harmonie pour le moins originale. Mais n’est-ce pas cela le style, le style unique de chaque écrivain. J’aime à le dire, avec ce roman de Henoc Drougba nous sommes loin ici des ateliers d’écriture qui pondent des récits toujours de mêmes formes, de même style, et franchement oui, cela fait du bien !
Le pourpre
Henoc Drougba
éditions du Panthéon. 13€5O
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