Non, soyez rassuré il ne s’agit pas d’un fait divers , CoBrA n’est pas un reptile mais l’acronyme donné à un groupe de peintres qui au lendemain de la guerre de 1948 à 1951 sous l’impulsion du peintre danois Asger Jorn et de Karel Appel, revendiquent une totale liberté de peindre et veulent s’affranchir de tout contrôle rationnel afin de retrouver la spontanéité et “la source vitale de l’être”
L’exposition présentée au LAAC ( Lieu d’art et action) à Dunkerque	 réunit	 un	 ensemble	 exceptionnel	 de	 plus	 de	 deux	 cents	 œuvres	 d’artistes
CoBrA.	 Elle	 a	 bénéficié	 de	 la	 générosité	 d’institutions	 publiques,	 le	 musée	 CoBrA
d’Amstelveen,	le	SMAK	 de	Gand,	le	musée	d’Art	wallon	de	Liège,	le	Bonnefanten	Museum
de	Maastricht,	la	Fondation	du	roi	Baudouin	et	le	musée	de	Mons,	le	musée	national	d’Art
moderne/Centre	de	Création	industrielle,	Centre	Pompidou,	 le	musée	de	Picardie	à	Amiens
et	 surtout,	 de	 celle	 de	 collectionneurs	 privés	 dont	 certains	 ont	 prêté	 des	 œuvres
présentées	pour	 la	première	 fois	au	public.	
À	 quelques	exceptions	 près,	les	membres	de
CoBrA	ayant	participé	à	l’aventure	du	groupe	sont	tous	représentés.
En	 réunissant	 des	œuvres	allant	 de	 1945	aux	 années	 1980,	l’exposition	 rend	 compte	 de
l’histoire	du	groupe	;	elle	retrace	ses	origines,	les	productions	des	années	historiques	ainsi
que	l’évolution	 des	artistes	après	la	dissolution	du	mouvement	et	la	survivance	de	l’esprit
qui	le	définit
La plus grande partie de ces artistes installés à Paris venaient soit des pays scandinaves , soit des Pays-Bas ou de Belgique d’où CoBrA pour Copenhague, Bruxelles, Amsterdam et témoignent de leur volonté de ne pas considérer Paris comme seule capitale artistique.
CoBrA se définissait comme le «Front International des artistes expérimentaux d’avant-garde», pour se démarquer tout à la fois du formalisme de l’art abstrait et du réalisme socialiste. Parmi les artistes français représentatifs de ce mouvement Jean Michel Atlan , Jacques Doucet, Pierre Alechinsky en sont les figures les plus représentatives. Les artistes belges sont très nombreux , beaucoup viennent du mouvement surréaliste révolutionnaire et de la Jeune Peinture Belge : Christian Dotremont, Pol Bury, Louis Van Lint, Serge Vandercam, les sculpteurs Reinhoud et Raoul Ubac
La poésie tient aussi un role majeur dans le champ d’expression de CoBrA, «	Le	poète	écrit,	le	peintre	peint,	dans	un	même	temps,	sur	un	même	temps,	sur	un	même
plan,	en	 un	 rythme	 commun,	les	 mots	 organisant	 les	 formes,	les	 formes	 organisant	 les
mots.	»
CoBrA,
sous le regard d’un passionné
LAAC – Lieu d’Art et Action contemporaine. Dunkerque.
ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h à 12h15 et de 14h à 18h
Pont Lucien Lefol. Jardin de sculptures. 59140 Dunkerque.
Annexe documentaire
Repères chronologiques
AVANT COBRA
1941	–	1944	:	Le	groupe	expérimental	danois	publie	les	12	numéros	de	la	revue	Helhesten
animée	par	Asger	Jorn
1941	 –	1945	:	Christian	 Dotremont	participe	aux	activités	du	groupe	surréaliste 	La	Main	à
Plume	à	Paris
1946 : Asger Jorn rencontre Constant à Paris lors d’une exposition Miró à la galerie Pierre.
Avril	 1947	:	Création	 du	 groupe	surréalisme-révolutionnaire	par	 Christian	Dotremont	 qui
en	dirige	la	section	belge.	La	section	française	est	animée	par	Noël	Arnaud.
29	–	31	octobre	1947	:	Asger	 Jorn	et	Christian	Dotremont	se	rencontrent	à	Bruxelles	lors	de
la	première	Conférence	Internationale	du	Surréalisme	Révolutionnaire.
Mars	 1948	 :	 Publication	 du	 premier	 et	 unique	 numéro	 de	 la	 revue	 Le	 Surréalisme
Révolutionnaire	
Juillet	 1948	 :	 Constant,	 Karel	 Appel	 et	 Corneille	 fondent	 à	 Amsterdam	 le	 Groupe
Expérimental	 Hollandais.	Ils	 publient	 deux	 numéros	 de	 la	 revue	 Reflex.	 Jacques	 Doucet
réalise	la	couverture	du	second.
Octobre 1948 : Jorn et Dotremont réalisent à Bruxelles les premières peintures-mots.
5	–	7	novembre	1948	:	Seconde	Conférence	Internationale	du	Surréalisme-Révolutionnaire
organisée	 à	 Paris.	 Jorn,	 Appel,	 Corneille,	 Constant,	 Dotremont	 sont	 présents.	 Les
divergences	 entres	 les	 membres	 du	 Surréalisme-Révolutionnaire	 belges	 et	 français
précipitent	la	naissance	de	CoBrA.
LES ANNÉES COBRA (1948 – 1951)
8	novembre	1948	:	En	 réaction	 aux	 positions	des	 surréalistes	révolutionnaires	 français	et
pour	marquer	leur	 distance	vis-à-vis	de	Paris,	Asger	 Jorn,	Karel 	Appel,	Corneille,	Constant,
Christian	Dotremont	et	 Joseph	Noiret	signent	à	Paris	le	texte 	fondateur	de	CoBrA,	La	cause
était	 entendue.	 Quelques	 jours	 plus	 tard,	 à	 Bruxelles,	 Dotremont	 invente	 l’acronyme
CoBrA.
Novembre	 1948	 :	 Première	 manifestation	 du	 groupe	 CoBrA	 lors	 de	 l’exposition	 Høst	 à
Copenhague.	
Mars	1949	:	Cobra	n°	1	paraît	à	Copenhague,	annoncé	comme	le	«	lien	souple	des	groupes
expérimentaux	danois	(Høst),	belge	(surréalisme-révolutionnaire)	et	hollandais	(Reflex)	»
19	mars	1949	:	Première	exposition	CoBrA,	La	Fin	et	les	Moyens,	dans	la	«	petite	galerie	»
du	 Palais	 des	 Beaux-Arts	 de	 Bruxelles.	 À	 cette	 occasion,	 Pierre	 Alechinsky	 rencontre
Dotremont	et	devient	membre	du	groupe	CoBrA.	Parution	du	Cobra	n°	2	à	Bruxelles.
Août	1949	:	Les	poètes	belges	organisent	 une	exposition	anti-artistique	:	«	L’objet	à	travers
les	âges	».	Parution	du	numéro	3	de	Cobra	consacré	au	cinéma	expérimental.
Eté 1949 : Rencontres de Bregnerød: « vie commune, travail et plaisir collectif »
3	–	28	novembre	1949	:	«	Première	exposition	internationale	des	artistes	expérimentaux	»
au	Stedelijk	Museum	d’Amsterdam.	Mise	en	scène	par	l’architecte	Aldo	van	Eyck.	Parution
à	Amsterdam	du	 Cobra	n°	 4	à	l’occasion	 de	l’exposition.	Scandale	d’Amsterdam	à	la	suite
de	la	lecture	par	Dotremont	du	Grand	rendez-vous	naturel.
Octobre	 1949	 :	 Opposition	 de	 CoBrA	 au	 Réalisme-socialiste. Dotremont	 publie	 Le
«	Réalisme-socialiste	»	contre	la	révolution.
1950	:	Cobra	n°	5	publié	par	Karl	Oqo	Götz	à	Hanovre	et	le	groupe	META.
Dossier	de	presse	I	CoBrA,	sous	le	regard	d’un	passionné
	 	 	 	 	 	 													14Avril	 1950	 :	Parution	 à	 Bruxelles	du	 numéro	 6	 de	Cobra	 consacré	 principalement	 à	 l’art
populaire.
Été	1950	:	Tournage	du	premier	et	unique	CoBrA-Film	:	Perséphone	de	Luc	Zangrie	(Luc	de
Heusch).
Automne 1950 : Cobra n° 7 paraît à Bruxelles avec une couverture de Raoul Ubac.
Février	–	mars	1951	:	Michel	 Ragon	organise	la	première	exposition	CoBrA	à	Paris,	Galerie
73,	boulevard	Saint	Michel.
Avril	 1951	 :	 Exposition	 «	 5	 peintres	 de	 Cobra	 »	 à	 la	 galerie	 Pierre,	 Paris,	 organisée	 par
Michel	 Ragon.	Échec	de	publication	 du	double	n°8/9	de	la	revue	Cobra	qui	 restera	à	l’état
d’épreuves.
Été 1951 : Asger Jorn, malade de la tuberculose, entre au sanatorium de Silkeborg.
Dotremont le rejoint en novembre. Ils réalisent ensemble une nouvelle série de peintures mots : « Les imbacilles à la porte ! »
6	 octobre	 –	6	 novembre	 1951	:	Deuxième	grande	 exposition	CoBrA	organisée	 par	 Pierre
Alechinsky	 au	Palais	des	Beaux-Arts	de	Liège.	Parution	du	 n°	10	de	Cobra.	Une	 note	 de	la
quatrième	de	couverture	précise	qu’il	s’agit 	du	dernier	numéro.	
APRÈS COBRA
Juillet	 –	septembre	1956	:	Première	exposition	post-COBRA	organisée	par	Dotremont	à	la
galerie	Taptoe	de	Bruxelles
1959	:	Exposition	«	Vitalità	nell’arte	»,	W.	Sandberg	participe	à	l’organisation.	De	nombreux
CoBrA	sont	présents	:	Alechinsky,	Appel,	Claus,	Götz,	Jorn,	Lucebert,	Pedersen,	Wolvecamp
Mai – juin 1961: Exposition CoBrA dix ans après à la galerie Mathias Fels, Paris
1961 – 1962 : Dotremont réalise les premiers logogrammes.
Mars	–	avril	 1962	: Exposition	 CoBrA	et	 Après	(et	même	avant)	au	 Palais	des	 Beaux-Arts,
Bruxelles.
1966	:	Première	 rétrospective	 CoBrA	1948-1951	 organisée	par	 le	Museum	 Boijmans-van
Beuningen	de	Roqerdam
1973 : Asger Jorn meurt à Aarhus, Danemark.
1976	 –	1978	: Alechinsky	et	Appel	 réalisent	à	New	York	et	 à	Bougival	 la	série	des	Encres	à
deux	pinceaux.
1979 : Mort de Christian Dotremont à Tervuren.
1982 : Rétrospective CoBrA au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
1983	 :	Publication	 du	 livre	de	 Jean-Clarence	Lambert,	Cobra	 un	 art	 libre	qui	entraîne	la
multiplications	des	expositions	CoBrA	dans	le	monde.
1995 : Inauguration du Cobra Museum voor Modern Kunst à Amstelveen.
2008	:	Grande	rétrospective	 CoBrA	 au	 Palais	 des	Beaux-Arts	de	Bruxelles	à	l’occasion	 du
soixantième	anniversaire	de	la	fondation	de	CoBrA.
ÉCOUTER VOIR
The reality of Karel Appel
Musique Karel Appel, jouée par Dizzie Gillespie



