Mauvaise nouvelle pour la musique. Devant faire face à la crise provoquée par l’économie numérique, de la désaffection des publics qui achètent en ligne, pratiquent le streaming, téléchargent ou piratent des enregistrements directement sur Internet, la firme française Harmonia Mundi vient d’annoncer la fermeture de 15 boutiques en France ce qui implique de facto la suppression de près de 38 emplois sur 171.
Bernard Coutaz le fondateur d’Harmonia Mundi, décédé voilà trois ans, avait élaboré un catalogue d’excellence et de très haute qualité privilégiant les interprètes, redonnant force à la musique baroque qui aujourd’hui triomphe, s’appuyant sur un subtil réseau de petites boutiques, n’hésitant pas à s’installer dans des villes bien pourvues par le grand concurrent Fnac et sachant lui tailler des croupières grâce à un personnel très professionnel et de grande compétence dans ses points de vente, et y développant une relation de proximité avec une clientèle rajeunie et passionnée.
L’annonce faite au comité d’entreprise ne précise pas quels seront en France les boutiques concernées.
Harmonia Mundi a précisé que ses points de vente en Europe ne sont point concernés.
Avec l’effondrement des ventes de -15% en un an provoquée par la montée en puissance de l’e-commerce, les téléchargements en ligne et de nouvelles pratiques sociétales, le commerce traditionnel de l’édition phonographique connait un déclin impressionnant qui touche tant les petites structures de proximité telles les boutiques Harmonia Mundi que les grands distributeurs tels la Fnac. Cette dernière a d’ailleurs sur ces produits considérablement réduit l’offre, oubliant sa vocation culturelle d’antan et privilégiant une approche essentiellement économique. Cela est particulièrement sensible dans les FNAC de province qui ne proposent plus guère dans le secteur de la musique classique que des rééditions anciennes bon marché et largement amorties. Quant à Virgin, il faut dorénavant en parler au passé.
P-A L
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