La présentation du futur musée de l’histoire juive en Pologne coïncide avec l’anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie ( 19 avril-16 mai 1943). Le 70ème anniversaire de cet évènement a été honoré par la présence de Shimon Peres ( lui-même né en Pologne) et du président polonais Bronislaw Komorowski. L’Orchestre philharmonique d’Israël, dirigé par Zubin Mehta. a donné un concert.

Avant son ouverture prévue en 2014, cette pré-ouverture au public permettra de présenter divers aspects du site reliés à l’histoire même du pays. Une opération de communication est conjointement menée avec la participation des visiteurs.

Une équipe de 120 chercheurs a travaillé sous la direction de Barbara Kirshenblatt-Gimblett de l’université de New-York au projet historique et muséologique du musée

Au XVIIème siècle un prélat du Vatican avait décrit la Pologne comme un Paradis juif sur terre – Paradisus Judaeorum. Pendant la Shoah ce paradis se transforma en enfer. Ce musée contribuera à décrisper les relations tendues de la Pologne avec la communauté juive ( on se rappelle encore la dernière affaire du Carmel d’ Auschwitz ou la période avec Gomulka).

Olécio partenaire de Wukali

Le Ghetto de Varsovie était le plus grand des 400 autres ghettos de Pologne sous l’occupation nazi – il a fonctionné, isolé du reste de la ville, mais en plein centre, à partir du 16 Novembre 1940 jusqu’à la liquidation définitive de l’insurrection en 1943, il était divisé en deux parties, séparées par la célèbre Porte de Fer à Chlodna.

Le musée comportera huit galeries d’exposition dont une où sera notamment reconstruit le toit d’une synagogue en bois du XVIIème siècle

Deux architectes finnois, Rainer Mahlamäki and Ilmari Lahdelma, ont remporté le concours d’architecture et ont imaginé le musée sous la forme d’une structure de verre et de cuivre hautement symbolique qui se dresse sur l’emplacement de ce qui fut jadis le ghetto de Varsovie face au mémorial de bronze et de granit du sculpteur Natan Rappaport. Sur la façade du musée on peut lire le mot Polin (i-e jeune-fille, jeune femme en polonais) en caractères hébreu et en latin, les murs intérieurs épousent une forme ondulée voulue pour mettre en évidence l’histoire mouvante et tragique des juifs polonais.

L’idée de ce musée fut imaginée dès les années 90, et la première pierre en fut posée en 2009. Il est placé sous l’autorité du Ministère de la culture, de la Ville de Varsovie et de l’association de l’Institut d’histoire juive. Il constitue la première opération de partenariat public-privé en Pologne.

Pierre-Alain Lévy


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