[*Conçu par Jean Nouvel, le R4, pôle d’arts plastiques et visuels de l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a obtenu son permis de construire le 24 juillet.
Les travaux pourraient démarrer au second semestre 2014 en vue d’une ouverture fin 2016. L’investissement, entièrement privé, dépasse les 100 millions d’euros.*]
L’actualité s’accélère sur l’île Seguin. Quelques jours après la signature du contrat de partenariat de la cité musicale entre le conseil général des Hauts-de-Seine et le groupement Tempo, dont Bouygues Bâtiment Ile-de-France est mandataire, le permis de construire du R4, complexe dédié à l’art contemporain, a été délivré le 24 juillet. Il sera implanté sur la pointe amont, l’équipement musical, dont le permis de construire doit être déposé en août, prenant place à l’autre extrémité. « Les deux pointes vont démarrer quasi au même moment avec des poses de première pierre début 2014 », annonce Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt.
Une micro-ville artistique
Porté par Yves Bouvier (président de la société suisse de logistique et de transport d’oeuvres d’art Natural Le Coultre) et Nelly Wenger (fondatrice de Nelly Wenger Associates), réunis au sein d’une SCI, le R4, qui doit son nom à la célèbre « 4L » construite à Boulogne-Billancourt de 1961 à 1992, est conçu par Jean Nouvel, architecte coordonnateur de l’île. Sur près de 25 000 m2, il abritera des espaces d’expositions et de galeries, des ateliers d’artistes et d’artisans d’art, des salles des ventes, des réserves en partie visitables, des plateformes numériques et des plateaux modulables… « L’enjeu est de créer une micro-ville artistique, une communauté vivante de l’art », souligne Nelly Wenger.
« Ce projet n’est pas un bâtiment mais un territoire pour l’art à la pointe amont de l’île, qui s’ouvre sur les deux bras du fleuve, décrit David Fagart, architecte chez AJN (Ateliers Jean Nouvel). Il se présente sous la forme d’une double halle séparée par une voie inscrite dans le prolongement de la future rue commerçante qui permettra aux promeneurs d’aller jusqu’au bout de l’île. Sous ces deux grands préaux, toute l’activité artistique s’organisera dans un jeu très modulaire. Les terrasses seront accessibles au public. » L’investissement dépasse les 100 millions d’euros, selon Nelly Wenger.
Activités d’enseignement et résidence hôtelière
En plus de la délivrance du permis de construire, un avenant à la promesse de vente du R4 a également été signé entre la Ville de Boulogne-Billancourt, la SAEM Val de Seine Aménagement et la SCI R4 pour un terrain de 4800 m2 à l’extrême pointe amont de l’île. L’investisseur va y réaliser un programme de 9 000 à 12 000 m2, dédié à des activités d’enseignement et à une résidence hôtelière en synergie avec le R4. Ce projet complémentaire, qui reste à finaliser, sera dévoilé cet automne. « Le fait de tout confier au même investisseur donne de la cohérence à l’ensemble », commente le maire de Boulogne-Billancourt. Au départ, il était prévu un projet de fondation privée, en l’occurrence celui de la Fondation Cartier, qui cherche à s’agrandir. « Avec l’accélération du calendrier, j’ai demandé à ses responsables de prendre une décision dans un sens ou dans l’autre », ajoute-t-il.
Ouverture annoncée fin 2016
Après une phase de travaux préparatoires début 2014, le chantier du pôle d’art contemporain pourrait démarrer au 2ème semestre 2014 pour une ouverture fin 2016, sous réserves d’éventuels recours. « Je ne peux pas croire un instant que le permis de construire sera attaqué », déclare le maire de Boulogne-Billancourt qui « parie sur l’intelligence ». « Avec la cité musicale et le R4, ce sont près de 700 millions d’euros qui vont être investis dans des équipements culturels. C’est plutôt rare dans un pays en crise. »
Lu dans la presse française: LE MONITEUR, Nathalie Moutarde
FOCUS
PLU : la Ville de Boulogne-Billancourt fait appel
Lors de la présentation du projet R4, Pierre Christophe Baguet a indiqué qu’il allait faire appel de l’annulation par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise du précédent plan local d’urbanisme de l’île. « Le juge administratif nous reproche notamment de ne pas avoir respecté l’article 24 de la loi sur le Grand Paris relatif à la construction de logements autour des gares. La ZAC Seguin-Rives de Seine prévoit de concentrer les logements sur le Trapèze et ne de pas en construire sur l’île Seguin. Ce jugement pourrait remettre en cause de nombreuses opérations d’aménagement. C’est un vrai débat qui est engagé ».
Quant au nouveau PLU, adopté le 4 juillet, il risque de faire l’objet de recours lui aussi. « A l’issue de l’enquête publique, le commissaire enquêteur n’a émis aucune réserve et le PLU a été voté à une large majorité avec des voix de l’opposition de gauche. Et à ce jour, nous n’avons aucun retour de la part du contrôle de légalité auquel nous l’avons transmis », fait valoir l’élu.
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Illustration de l’entête: Vue intérieure du futur pôle des arts plastiques et visuels. © Ateliers Jean Nouvel
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