11 new nominees elected in the Safeguarding of Intangible Cultural Heritage List.


Le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui tient à Bakou sa huitième session jusqu’au 7 décembre, (lire notre précédent article sur ce sujet) a inscrit aujourd’hui 5 décembre 11 éléments sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel. Le Comité a désormais terminé l’examen des candidatures à l’inscription pour 2013.

En voici la liste:

Mongolie – L’artisanat traditionnel du Ger mongol et les coutumes associées

Olécio partenaire de Wukali

Le ger mongol est une structure ronde composée de murs, de perches et d’un plafond rond recouverts de toile et de feutre et fixés à l’aide de cordes. Il est assez léger pour être transporté par les nomades, assez souple pour être plié et emballé, assez solide pour être régulièrement monté et démonté. L’artisanat du ger mongol traditionnel est une entreprise communautaire, dans laquelle des hommes s’occupent de sculpter le bois, tandis que des femmes et des hommes peignent, cousent et confectionnent le feutre. L’enseignement de l’artisanat du ger mongol est dispensé par des artisans plus âgés sous la forme de mentorat.

Pérou – Les connaissances, savoir-faire et rituels liés à la rénovation annuelle du pont Q’eswachaka

Le pont suspendu Q’eswachaka enjambe les gorges de la rivière Apurimac, dans la partie méridionale des Andes. Quatre communautés paysannes quechuas se réunissent chaque année pour le restaurer à l’aide de techniques et de matériaux incas traditionnels. La restauration dure trois jours pendant lesquels les familles tordent la paille pour en faire des cordes qui sont ensuite attachées puis tissées ensemble pour former le pont. La restauration structure la vie des communautés participantes, elle permet de renforcer leurs liens séculaires et de réaffirmer leur identité culturelle. La fin de la restauration est célébrée par une fête organisée par les communautés.

République de Corée – Le kimjang, préparation et partage du kimchi en République de Corée

Kimchi est le nom donné aux légumes conservés, assaisonnés d’épices et de produits de la mer fermentés. Il constitue un élément essentiel du repas coréen. La fin de l’automne correspond à la saison du kimjang, moment où les communautés préparent collectivement de grandes quantités de kimchi et les partagent de façon à ce que chaque foyer ait suffisamment de nourriture pour passer l’hiver. Cette coutume souligne l’importance du partage et rappelle la nécessité de vivre en harmonie avec la nature. La pratique collective du kimjang réaffirme l’identité coréenne et offre une bonne occasion de renforcer la coopération familiale.

Roumanie – République de Moldova – Le colindat de groupe d’hommes, rituel de Noël

Le soir de Noël, des groupes de jeunes hommes se rendent de maison en maison dans les villages de Roumanie et de la République de Moldavie, exécutant des chants festifs. Ces chants ont un propos épique, adapté aux spécificités de chacune des maisons visitées. Les participants chantent également des chants spéciaux, de bon augure, à l’intention des jeunes filles célibataires, pour les aider à se marier l’année suivante. Après leur performance, les membres du groupe se voient offrir des présents rituels et de l’argent par leurs hôtes. Le rituel du colindat joue un rôle important de renforcement de la cohésion et de l’identité sociale.

Sénégal – Le Xooy, une cérémonie divinatoire chez les Serer du Sénégal

Le xooy est une cérémonie divinatoire traditionnelle organisée par la communauté des Serer avant la saison des pluies. Durant cette longue veillée nocturne, les maîtres voyants, connus sous le nom de saltigués, entrent dans un cercle pour délivrer leurs prédictions à une assistance en délire. La combinaison de leurs vêtements éclatants, des chants et des danses crée une cérémonie spectaculaire, riche en couleur ; les voyants tiennent l’assistance en haleine jusqu’à l’aube. Les saltigués sont les médiums vivants du xooy, ils préservent et transmettent les connaissances essentielles à la cérémonie.

Slovaquie – La musique de Terchová

Le village de Terchová, dans le nord-ouest de la Slovaquie, est renommé pour ses performances vocales et instrumentales collectives créées par des ensembles à cordes composés de trois, quatre ou cinq musiciens ; ils jouent sur une petite contrebasse à deux cordes ou un accordéon diatonique à boutons et sont accompagnés d’un ensemble vocal et de danses populaires. Les représentations ont lieu lors d’anniversaires, de festivals et, surtout, du Festival international des Journées de Jánošík. Transmise oralement, la culture musicale traditionnelle est une question de fierté et un marqueur identitaire pour les habitants du village de Terchová et ses alentours.

Ex-République yougoslave de Macédoine – La fête des Quarante saints martyrs à Chtip

La fête des Quarante saints martyrs est célébrée chaque année, le 22 mars, afin d’honorer les martyrs de Sébaste et de célébrer le début du printemps. Les participants font l’ascension de la colline d’Isar en s’arrêtant en route à l’église afin de rendre un hommage aux saints martyrs. Cet événement printanier requiert une coopération dénuée de tout intérêt personnel entre de nombreux habitants issus de tous les groupes d’âge, de toutes les classes sociales et de tous les milieux ; il encourage et promeut l’esprit d’équipe et de solidarité. Les grands-parents, parents et enfants font ensemble l’ascension qui réunit également des membres de diverses ethnies et religions

Turquie – La culture et la tradition du café turc

Le café turc allie des techniques de préparation spéciales à une culture commune riche en tradition. Il est essentiellement consommé dans des cafés où les gens se retrouvent pour discuter, échanger des nouvelles et lire des livres. Cette tradition, ancrée dans le mode de vie des Turcs, est symbole d’hospitalité, d’amitié, de finesse et de divertissement. Le café turc joue également un rôle important lors de certaines occasions sociales telles que les cérémonies de fiançailles et les fêtes ; les connaissances et les rituels sont transmis de manière informelle par les membres de la famille, à travers l’observation et la participation.

Ukraine – La peinture décorative de Petrykivka, expression de l’art populaire ornemental ukrainien

Les habitants du village de Petrykivka décorent leurs habitations, leurs objets domestiques et leurs instruments de musique de peintures ornementales riches de symboles où prédominent des fleurs imaginaires et autres éléments naturels. Dans la croyance populaire, les peintures protégeaient du chagrin et de tous les maux. Chaque famille compte au moins un praticien et la tradition est enseignée dans les écoles locales à tous les niveaux, la peinture de Petrykivka faisant ainsi partie intégrante de la vie quotidienne de la communauté.

Venezuela (République bolivarienne du) – La Parranda de San Pedro de Guarenas et Guatire

Dans les villes de Guarenas et Guatire, les fidèles célèbrent le jour de Saint-Pierre par une série de fêtes et de rituels populaires. Des images vénérées du saint, accompagnées de drapeaux et de banderoles, des musiciens, des danseurs et des troubadours défilent dans les rues en rejouant l’histoire de saint Pierre qui aurait guéri la fille d’une esclave. Les femmes décorent l’église, habillent l’image du saint et cuisinent des plats traditionnels ; les adultes et les enfants de la communauté célèbrent une tradition pleine de vie qui symbolise et permet de renforcer la lutte contre l’injustice et les inégalités.

Viet Nam – L’art du Đờn ça tài tử, musique et chants, dans le sud du Viet Nam

Interprété lors de festivals, de célébrations et de rituels d’anniversaires de décès, le đờn ca tài tử est un art musical qui fait écho au mode de vie et au travail dans les champs et les rivières du sud du Viet Nam. Les instrumentistes et les chanteurs expriment des émotions et des sentiments en improvisant, en ornementant et en faisant des variations sur la structure mélodique et les principaux motifs rythmiques des morceaux, qui sont basés sur vingt chansons principales et soixante-douze chansons classiques. Le đờn ca tài tử se transmet oralement, par imitation, des maîtres aux étudiants.

Elsa Weiller correspondante de Wukali à Paris avec le service de documentation de l’Unesco


Illustration de l’entête: Musiciens vietnamiens jouant dans la tradition du Đờn ça tài tử


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