How artists have interpreted the personality of Nelson Mandela


Son peuple, ses amis l’appelaient affectueusement Tata Madiba. Nelson Mandela vient de mourir, il avait 95 ans. Son pays l’Afrique du Sud, le monde entier, pleurent un homme d’exception, de densité et de courage et nul ne s’y trompe. 27 ans passés en prison à vouloir la liberté pour les siens, la fin de l’apartheid, la création d’un pays arc en ciel. Il obtiendra conjointement avec Frederik W de Klerk le prix Nobel de la paix et deviendra Président de l’Afrique du sud.

Nelson Mandela a fait l’objet d’un véritable culte iconographique dans son pays, fresques peintes sur les murs du Township de Soweto et partout, sur les palissades et les façades de maintes villes ou villages, statues de bronze multiples à Pretoria, au Cap, à Johannesburgh, plus ou moins réussies (c’est la loi du genre), la représentation de son visage a été reproduite sur toutes sortes de support, pièces de monnaie, billet de banque, timbres, textiles ; il est devenu de son vivant la conscience même de son peuple. Il est à lui seul un hymne national, une profession de foi, et peut-être fera-t-il l’objet un jour d’une mystique. Il a concentré sur lui la forme symbolique, le point focal et de fusion d’une identité incarnée, apaisée mais encore fragile.

Dire que toutes ces oeuvres le représentant sont transcendantales serait pour le moins aller bien loin en besogne et hors de propos. A de rares exceptions près elles ressortent plus du culte de la personnalité façon Staline ou Mao Tsé-Toung, mais à leur différence, elles sont pleines de tendresse d’affection et de douceur, le personnage est toujours souriant. Hélas du point de vue artistique les représentations sont assez redondantes et semblent toutes sortir du même moule, pour ne pas dire de la même photocopie prise pour modèle. Les bons sentiments ne font pas l’art et l’imagination fait défaut.

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Nous pourrions tout autant porter les mêmes critiques sur l’hagiographie qui entoure en France d’anciens hommes politiques ou anciens présidents, et devrions nous prendre comme exemple la statuaire funéraire de nos monuments aux morts nous n’aurions guère à nous en féliciter quant à leurs esthétiques. Il n’en demeure pas moins que Nelson Mandela est une des icônes,(dans toute l’étendue du terme) du XXème siècle, une icône bienveillante et elles ne sont pas si nombreuses, un de ses héros.

L’oeuvre indubitablement la plus intéressante célébrant Nelson Mandela en Afrique du Sud, est celle de Marco Cianfanelli, artiste sud africain*( lire sa biographie en bas de l’article), elle a été érigée à l’emplacement même où Nelson Mandela a été capturé et arrêté en 1962 à Howick, KwaZulu Natal, à 90 kms de Durban avant d’être jeté en prison, c’est dire si le lieu est chargé d’histoire et d’émotion.

Mandela y est vu de profil, son visage est interprété à partir de 50 plaques d’acier découpées au laser, d’une taille allant entre 6,5m et 9,5m de haut, rappelant des barreaux de prison, espacées les unes des autres et permettant ainsi à la lumière d’occuper l’espace et constituant de ce fait même une symbolique assez forte. Elle mesure 9 mètres de haut sur 6,5 de large. Elle est très inspirée du style cinétique et fait penser aux créations de Yaacov Agam.

Le destin est cruel, dans quelques jours devrait être inaugurée à Tshwane, nouveau nom de Pretoria, une statue monumentale de Nelson Mandela dans le quartier d’Union Buildings, où siège le gouvernement. La date de l’inauguration et de la découverte de l’oeuvre avait été fixée au 16 décembre. La disparition et les funérailles de Nelson Mandela pourraient bousculer le calendrier initialement prévu. À ce jour, et c ‘est bien normal, on ne connait rien de la statue monumentale en question. On en connait certes les artistes désignés: Andre Prinsloo et Ruhan Jansen Van Vuuren.

Cette statue de bronze fera une taille de 7 mètres, et sera transportée du Cap où elle a été fondue vers Pretoria par camion en 4 éléments distincts. Il était donc prévu qu’elle fût inaugurée par le chef de l’état sud-africain, le président Jacob Zuma, le 16 décembre jour de la Réconciliation célébré dans tout le pays.

Pierre-Alain LÉVY


Marco Cianfanelli, biographie:Marco Cianfanelli est né à Johannesburg en 1970, il est diplômé section beaux-Arts de l’université de Witwatersrand. Il a participé à de nombreuses expositions en solo à Paris et à New York, il fut résident à la Cité des arts à Paris et a obtenu la prestigieuse Ampersand Fellowship à New York. Il s’implique tout autant dans des expériences artistiques plastiques ou architecturales.



Catalogue des oeuvres

1/ sur les murs de Soweto, artiste non identifié, 2/ fresque, artiste non identifié, 3/ 5000 tasses de café Jacobs à Constitutional Hill Johannesburg, James Delaney, 4/ John Adams peintre sud-africain face à son oeuvre, 5/ prise de vue à travers l’oeuvre monumentale de Marco Cianfanelli, 6/ buste de Maureen Quinn, artiste sud-africaine réalisé pour une université australienne

Illustration de l’entête: oeuvre monumentale de Marco Cianfanelli, érigée à Howick, KwaZulu Natal

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