Permanence and movements of esoteric trends
La chronique littéraire d’Émile COUGUT
Qu’est ce que l’ésotérisme ? Albin Michel dans ce nouvel opus de sa collection 20 clés pour comprendre, reprise des hors séries du Monde des Religions, essai de répondre à cette question. 20 courts chapitres abordent ce sujet et tentent des réponses, des pistes de réflexions, de recherches au lecteur curieux de parfaire son savoir.
De fait, l’ésotérisme fascine l’homme depuis la nuit des temps. C’est en quelque sorte ce qui est caché derrière les religions, les philosophies, ce qui ne peut être connu que par un nombre infime « d’élus », de « savants sachant », qui de part ce savoir, peuvent sortir de la masse indistincte qui compose l’humanité.
Cette recherche qui transcende les millénaires, n’a connu sa première formulation qu’en 1828. C’est à cette date qu’un érudit alsacien, protestant luthérien, Jacques Matter, a créé le mot : « ésotérisme ». C’est un mot valise dans lequel chacun met ce qu’il veut. Mais il répond à certaines caractéristiques : L’ésotérisme souhaite une réunion de tous les courants religieux, philosophiques avec l’idée que derrière leur synthèse apparaitra la religion primaire, la religion primordiale de l’humanité. Ainsi, la très grande majorité des courants parlent d’une sorte d’âge d’or où les hommes avaient une parfaite connaissance qui s’est « diluée » au fil des temps dans les religions. Autre caractéristique l’existence d’un continuum entre toutes les parties de l’univers, entre le visible et l’invisible, l’infiniment grand et de l’infiniment petit. La nature est toujours considérée comme un organisme vivant, parcouru de flux spirituels qui lui donnent sa beauté et son unité. Seule une sorte de pensée magique et ésotérique peut élucider les mystères de cette nature enchantée. Dernière caractéristique de l’ésotérisme : la place centrale de l’imagination comme médiation entre l’homme et le monde.
Depuis Pythagore jusqu’à nos jours, l’ésotérisme a connu une évolution constante, le développement de courants différents qui s’entredéchirent entre eux, qui sont parcouru de « schismes ». Et ce n’est pas la raison si chère à l’époque des lumières qui a détourné les hommes, même les plus instruits, de l’ésotérisme. Victor Hugo passa des heures à invoquer les esprits.
Tous les grands courants de l’ésotérisme sont abordés dans ce petit livre la gnose, la kabbale juive, la kabbale chrétienne, le néo platonisme, le néo pythagorisme, le soufisme, l’alchimie, la théosophie, mais aussi les roses croix, la franc-maçonnerie, l’occultisme et bien sur le New Age.
Pour un « profane », il n’est pas toujours facile de comprendre les subtilités qui les différencient. Ainsi, on retrouve un certain Boehme comme un des plus grands illuministes, mais dans un autre article comme celui qui le plus fait progresser la kabbale chrétienne…
L’avant dernier chapitre qui porte sur les symboles, sa seule lecture permet de comprendre la complexité de l’ésotérisme, de la difficulté de trouver à travers un objet, une image au-delà de l’apparence.
De toute la série des 20 clés pour comprendre, celui portant sur l’ésotérisme est surement le plus difficile à aborder, mais son contenu offre un univers de réflexions au lecteur.
Emile Cougut
20 clés pourcomprendre l’ésotérisme
Éditions Albin Michel. 6,90€