Tender remembrances, just before the death tolls, moving novel.

Voilà un court récit, une nouvelle, posthume de l’écrivain allemand Christa Wolf décédée en 2011. Un récit qui dénote par rapport au reste de son œuvre puisque c’est le seul où le personnage principal est un homme.

L’histoire est simple : un chauffeur d’autocar de tourisme se souvient de son enfance. Son enfance à la fin de la seconde guerre mondiale, orphelin il se retrouve dans un improbable sanatorium dans un château. Là il tombe amoureux d’une « grande » Lilo qui, de part sa présence, lui permet de vivre. August est un solitaire, il le restera toute sa vie, même quand il se mariera, mais un lien se crée entre lui et Lilo, lien avant tout silencieux dans lequel le petit garçon « prend », grandit. August est environné par la mort : la mort de ses parents, la mort des pensionnaires qui l’entourent, la mort de son épouse. Mais il est vivant et se souvient que s’il est devenu l’homme qu’il est c’est grâce à cette rencontre improbable, grâce à Lilo, la chance de sa vie.

Bien sur Lilo est Christa Wolf qui passa quelques mois dans un sanatorium à cette époque. August est un petit garçon qu’elle a rencontré et avec qui elle a continué quelques temps après sa guérison à avoir une relation épistolaire.

August est un récit plus ou moins autobiographique, avec un parti pris de l’auteur plein de pudeur puisqu’elle ne parle d’elle qu’à travers les yeux d’un tiers. La mort allait rattraper Christa Wolf quelques mois après qu’elle l’eut écrite, d’où sa présence constante dans cette histoire. Mais au-delà c’est un hymne à la vie, à la chance de savoir profiter pleinement de ce qu’elle nous apporte, sans envie, sans regrets.

Un récit testament plein de pudeur nous offrant une philosophie de vie pleine d’empathie.

Emile Cougut

August
Christa Wolf

Éditions Christian Bourgois. 8€

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