Charcot, and before him Pinel, are the French doctors who when at that time nobody dared nor cared, focussed their talents to understand psychiatric disease
A l’occasion de la production de l’exposition Charcot, David Cohen artiste peintre, sculpteur s’insurge contre les idées reçues récurrentes qui véhiculent que l’artiste talentueux est invariablement un malade mental, une personne fragile et déséquilibrée ou encore que toute production de malade mental donne lieu à de l’art.
——–
Du 12 mai au 09 juillet 2014 – Eglise Saint-Louis – Pitié-Salpêtrière – Paris
Tous les jours de 9h30 à 18h, sauf le samedi de 11h à 18h – entrée libre
Présence de médiateurs culturels pour une aide à la visite
Entretien avec David Cohen
. Pourquoi cette exposition, cette installation ?
« Charcot était très attaché au groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière et a demandé de manière explicite que son corps soit exposé dans la chapelle, lieu de recueillement, avant son enterrement. L’intégration des deux couronnes de laurier, mais également d’un spectre, en élévation au sein de l’installation, permettant de rappeler le rapport de Charcot à ce lieu, mais également sa conviction dans «la foi qui guérit». Le dialogue suivant est une ouverture au champ social et aux publics concernés par la santé mentale. Si Charcot a toujours été reconnu pour ses qualités de médecin, de pédagogue, et de chercheur en neuroscience, même si la terminologie n’existait pas à l’époque, il a également connu les vicissitudes des oppositions passionnées, voir de l’anathème, lorsqu’il s’est intéressé au phénomène d’hypnose. Je ne reviens pas sur ce qui est très bien illustré dans les premières salles de l’exposition. Si j’ai choisi dans cette installation pour la réalisation du spectre une technique assez spécifique utilisant un cuir enveloppant un torse, afin d’en réaliser comme un moulage, c’est aussi pour faire part d’une polémique qui a agité le champ de la santé mentale et de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent en particulier, à savoir le packing. Ce spectre est un enveloppement et le niveau de passion qu’avait à l’époque provoqué la pratique de l’hypnose est assez proche de ce que l’on voit aujourd’hui pour les enveloppements. »
. Vous êtes sensible au travail de mémoire semble-t-il
« Ce dialogue s’incarne aussi dans mon souhait, d’intégrer dans l’installation l’un des fauteuils de Charcot qui était présent dans son bureau du laboratoire d’anatomopathologie. Cela recoupe d’ailleurs sur certains aspects, la question de la mémoire évoquée plus haut. Du temps de Georges Heuyer, la chaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent avait récupéré les 5 fauteuils de ce bureau, 2 ayant été confiés par la suite au musée de l’assistance publique, les 3 autres étant restés dans le service. Ce fauteuil, je l’ai récupéré de manière complètement insolite, alors qu’il partait à la benne lors d’un déménagement un peu précipité. Personne ne s’était rendu attentif à ce qu’il pouvait représenter en termes de mémoire. Cette question de la difficile prise en compte du patrimoine, est du reste généralisable aux institutions pour lesquelles la mission première est avant tout une mission de soin. On a tendance à négliger, malgré de gros efforts fournis par certains, ces aspects pourtant essentiels pour la façon dont on s’inscrit dans l’histoire d’une institution. »
. En quoi cette installation contribue-t-elle à l’amélioration de la prise en charge des personnes hospitalisées ?
« Le dernier dialogue que j’ai souhaité dans cette installation, sauf à ce que d’autres niveaux me soient cachés, et du coup difficiles à restituer avec des mots, est un dialogue dans un autre espace avec les jeunes qui sont hospitalisés dans mon service. Même si depuis de très nombreuses années, nous proposons des activités à médiation artistique, en particulier au plan des arts plastiques, grâce aux contributions d’éducateurs, d’artistes bénévoles et de professeur de la ville de Paris, je n’ai jamais participé à ces activités malgré un soutien renouvelé. Ma place de « chef » complique le positionnement que je pourrais occuper vis-à-vis d’eux. Dans cette exposition nous serons des égaux, simples amateurs éclairés venant présenter ce que nous produisons à côté d’artistes confirmés qui ont accepté cette confrontation, plutôt ce dialogue.
Du 12 mai au 09 juillet 2014 – Eglise Saint-Louis – Pitié-Salpêtrière – Paris
Tous les jours de 9h30 à 18h, sauf le samedi de 11h à 18h – entrée libre
Présence de médiateurs culturels pour une aide à la visite