IT, new medias, technologies and entertainment. An opinion polling in France

Enquête réalisée en ligne du 13 au 15 mai 2014. Echantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française âgée d’au moins 15 ans, à partir de l’access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d’habitation de l’interviewé(e).


A l’occasion du lancement prochain du think-tank du PRODISS* (Proscenium) et de la parution de l’étude du Cabinet IDATE portant sur les impacts sociaux et économiques des captations de concerts, le PRODISS a souhaité réaliser une enquête d’opinion auprès du Grand Public : cette enquête avait vocation à identifier les nouveaux modes de consommation des spectacles vivants à travers le numérique, les éventuelles complémentarités ou oppositions entre les différents modes de consommation, ainsi que les perceptions associées.

Que retenir de cette enquête ?

Olécio partenaire de Wukali

La perception des spectacles vivants : des moments d’émotion

Les spectacles vivants représentent avant tout pour les Français des « émotions » (58%). Notons que ce type de spectacles est également associé à des aspects positifs tels que la diversité culturelle (44%), le partage (38%) et la performance (38%) ou encore l’exceptionnalité (25%) alors que près d’un tiers des Français mentionnent un prix élevé (30%). Les plus jeunes soulignent particulièrement le caractère de performance et d’exception qu’ils prêtent aux spectacles vivants.

Les nouveaux modes numériques de consommation des spectacles vivants : plus de 2/3 des Français indiquent avoir déjà visionné un spectacle sur écran

Plus de 2/3 des Français indiquent avoir déjà visionné un spectacle sur écran (68%), dont 23% fréquemment et 45% quelques fois. Cette pratique semble davantage répandue parmi les jeunes de 15 à 24 ans (81%), les membres des catégories supérieures (76%) et ceux qui déclarent aller voir un spectacle vivant au moins une fois par mois (83%). Signe que la fréquentation dans les salles et le visionnage sont sans doute davantage complémentaires qu’opposés. Dans le détail, les Français déclarent davantage avoir déjà regardé un spectacle vivant sur écran en différé (62%) qu’en direct (45%). Si 57% déclarent avoir déjà regardé seulement quelques extraits, presque autant (55%) indiquent avoir déjà visionné un spectacle en entier. Les spectacles les plus fréquemment visionnés sont les spectacles comiques et les concerts de musique, devant les pièces de théâtre, les comédies musicales et les spectacles de danse.

Au-delà du visionnage, 16% des Français mentionnent avoir déjà filmé un spectacle via leur Smartphone (28% parmi les plus jeunes) et autant à avoir relayé sur les réseaux sociaux une vidéo d’un spectacle vivant (25% parmi les moins de 35 ans). Les Français ne sont que 6% à déclarer avoir posté eux-mêmes une vidéo d’un spectacle qu’ils ont filmé sur des sites d’hébergement ou réseaux sociaux.

Supports et médias des nouvelles consommations : téléphone et ordinateur sont les deux supports les plus usités ; les plateformes d’hébergement et de partage de vidéos constituent quant à elles le service le plus familier

De façon générale, les Français semblent utiliser davantage les écrans « de grande taille », plus répandus dans les foyers, que ceux « de petite taille » pour visionner des spectacles vivants : 70% déclarent avoir regardé un spectacle vivant sur une télévision en direct et 55% sur ordinateur mais aussi 37% sur une télévision en replay. Par contraste, ils ne sont aujourd’hui que 10% à indiquer avoir utilisé une tablette et 8% un smartphone. On observe un effet d’âge puisque les spectateurs les plus âgés mentionnent davantage avoir privilégié la télévision et les plus jeunes l’ordinateur.

Parmi les personnes ayant regardé un spectacle sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone, la majorité indique avoir eu recours soit aux plateformes de partage de vidéos (Youtube, Dailymotion…) soit aux sites Internet des chaînes de télévision (Arte, France Télévision, Canal+, MTV…) : respectivement cités par 69% et 55% des répondants.

– Les raisons des nouveaux modes de consommation numériques : une impossibilité d’assister « en vrai » au spectacle avant la mise en avant d’arguments financiers

Les Français déclarent faire le choix de regarder un spectacle vivant via un écran en raison avant tout d’un défaut de disponibilité en termes de temps et de places (69%) ou en raison d’un manque de moyens financiers (41%). 26% indiquent avoir visionné un spectacle vivant pour découvrir un artiste en situation en réelle (plutôt que via un clip officiel), 22% car cela leur a été conseillé par une personne notamment par le biais des réseaux sociaux, et 17% pour se faire une opinion avant un acte d’achat. Les membres des catégories populaires mentionnent davantage les raisons financières tandis que les membres des catégories supérieures évoquent davantage que la moyenne les aspects de recommandations et d’aide à la prise de décision avant l’achat d’un billet ou d’un album.

– Un intérêt relativement limité pour une offre payante d’accès à des spectacles sur un écran

Un Français sur deux déclare éprouver de l’intérêt pour l’alternative permettant de visionner des spectacles vivants via un écran, avec plus précisément 43% qui sont « plutôt intéressés » et 7% de « très intéressés ». Cette proportion monte à 60% parmi les répondants de 15 à 24 ans. Cependant, seuls 16% indiquent être intéressés par la possibilité de visionner des spectacles vivants via un écran à titre payant. Les personnes intéressées préféreraient dans ce cas payer au spectacle (74%) même si ¼ opterait pour un abonnement donnant accès à un catalogue de nombreux spectacles.

– Le rôle et les droits des producteurs de spectacle : un rôle reconnu qui pourrait s’amplifier suite à l’instauration d’un droit de propriété intellectuelle

De façon générale, les différents acteurs cités du domaine de la musique sont perçus comme jouant un rôle important dans le développement de ce secteur, en premier lieu desquels les producteurs de spectacles vivants (81%), devant les maisons de disques, les managers des artistes ou encore les distributeurs. Si les Français accordent un rôle important aux producteurs de spectacles de vivants, ils ne semblent pas avoir une connaissance précise sur le mode d’exercice de leur profession : 86% pensent que les producteurs de spectacles vivants sont rémunérés lorsque les spectacles qu’ils ont produits sont mis en ligne et visionnés, 41% pensant même que cela est systématique ou presque.

Si les producteurs de spectacles vivants bénéficiaient effectivement d’un droit de regard et d’une rémunération sur leurs spectacles numérisés, les Français expriment quelques inquiétudes portant sur le prix de billets ou la rémunération des artistes mais estiment majoritairement que cela aurait des effets bénéfiques : pour 67% d’entre eux, cette mesure permettrait de créer des spectacles plus ambitieux et innovants, ils sont autant à considérer que cela donnerait plus de place à ces producteurs par rapport aux plateformes qui diffusent ces spectacles, et 57% déclarent que la qualité des vidéos des spectacles vivants disponibles sur Internet se trouverait améliorée.

* Le PRODISS est le syndicat national des entrepreneurs de spectacles de musiques actuelles et de variété en France, rassemblant plus de 300 PME/TPE du secteur privé (producteurs, salles, diffuseurs et festivals)

Nota: l’ensemble de l’étude est téléchargeable ( cliquer)

Sources: Complément d’objets . Développement culturel du ministère de la Culture et de la Communication. Service de la coordination des politiques culturelles et de l’innovation (SCPCI)
Département de l’éducation et du développement artistiques et culturels (DEDAC)


WUKALI 16/06/2014


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