French soft power beaming now in the recently newly appointed government, with beauty, charm and intelligence
La chronique de Pierre-Alain LÉVY.
D’un gouvernement, l’autre. Il aura fallu moins de trente six heures pour connaître le nom du nouveau ministre de la culture et de la communication pour succéder à Aurélie Filippetti, et il faudra continuer à en parler au féminin et c’est une joie, une grande satisfaction car c’est Fleur Pellerin qui est nommée dans le second gouvernement Valls pour occuper cette haute fonction.
Il a toujours existé des ministres inaugurateurs de chrysanthèmes, à gauche comme à droite, coupeurs de rubans tricolores, habitués des réceptions mondaines, ou encore qui n’oeuvraient exclusivement qu’en fonction de leur ambition politique personnelle ou des clans informels auxquels ils s’apparentaient. Ils n’ont que rarement enrichi leurs fonctions par des visions politiques de long terme. Ce ne sont pas forcément de mauvais ministres mais plutôt des curateurs de rente.
Il en est d’autres et heureusement qui ont d’abord la volonté de servir l’état, et mettent toute leur énergie, leur intelligence et leur talent à travailler pour la France, sa gloire et son rayonnement, fidèles à un engagement républicain et laïque et solidaires d’une équipe gouvernementale.
La situation économique que connait notre pays est dure, complexe, et nécessite des réformes en profondeur. Nul besoin de gloser davantage. Il s’agit d’adapter la France aux réalités notamment économiques, industrielles et culturelles du monde d’aujourd’hui et dans ce domaine l’expérience ministérielle de Fleur Pellerin à l’économie numérique n’a laissé que d’excellents souvenirs. Le travail accompli en si peu de temps a été considérable.
Avec la FrenchTec Fleur Pellerin a créé une réelle dynamique dans l’écosystème de acteurs du numérique. Son action a eu un effet fédérateur et catalyseur au point même de donner un large mouvement #keepfleur sur Twitter lors du dernier remaniement.
La révolution numérique touche aujourd’hui le monde de la culture: la presse, les musées… sont en train d’étoffer l’offre via les possibilités nouvelles offertes. L’exception française a une formidable carte à jouer et nulle mieux que Fleur Pellerin n’aurait pu être choisie pour accompagner cette transformation, insuffler une dynamique nouvelle et donner la touche fédératrice nécessaire dans ce contexte compliqué ( grève des intermittents, concurrence internationale touristique etc). Car il s’agit d’une réelle révolution culturelle pour ce secteur qui pèse dans l’économie et dans notre société des savoirs
Son passage auprès de Laurent Fabius au ministère des Affaires étrangères avec le titre de secrétaire d’État chargée du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l’étranger, ne peuvent qu’enrichir sa nouvelle fonction rue de Valois.
La culture et les arts doivent pouvoir devenir, ou plutôt redevenir, un des pivots du rétablissement économique de notre pays, de son identité profonde. Ils sont en mesure de contribuer au redressement national et de créer de nouveaux emplois et bien davantage que le périmètre dans lesquels ils demeurent jusqu’à présent concentrés. Un véritable ministère de la culture qui ait capacité de décision dans des secteurs jusqu’à présents éclatés sous les tutelles diversifiées de différents ministères tels que celui des Affaires étrangères, de l’Éducation nationale, de la Recherche, de l’Industrie et de l’Artisanat et quelques autres très certainement qui disposent de paillettes relevant des arts et de la culture. Un véritable ministère de la culture, une force de proposition, une task force qui apporte un nouveau souffle au pays, à son génie et lui redonne confiance en soi, confiance en ses acteurs aux métiers si riches et divers. Une entropie de la culture, une entropie française.
Fleur Pellerin est désormais aux manettes, son cursus personnel, académique et intellectuel révèle une riche personnalité, sa biographie telle on la peut lire dans Wikipédia est admirable : Élève au lycée franco-allemand de Buc (académie de Versailles), elle est titulaire du baccalauréat scientifique et de l’Abitur obtenus à l’âge de seize ans. Elle intègre les classes préparatoires commerciales à l’Ipesup.
Admise à l’ESSEC, elle en sort diplômée à vingt et un ans. Elle poursuit ses études à l’Institut d’études politiques de Paris, où elle choisit alors la section Service public. À vingt-quatre ans, elle réussit le concours externe d’entrée à l’ENA. Elle deviendra alors élève de la promotion Averroès (1998-2000). Fleur Pellerin est mariée et maman d’une petite fille.
Madame la Ministre de la Culture et de la Communication, Madame Fleur Pellerin, nous vous souhaitons des matins calmes sur des Oiseaux aux ailes d’or. Comme le disait André Malraux dans le discours qu’il prononça à Grenoble lors de l’inauguration de la Maison de la Culture le 13 février 1968, « Le grand combat intellectuel de notre siècle a commencé, […] la Culture est devenue l’autodéfense de la collectivité, la base de la création et l’héritage de la noblesse du monde » . Pierre-Alain LÉVY et Sébastien PRUDENT WUKALI 26/08/2014