The strength of Love when Death wanders around


La chronique d’Émile COUGUT.


Anne Lui, docteur ès-lettres, maître de conférences à l’université catholique de Lyon, nous livre, avec énormément de pudeur, une partie de sa vie. Le jour où tout bascule, son univers, sa vie, quand les analyses de Michel, son époux, leur livrent un verdict de mort : cancer de l’intestin avec des métastases dans tout le corps. Dans son carnet, elle nous décrit la marche inéluctable vers une fin certaine, puis la vie sans lui, le manque, le vide dans lequel elle est obligée de vivre et que ne peuvent combler ni ses quatre enfants, ni son travail.

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Encore un livre sur la mort, sur l’absence, soit, mais Carnet d’à Dieu, mon amour est bien plus que ça, c’est de fait un long cri, un long poème, une longue déclaration d’amour que pousse Anne Liu à son mari disparu, à l’homme qu’il fut, à ce qu’il lui a donné, apporté.

La mort remet définitivement en cause le quotidien de ceux qui restent. Mais pour l’auteur, au-delà de la souffrance, il faut trouver l’énergie de vivre, de vivre en restant fidèle au défunt, à ses idéaux, à ce qu’il fut, ce qu’il fit, sans jamais le trahir : « Nous tentions d’être bons, il nous faut devenir excellents. »

Anne Liu a une écriture minimaliste, elle procède par petites touches, raconte une anecdote, un souvenir, une impression, un ressenti et leur juxtaposition représente un court chapitre qui se suffit à lui-même. Et la somme de ces chapitres nous mène sur un chemin, nous guide dans une progression qui va de la mort annoncée à la certitude de la vie éternelle. Car l’auteur et son mari sont croyants, des catholiques pratiquants qui trouvent refuge dans la prière et dans la certitude de la résurrection. Et ce court récit, de fait, peut être lu comme un livre de prières : prière à la vie, prière à l’amour, prière à Dieu. Avec bien sur la culture « chrétienne » faite de souffrances terrestres qu’il faut savoir subir, accepter avant la béatitude éternelle. La mort de son mari est considérée par Anne Liu comme une épreuve qu’il faut savoir surmonter : « La souffrance devait m’apporter une acceptation, une purification. »

Livre de prière, mais aussi recueil de poèmes. Soit il y en a un qui se veut être considéré comme tel, mais tous les chapitres sont de vrais poèmes en prose. Poèmes sur l’amour, poème de remerciement à Dieu.

Cette écriture, cette croyance font que malgré le thème : la mort et l’absence qu’elle provoque pour ceux qui restent, Carnet d’à Dieu, mon amour n’est pas un livre triste, au contraire, c’est un livre optimiste, un livre d’espoir, un livre sur l’Amour.

Emile Cougut


Carnet d’à Dieu, mon amour

Anne Liu

éditions Desclée De Brouwer. 12,50€


WUKALI 01/10/2014


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