No the US underwater investigator was wrong, it was not the wreck of the Santa Maria, Christopher Colombu’s flagship
L’épave présentée en mai 2014 comme celle de la Santa Maria par un explorateur américain ne peut être la nef de Christophe Colomb. Telle est la conclusion d’une mission d’expertise que vient de mener l’UNESCO en Haïti à la demande du gouvernement haïtien.( communiqué UNESCO.)
Ce rapport met donc fin à la controverse qui avait opposé un explorateur américain de sites archéologiques sous-marins, Bill Clifford, aux autorités haïtiennes et scientifiques qui étaient demeurées très sceptiques.
Bill Clifford avait en effet découvert une épave au large des côtes haïtiennes et estimait lors d’une conférence de presse donnée le 14 mai dernier à New-York qu’il s’agissait de celle de la Santa Maria.
Les conclusions suggérées par le découvreur allaient aux antipodes des connaissances historiques jusque là admises au sujet du naviral amiral de la flotte de Christophe Colomb. Suite à cette annonce, la ministre de la Culture d’Haïti, Monique Rocourt, avait sollicité l’appui du Conseil scientifique de la Convention de l’UNESCO sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de 2001 pour envoyer une mission d’experts sur le site.
Il était en effet parfaitement connu que le 21 décembre 1492, Colomb et son équipage mouillèrent dans la Baie de l’Acul. Le 22, il rencontrait pour la première fois Guacanagaric, Cacique du Marien. Le 24, il traversa la baie du Cap-Haïtien. Dans la nuit du 24 au 25 décembre, la Santa Maria fit naufrage entre Cap-Haïtien et la localité de Caracol. La caravelle, qui n’avait pas sombré, fut irrécupérable. Avec l’aide des indiens de Guacanagaric, le 25 décembre 1492, la plus grande partie de la cargaison fut débarquée en toute urgence en ce jour de Noël. D’où le nom de la Nativité qu’il donna au petit fortin édifié avec le bois récupéré du navire échoué. Le jeudi 27 décembre 1492, Colomb dut se résoudre à laisser trente-neuf hommes sur place. Le 4 janvier 1493, Colomb et ses hommes rassemblés sur La Niña prirent la mer pour rentrer au plus vite en Espagne.
A la vérité, la Santa Maria n’a jamais coulé. Autrement dit, ce n’est pas du tout évident que son épave soit à 20 pieds de profondeur sur la cote septentrionale d’Haïti
« Il y a maintenant une preuve incontestable que l’épave est celle d’un navire d’une période beaucoup plus tardive », indique le rapport de la mission effectuée au Cap Haïtien, au nord du pays. Ce rapport s’appuie sur les fouilles sous-marines effectuées du 9 au 14 septembre par l’expert désigné par le Conseil scientifique de la Convention de l’UNESCO sur la protection du patrimoine subaquatique, Xavier Nieto Prieto. Ancien Directeur du Musée national d’archéologique sous-marine d’Espagne, spécialiste reconnu des épaves espagnoles, il était accompagné de Tatiana Villegas, du Bureau de l’UNESCO en Haïti, de Kenrick Demesvar, du ministère haïtien de la Culture et de Maksaen Denis, du Bureau national d’ethnologie d’Haïti.
Le Santa Maria mesurait 25 mètres de long pour 8 mètres de large, et pesait 102 tonnes. Il avait un grand mât de 23 mètres. Son équipage se composait d’une quarantaine de marins.
Les éléments de fixation trouvés sur le site, à proximité du récif de Coque vieille, témoignent d’une technique d’assemblage remontant à la fin du 17e siècle ou du 18e siècle, époque à laquelle les gaines de protection en cuivre utilisées sur les bateaux nécessitaient des fixations en cuivre. Jusque-là, les éléments de fixation utilisés dans la construction navale étaient en fer ou en bois. Il ne peut donc s’agir de la Santa Maria qui a dérivé sur des récifs et sombré dans la nuit du 24 au 25 décembre 1492. Par ailleurs, au vu des récits d’époque –notamment le journal de bord de Christophe Colomb retranscrit par Bartolomé de Las Casas – l’épave se trouve trop loin du rivage pour être celle de la Santa Maria.
Le rapport d’évaluation préconise par ailleurs que des explorations supplémentaires soient menées afin de localiser la véritable épave de la Santa Maria et de dresser un inventaire des épaves importantes gisant au fond des eaux de cette zone. Il préconise également l’adoption par Haïti d’une législation plus protectrice pour le patrimoine subaquatique, notamment en matière d’autorisation des fouilles des sites archéologiques immergés, conformément aux recommandations de la Convention de l’UNESCO sur la protection du patrimoine subaquatique, dont Haïti est signataire.
Julius Kleiner pour WUKALI et l’appui du service-presse de l’Unesco
WUKALI 06/10/2014