Two women in love one another or The importance of being pregnant

Agnès Vannouvong vient de publier une roman sur le sujet du désir d’enfant, mais dans les milieux homosexuels. Voilà un sujet d’actualité après la loi sur le mariage pour tous et les polémiques sur la gestation médicalement assistée sans compter la gestation pour autrui.

Gabrielle, 37 ans, parisienne, historienne d’art, est amoureuse d’Hortense, 56 ans. Cette dernière habite Genève et Gabrielle prend régulièrement le TGV pour la rejoindre. Elle a une petite fille et se définit avant tout comme mère. Gabrielle veut enfanter et comprend que la relation amoureuse qu’elle vit avec son amie est totalement déséquilibrée. Elle veut tout donner mais Hortense n’arrive pas à lui apporter ce qu’elle attend, au nom de son âge, mais aussi au nom des blessures laissées par sa précédente relation (sans que le lecteur soit éclairé sur ces séquelles). De plus elle n’a pas envie d’avoir un nouvel enfant.

Olécio partenaire de Wukali

Autour de Gabrielle gravitent ses deux amies Laure et Britney (cette dernière accumulant les échecs amoureux avec les hommes) et surtout le couple composé par François (professeur de lycée) et Malik (le boulanger).

Le lecteur est promené aux États Unis, à Zurich, Rome, Genève, la Rochelle, Paris. Les personnages d’Agnès Vannouvong, voyagent aussi bien pour le travail que pour le plaisir.|left>

Agnès Vannouvong a une écriture minimaliste, des phrases courtes avec souvent un luxe de détails qui de fait n’apportent pas grand chose. Un peu, soit, pour créer une certaine atmosphère, mais rien au niveau de la réflexion ou de l’histoire.

De plus, l’entremêlement de l’histoire de Gabrielle avec celle du couple François/Malik rend la lecture parfois complexe. On passe de l’une à l’autre suivant une logique qui peut échapper au lecteur (du moins qui m’a échappée) ce qui nuit quelque peu à leurs compréhensions. De plus, si la GMA et la GPA sont abordées, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne sont qu’effleurées. On comprend le désir d’enfant de Gabrielle, mais on a du mal à suivre son cheminement intellectuel qui aboutit à la fin de sa liaison avec Hortense. Sans compter que ce désir, totalement légitime, la rend de fait égoïste : elle ne pense qu’à assouvir ce désir, mais ne se pose que peu de questions sur le devenir de sa progéniture. Si elle veut un père pour elle, c’est plus parce qu’elle n’imagine pas l’élever seule que pour l’image que la société aura de lui. Mais j’ai peut-être mal compris, analysé. L’amour dans les couples homosexuels, le désir d’enfants sont des thèmes particulièrement sensibles actuellement et qui, selon moi, auraient mérité un meilleur traitement.

Émile Cougut


Gabrielle


Agnès Vannouvong

Éditions Mercure de France. 16€80


Illustration de l’entête: séance de dédicaces : Agnès Vannouvong à la librairie aux Mots à la Bouche. Photo Nadège Murez.


WUKALI 22/01/2015


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