The peculiar Leonardo da Vinci’s found in a Swiss bank vault


Questions autour d’un tableau attribué à Léonard de Vinci, une enquête en Italie et en Suisse. L’information est croustillante, de celles qui fournissent des sujets aux auteurs de romans policiers qui puisent dans l’histoire de l’art, à savoir : un tableau jusqu’alors inconnu et non répertorié de Léonard de Vinci a été trouvé à la suite d’une enquête policière dans le coffre d’une banque suisse de Lugano et faisait l’objet d’une tractation pour le moins étrange et suspecte. Il devait être vendu pour la modique somme de 120 millions €. Il s’agit du portrait peint d’Isabelle d’Este conforme d’apparence au dessin que le Musée du Louvre possède ( lire l’article en contrebas de Jacques Tcharny)

L’’enquête qui a permis cette stupéfiante découverte pour le moins, a été menée de concert par la police fédérale suisse et le service financier des carabiniers italiens. Elle a débuté en Italie à Pesaro et selon les autorités policières italiennes a été conduite rapidement grace à une collaboration transfrontalière efficace. Il semblerait que la peinture ait été exportée illégalement d’Italie. En effet toute oeuvre d’art de plus de 50 ans doit être soumise pour sa vente hors du pays à des autorisations spécifiques. L’oeuvre aurait disparu d’Italie depuis le mois d’août 2013. Seule information communiquée concernant le propriétaire du tableau, il s’agirait d’une veuve de Pesaro, âgée de 70 ans. La même année, la police financière italienne avait été avertie anonymement d’une tractation conduite par un avocat de Lugano qui cherchait à négocier le tableau pour un montant de 95 millions€. Quand la police suisse perquisitionna dans la banque, le tableau avait disparu et ne pouvait plus être localisé.

Sauf à considérer les banquiers suisses comme de bons gestionnaires de père de famille, ce que toute personne avisée et informée ne peut décemment point avoir à l’esprit, on ne peut que s’étonner de pareille déconvenue !

Olécio partenaire de Wukali

Jusqu’à ce jour hormis le dessin du Louvre de Léonard de Vinci d’Isabelle d’Este (1499-1500. Pierre noire, sanguine et estompe, craie ocre, rehauts de blanc sur le visage h.61cm/l 46,5cm. achat 1860. Département des arts graphiques. Inv 37753), on ne connait pas de tableau reprenant le sujet. Étonnant non ?

Pierre-Alain Lévy


Point de vue

La découverte récente d’un tableau représentant Isabelle d’Este reprenant le célèbre carton du musée du Louvre a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Un carton étant un dessin de mise en place, au format de l’œuvre finale, perforé de points de report.
Une nouvelle peinture de Léonard de Vinci ? Une supercherie? Un faux caractérisé? Qu’en penser?

Nous savons que diverses manipulations ont dénaturé l’œuvre originale. Notons d’abord que le tableau reprend assez exactement le dessin, y compris certaines des déchirures multiples qu’il a subies au cours des temps.

La palme et la couronne sont vulgaires, immobiles…A l’instar de la main qui n’a aucune consistance. Le rendu du visage est lourd, sans expression, il est vu de profil ainsi que le cou. Rien ne bouge. La poitrine est vaguement de trois-quarts sans qu’aucun passage avec le cou n’existe. L’inclinaison de la tête se fait vers l’arrière plus qu’autre chose. Le modelé est mou, la profondeur manque, la peinture semble posée alors que l’œil devrait ressentir « la fusion » des couches extérieures avec les premières que Léonard aurait posées délicatement. L’œil que l’on aperçoit est vide d’idées, de pensées, son côté « bovin » ne peut tromper personne.

La touche du peintre est arrêtée, comme si un copiste de peu de talent avait essayé d’améliorer un dessin du maître. Le manque de densité des couches picturales sautent aux yeux. L’index allongé rappelle celui du Bacchus du Louvre, aujourd’hui attribué à l’atelier de Léonard, voire à son l’école…Un certain allongement du cou est visible, incontestable…

Ce tableau semble plutôt un travail maniériste du 16ème siècle qu’autre chose. Toute relation directe avec Léonard de Vinci paraît exclue.

Jacques Tcharny


Illustration de l’entête: à gauche le dessin du Louvre, à droite le tableau trouvé à Lugano


WUKALI 19/02/2015


Ces articles peuvent aussi vous intéresser