Is it a novel or an essay? Read it to make your mind!
Voilà un livre où le mot « roman » se trouve sur la page de garde. À sa lecture c’est bien un roman, mais difficile de trouver une catégorie, un genre dans lequel le ranger. À titre personnel, j’aurais tendance à penser au surréalisme, à moins qu’il ne soit le résultat d’une écriture sous l’emprise de produits psychotropes (les résultats peuvent être géniaux comme les Fleurs du mal de Charles Baudelaire). Durant ma lecture, j’ai pensé aussi à la suite d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll : de l’autre côté du miroir, voire à un autre roman du même auteur, peu connu mais que j’adore : Sylvie et Bruno. Au début j’ai pensé à certains poèmes de Jacques Prévert, tant j’eus l’impression d’avoir sous mes yeux un poème en prose.
Quand j’ai fini ma lecture, j’ai arrête de faire des similitudes, des comparaisons avec des auteurs passés, voire avec des courants d’écriture : j’avais lu un roman d’Alexandre Tuzi et il se suffit à lui-même.
Il est très difficile d’essayer de retracer l’histoire de ce roman car, en quelque sorte, il n’y en a pas, le narrateur étant le principal personnage du livre, narrateur qui n’arrive pas à trouver une idée et qui est prisonnier de son livre. Je sais c’est assez abscons mais décrire le contenu du livre est à peu près infaisable. De fait, c’est une réflexion sur l’écriture et les personnages de fictions : ont ils une vie indépendante de l’auteur ? Qui sont intrinsèquement les personnages positifs et les négatifs ? Une histoire n’était-elle sortie que de l’imagination de l’écrivain ou a-t-elle une autonomie propre ? Le rédacteur n’est-il pas dépassé par son imagination avec le risque de perdre sa propre personnalité ?
Pirandello, dans Quatre personnages en quête d’auteur se posait les mêmes interrogations, Alexandre Tuzi les introduit d’une façon différente, sous un autre angle.
Alors, Ce que les moineaux pleurent , est-il un roman ou un essai ? Les deux sûrement. Ce qui est certain c’est que le lecteur percoit tous les cheminements qui s’offrent à l’auteur, toutes les questions qu’il est mené à se poser pour que son histoire soit le reflet le plus fidéle de sa pensée..
Émile Cougut
Ce que les moineaux pleurent
Alexandre Tuzi
Éditions Michalon. 15€
WUKALI 20/02/2015