What happened to Armenians in the Ottoman Empire, 1915


Hélène Kosséian dans son livre, fait référence au génocide, mais le met aussi en perspective dans l’histoire de ce pays depuis le début du Moyen Âge quand l’Arménie fut un puissant royaume, son démembrement et les pogroms que les Arméniens durent subir, surtout au XIXième siècle. Le génocide n’est que le summum de l’horreur que ce peuple a subi.

Les commémorations du centenaire du génocide arménien, le premier du XXième siècle est l’occasion d’une multiplication d’ouvrage traitant de ce sujet. Peu importe quel nom on donne à ce massacre de plus 1,5 million de personnes, la loi française a décrété qu’il s’agissait d’un génocide (je ne remets en aucune façon en cause ce terme, mais j’ai en horreur toutes les lois mémorielles qui nous obligent à croire et non à réfléchir, même si le résultat est identique), ce qui est certain c’est que les autorités turques ont pris des décisions qui ont entraîné, en toute connaissance de cause, ce massacre. D’ailleurs le procès à Istanbul en 1919 est parfaitement limpide à ce sujet. Les polémiques actuelles sur la responsabilité directe, indirecte, s’il s’agit d’un génocide ou d’une réponse particulièrement abjecte aux provocations des indépendantistes arméniens, ne sont pas de mise.

L’histoire, parfois est cruelle peu importe sous quel angle on l’aborde, les faits sont et en plus ils sont têtus, oui en 1915, plus d’1,5 millions de personnes : hommes, femmes, enfants, vieillards sont morts exécutés, d’épuisement, de privations, de famine.

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L’auteur nous livre une histoire peu connu des Français, la première république en 1918, la main-mise de l’URSS, l’indépendance en 1991, la guerre autour de l’enclave du Haut Karabagh, etc. Elle dresse les portraits d’Arméniens célèbres dans de courtes biographies, et n’hésite pas à retracer, sans porter de jugement ni positif ni négatif, les actes terroristes de certains Arméniens qui voulaient attirer l’attention de l’opinion internationale autour du génocide et des souffrances de ce peuple revendiquant un état sur la terre de ses ancêtres.

Hélène Kosséian connaît bien son sujet, elle le montre, elle le vit, elle est de complet parti pris et c’est très bien ainsi, elle défend une thèse (la légitimité de l’État arménien, le rayonnement de sa culture) et elle a du talent pour le faire. On peut en revanche lui reprocher l’architecture du livre. Non pas la succession de courts chapitres (qui facilitent grandement la lecture) mais le manque total de chronologie entre les chapitres et à l’intérieur même de ceux-ci. En quelque sorte, il manque un fil conducteur à ce livre, mais il n’empêche que le lecteur apprend beaucoup à sa lecture sur l’histoire des Arméniens.

Félix Delmas



L’Arménie au cœur de la mémoire

Hélène Kosséian

Éditions du Rocher. 17€90


WUKALI 21/04/2015

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