Police investigations

Saint-Cyr-Au-Mont-d’Or, dans la banlieue lyonnaise accueille l’ École Nationale Supérieure de Police, où se forment durant deux ans les commissaires de police.
En ce début septembre, une nouvelle promotion vient d’arriver, et cinq d’entre eux, au lieu de faire du sport, ont préféré suivre les cours de « Science Criminalistique  » du professeur Joannon. Ce dernier est pour le moins original, sorti d’une autre époque, défenseur des professeurs Lacassagne et Locard qui ont véritablement inventé la police technique et scientifique en créant « l’école de Lyon ». Il a une façon bien à lui de présenter ses cours : il raconte à ses élèves des faits divers en mettant en valeur la psychologie du criminel. Pour lui, on peut les regrouper en deux grandes catégories : les érostratiques et les non érostratiques du non d’Eroastre qui au IV siècle avant Jésus-Christ mit le feu au temple de Diane à Éphèse pour passer à la postérité. Les premiers sont des criminels qui revendiquent leurs méfaits, qui ont besoin de publicité, d’être connus par le plus grand nombre, les autres se cachent, emploient des moyens détournées pour éliminer leurs victimes, brouillent les pistes et surtout fuient toute sorte de publicité. A travers les récits du professeur Joannon, nous croisons le philosophe Jean Bodin, l’écrivain anglais Feelding, le croate argentin Ivan Vucetic qui fut le premier à se servir des empreintes digitales dans les enquêtes judiciaires. On se promène en France, en Angleterre, en Russie, aux États-Unis et même en Malaisie !

Très accessoirement, deux crimes ont lieu à L’ENSP et leur résolution montre aux futurs procéduriers la relativité des apparences, le danger des spéculations hâtives, les risques d’être sa propre victime en écoutant ses sentiments positifs comme négatifs. La vérité ne se résume pas à ce que l’on croit être le réel.

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Deux ou trois remarques en clin d’œil : hélas l’école des commissaires n’a pas de chef digne d’un trois étoiles, mais d’un self de bonne qualité, et le repas du soir ne commence pas à 20 heures qui est justement l’heure de fermeture du susdit self.

De plus, le sport est loin d’être porté au pinacle dans la formation des cadres supérieurs de la police nationale, et de plus, criminologie et procédure pénale si elles sont enseignées ont une place assez marginale par rapport à la gestion et au management.
Et puis, j’ai relevé une coquille qui m’a bien amusé à la page 124 « Collignon , condamné à mort, fut guillotiné le 6 décembre 1855, moins de trois mois avant son forfait  ». A cette époque, la prévention n’était vraiment pas un vain mot !

Quoiqu’il en soit Justiciers est un roman, une compilation de faits divers, fort agréable à lire.

L’auteur Bruno Fuligini, comme le mentionne son éditeur, est Maître de conférences à Sciences Po, haut fonctionnaire, écrivain et historien, Bruno Fuligni est l’auteur de vingt livres sur l’histoire politique et policière de la France

Émile Cougut



Justiciers.
Histoires vraies

Bruno Fuligini

Collection Sonatine. éditions Perrin


WUKALI 31/10/2015
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