Interesting controversy about NDE ( Near Death Experiences)


L’article paru dans WUKALI, sous la plume de Didier Couronne et consacré aux expériences de mort imminente, Une thèse iconoclaste reçoit les honneurs à l’Université de Reims a suscité de nombreux commentaires auprès de nos lecteurs. D’entre ceux-ci, voici celui de Michel Thys.

P-A L


Je ne serais pas étonné d’apprendre que le jury qui a entériné la thèse de doctorat du Dr Lallier soit composé de croyants ou de déistes, à l’instar de certains scientifiques américains ou du Canadien Mario Beauregard pour qui « les expériences mystiques révèlent la capacité de l’être humain à « entrer en contact avec une force objectivement (!) réelle, transcendantale, au-delà d’eux-mêmes, du temps et de l’espace ». Une telle conception est totalement rétrograde car, comme jadis, elle privilégie par facilité le recours à l’irrationnel, ce qui empêche de chercher à découvrir et à comprendre ce qui n’est pas encore connu.

Olécio partenaire de Wukali

Les phénomènes d’EMI suggèrent l’hypothèse selon laquelle, même lorsque l’EEG est plat du fait de l’anoxie cérébrale, le cerveau reptilien, responsable des fonctions végétatives (il est le dernier à mourir), peut encore envoyer des « messages » au cortex sensoriel et même cognitif. Certains ont alors un sentiment d’intemporalité, d’harmonie et d’unité avec l’univers, de voir une lumière au fond d’un tunnel, d’entendre des voix ou même de voir « Dieu ».

Mais, comme le mentionne le neurophysiologiste Patrick Jean-Baptiste dans « La biologie de Dieu« , les expériences d’EMI n’ont une connotation religieuse que dans le cas de croyants, chez qui existe une attente religieuse, tout comme lors d’une épilepsie localisée dans le lobe temporal droit.

De fait, l’être humain (y compris certains scientifiques, aussi éminents soient-ils) n’est pas vraiment libre, étant régi par de nombreux déterminismes inconscients (éducatifs, culturels, sociaux, psychologiques, physiologiques, hormonaux, etc.). Il ne peut que tenter d’en prendre conscience et de s’en libérer. L’impression de disposer de son libre-arbitre est illusoire parce que les libertés de conscience et de religion n’existent que si l’on a pu découvrir les alternatives religieuses et surtout celles qui sont non confessionnelles (occultées autant que possible par toutes les religions), ce qui affecte le choix, en connaissance de cause, entre croyance et incroyance.

Je soupçonne donc les scientifiques qui soutiennent que les EMI ne sont pas des illusions sensorielles et cognitives issues de l’imagination, de ne pas avoir pris conscience de l’origine exclusivement subjective, éducative et culturelle de leur foi, ni de sa fréquente persistance dans les neurones de leur cerveau émotionnel, puis rationnel, par rationalisation a posteriori …

Michel Thys


WUKALI 28/01/2015
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