So good !


[**Claude Cloutier*], vous allez vite connaître le nom de ce réalisateur et cinéaste canadien, car si vous êtes comme moi, vous allez alors adorer le film d’animation de cette même rubrique. Son titre tout d’abord, ou ses titres plutôt car ce film est produit par l‘Office National du Film du Canada, en français ( Claude Cloutier est québécois) Isabelle au bois dormant et en anglais (noblesse oblige) Sleeping Betty !

De l’humour, évidemment, du second degré en pagaille, un brin potache, style Monty Python ! Le style graphique est élégant, bien léché, Claude Cloutier excelle dans l’illustration, c’est tout à la fois fringuant, raffiné aussi mais pointe en embuscade une pointe de malice un détachement face au sujet, toute une culture visuelle puisée dans maints ouvrages et auprès de nombreux peintres, graveurs et dessinateurs, cela se sent et c’est bien ainsi ! Le dessin précisément, le plus souvent proche de la caricature, quelques réminiscences de[** Ronald Searle*], les traits des personnages coupent comme une lame affutée, efficaces et bon enfant tout à la fois, et je ne crois pas me méprendre si je crois reconnaître dans le chevalier amoureux transi, ou plutôt galopant, le visage du [**Prince Charles d’Angleterre*] ! Le cheval est un brin cabot, ce qui est un comble, il en fait des tonnes. C’est un humour décalé, drôle, cocasse et l’illustration musicale plus précisément, n’est pas dans le film de Claude Cloutier un fluet ornement sonore, elle concourt aussi à cet esprit léger et primesautier. C’est ainsi que dans une séquence l’on aperçoit le chevalier caracoler sur sa monture tandis que l’on entend la symphonie du Nouveau monde et qu’apparait au même moment John Wayne en cow boy ou un bison installé sur une selle! La fin est très drôle, qu’y voit-on? Alors que tous les personnages s’efforcent de réveiller Isabelle au Bois dormant et n’y réussissent pas malgré tous leurs efforts et leurs magies, tout à coup le réveil sonne avec force et la Princesse, seule et par elle-même, sort alors aussitôt de sa léthargie pour arrêter la sonnerie tintinnabulante qui la dérange ! On n’est pas loin de l’esprit du film de Luis Buñuel «La dame sans camélia»! Mais oui, mais bien sûr, pour se réveiller il faut ( qui l’eût cru), un réveil, que n’y avaient-ils point pensé plus tôt…!

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[**Pierre-Alain Lévy*]


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WUKALI 18/03/2017

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