The egotistical position of a far-left populist candidate
Nul doute, il aura été un des acteurs, une des vedettes incontournables de cette élection présidentielle, si atypique à bien des égards. Ce soir là du dépouillement des urnes à l’issu du 1er tour, reculant au plus tard son intervention pour commenter les résultats (ses résultats), atteint très probablement par une ivresse des profondeurs [**Jean-Luc Mélenchon*], n’appelant pas au ralliement républicain en faveur d'[**Emmanuel Macron*] aura heurté nombre de ceux qui le soutenaient jusque là.
C’est dans les détails que se cache le diable dit-on. Effectivement c’est bien souvent dans les postures et dans les mots, dits (et surtout non-dits) que se dissimule la vérité intrinsèque d’un individu. En d’autres termes, une psychologie, voire une psychanalyse du comportement.
D’un côté la posture, le discours, les envolées lyriques, la liberté, la démocratie, le social, « les gens», le sens moral et les images verbales, la rhétorique et les qualités d’orateur… de l’autre le fond : la vérité nue, l’orgueil inqualifiable !
L’homme est intelligent indubitablement, fin et cultivé, et il sait jouer de ses talents pour magnétiser les foules et capter des auditoires. C’est avec ce même talent qu’il a comme un cobra hypnotisé le Parti communiste qui n’en pouvait mais pour le mieux utiliser à son profit. Un accord gagnant-gagnant en d’autres termes. Il avait besoin d’un réseau et d’une présence militante et le Parti communiste souhaitait quant à lui damer le pion à un Parti socialiste qui avec [**François Mitterand*] l’avait envoyé ad patres et retrouver ainsi son hégémonie à gauche… Un Parti communiste français qui était en fin de vie, quasi moribond, une curiosité européenne, vestige d’un stalinisme écroulé.
Le pouvoir, combien de choses ne ferais-je pas en ton nom n ‘est ce pas ! Ce pouvoir qui rend fou et qui déstabilise, pas seulement politique d’ailleurs.
Ce dimanche 23 avril Jean-Luc Mélenchon, sanglé dans sa vareuse noire et le visage crispé, s’adresse à ses électeurs. L’heure est grave, [**Marine Le Pen*] est qualifiée pour le second tour des Présidentielles. Tout d’abord Jean-Luc Mélenchon se lance dans une longue tirade où il met en doute la validité des résultats annoncés qui le mettent en 4ème position juste derrière[** François Fillon*], laissant supposer une manipulation médiatique. A la surprise générale, il n’annonce pas son ralliement pour voter en faveur d’Emmanuel Macron. Il fait du Mélenchon, triturant comme il sait le faire les mots «pendant ce temps les oligarques et les médiacrates jubilent» et se lance dans un discours verbeux et contourné en avançant des arguties de prétoire indignes. Dans une geste dont il a la maîtrise il ne se prononce pas pour un vote de 2ème tour en faveur d'[**Emmanuel Macron*] instrumentalisant la conscience de son électorat. Comment un tribun de gauche, ce qui le qualifie le mieux, peut-il en arriver là ? L’orgueil blessé, bousculé et provoqué du fait de son classement après Fillon alors qu’il se voyait déjà dans un duel de deuxième tour avec la candidate du FN, sa vanité mise à mal, un ego surdimensionné qui aveugle, le goût incandescent du pouvoir, les blessures de l’âme sans aucun doute, ces avanies somme toute dont souffrent beaucoup de politiques! Nombre de ses partisans et de ses électeurs, choqués au plus profond de leur conscience par ses propos, abasourdis, heurtés, blessés, ont pris de la distance envers lui. Un certain Mélenchon est mort ce soir du 23 avril.
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WUKALI 25/04/2017
Illustration de l’entête: capture d’écran France2