A rare and delicate love story, a novel from Island

Avec ce beau roman de [**Steinunn Sigurdardottir*], ce n’est pas tous les jours qu’il nous est amené de nous plonger dans la lecture d’un roman d’une écrivain islandaise. Bien sûr, il y a les fameuses sagas du Moyen-âge qui nous décrivent un univers culturel mais surtout historique, celle d’Éric le Rouge quand on a su la lire ne décrit-elle pas un voyage, une expédition qui permis aux Islandais d’être de fait les premiers européens à découvrir le continent américain. Et des découvertes archéologiques ont fait taire les sceptiques, mais c’était le Moyen-Âge !

De fait, nous connaissons peu ce pays et sa culture sociale. Oui, il ne fait pas parti de l’Union européenne, il a été en faillite lors de la crise financière de 2008, il y a des volcans particulièrement actifs qui parfois empêchent toute navigation aérienne. Certains se souviennent que c’est le premier pays du continent européen qui a élu démocratiquement une femme comme présidente de la république et j’allais certes oublier leur équipe de football qui a enchanté, que dis-je, émerveillé la dernière Coupe d’Europe!

Olécio partenaire de Wukali

On parle de l’Islande pour vanter le statut social des femmes, dans ce pays l’égalité homme femme est loin d’être un vain mot, mais une réalité.

Le fil conducteur de Maîtresses femmes est le rôle des femmes dans la société. Pas les super héroïnes, femmes d’affaires ou de pouvoir qui écrasent tout sur leur passage pour arriver à la première place, mais les femmes « normales », amoureuses aux amours contrariées, les femmes qui tombent enceintes au « mauvais moment », les femmes qui travaillent.

Maria Holm est une vulcanologue de renommée internationale. Divorcée, elle est encore meurtrie par la fin de son histoire avec A : une passion ravageuse qui l’a fait encore souffrir. Lors d’un congrès en France elle rencontre Gemma une belle femme qui lui fait des propositions, que Maria repousse. Mais la belle Italienne surgit régulièrement auprès d’elle. Petit à petit, Maria comprend que ce n’est pas (que) une histoire de sexe mais toute une philosophie de vie, tout un programme social auquel elle veut l’associer, programme basé sur la domination des femmes sur les hommes qui doit aller jusqu’à leur éradication totale.

Maria, plus par curiosité que par véritable envie va vivre des histoires qui lui permettront de mieux découvrir sa féminité et de l’assumer. Heureusement elle peut compter sur son collègue et meilleur ami, amoureux d’une femme évaporée, mais aussi de Maria. Il sera toujours là quand elle doutera, quand elle devra faire des choix importants dont le plus important est de savoir si à son âge elle peut garder l’enfant qu’elle porte, l’enfant qui a été conçu lors de sa dernière étreinte avec A quand celui-ci est venu lui expliquer qu’il l’avait quittée car il était homosexuel.

[** Maîtresses femmes*] aborde de façon originale la problématique non seulement du statut social des femmes mais aussi de ce que c’est qu’être une femme et je ne crois pas qu’une écrivain française aborderait ces sujets de la même façon.

[**Steinunn Sigurdardottir*] à travers le personnage de Gemma dénonce les excès du féminisme, et montre une grande tendresse vis-à-vis de Maria qui elle est sûrement dans le vrai, dans la complexité de la vraie féminité.

[** Émile Cougut*]|right>


[**Maîtresses femmes*]
[**Steinunn Sigurdardottir*]
éditions Héloïse d’Ormesson. 19€


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WUKALI 19/05/2017

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