The nazi rats escape


A la demande de très nombreux lecteurs, nous réactualisons et publions à nouveau l’article rédigé par Jacques Tcharny intitulé [**«Le Quatrième Reich: Bormann, Hitler, la traque»*] initialement publié dans Wukali en septembre 2017. Par commodité de lecture nous le scindons en plusieurs chapitres qui seront publiés successivement dans nos colonnes. Toutes le thésaurus documentaire a été regroupé à la fin de la cinquième section La mort d’Hitler, il peut cependant être consulté automatiquement et sans attendre la fin de parution en cliquant [ IÇI
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– [**La traque des nazis, la fuite de Bormann
– Les Nazis en Amérique du Sud
– Les accointances nazis de Péron
– Le plan des Nazis en Argentine, fuite et mort de Bormann
– La mort d’Hitler*]

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[**Pierre-Alain Lévy*]


[**La traque des nazis, la fuite de Bormann*]

Le [**Troisième Reich*] s’est effondré en [**1945*]. Un nombre considérable de dignitaires nazis, quelques milliers entourés de leurs fidèles chiens de garde, ont réussi à échapper au châtiment en s’enfuyant, par l’Italie :« la route des monastères »(appelée aussi « le route des rats »), puis par l’Espagne, vers l’Amérique du sud : Chili, Paraguay, Bolivie, Brésil et surtout Argentine.

Le grand public ignore encore que la volonté de revanche de tous ces criminels les poussa à imaginer la possibilité de créer un « Quatrième Reich »(1)( terme créé par [**Pierre Béhar*] après la réunification allemande) sur le sol sud-américain, avec tentative de déstabilisation des États-Unis, dans les quinze années qui suivirent le deuxième conflit mondial.

Il y eut un commencement de réalisation de ce cauchemar, qui obligea la [**CIA*] à renverser [**Perón*], accueillant complice en chef des émigrés gestapistes. Puis les nouvelles autorités argentines détruisirent toutes les structures créées par les nazis sur leur territoire et les conspirateurs se disséminèrent en Amérique du sud, dans l’espérance de jours meilleurs… qui ne vinrent jamais.

Nous allons essayer de dérouler cet écheveau. Nous nous intéresserons au dauphin d’Hitler, [**Martin Bormann*], à sa vie et à sa fuite vers l’Argentine, à ses rencontres avec Perón, à la nébuleuse nazie en Amérique du sud, à son plan pour prendre le contrôle de l’Argentine, à la mort de Bormann et à la mystérieuse réapparition de son cadavre à Berlin, ainsi qu’au suicide d'[**Hitler*].

Pour cela nous remonterons dans la nuit du 1er au 2 mai 1945, à Berlin, alors que les derniers combats s’achèvent dans la capitale en feu et que les Russes sont déjà vainqueurs…

[**1- Martin Bormann (1900-?)*]

**A- L’histoire officielle

Fils d’un employé des postes très croyant, il porte le prénom de Luther en hommage au réformateur de la religion chrétienne. Lui sera un antichrétien et un antisémite notoire. Ses études se limiteront à quelques années d’école primaire. On le retrouve journalier dans une ferme du Mecklenbourg avant qu’il ne passe quelques mois à l’armée. Membre des « Corps francs  anticommunistes » dans la même province, il est condamné à un an de prison pour complicité de meurtre en 1925 : il avait aidé un ami proche, [**Rudolph Hoss*], le futur commandant d'[**Auschwitz*], à assassiner un « supposé » collaborateur des Français dans la Rhur occupée. Élargi en 1926, il rejoint les nazis de Thuringe, dont il devient chargé d’affaires en 1928.

A cette époque, il épouse [**Gerda Buch*] (1909-1946), nazie encartée et fille du juge de la cour suprême du parti, dont il aura dix enfants. Le plus connu d’entre-eux, Martin Bormann Junior ( 1930-2013), passera sa vie à essayer d’aider les victimes du nazisme. Son amitié avec le psychologue israélien [**Dan Bar-On*] est connue, ses rencontres et ses discussions avec des survivants de l’Holocauste aussi.

A la prise du pouvoir par[** Hitler*] en [**1933*], [**Bormann*] devient secrétaire de [**Rudolph Hess*], numéro 2 du Parti, jusqu’à la fuite de celui-ci vers l’Angleterre en 1941. Son efficacité et sa fidélité totale au Führer le firent nommer à la tête du parti nazi en mai 41, qu’il dirigea d’une main de fer. En 1943, suite à des intrigues de palais, il devint secrétaire particulier d’Hitler. Ce poste stratégique lui conféra une puissance redoutable et redoutée.

Après l’attentat manqué contre le dictateur, le [**20 juillet 1944*], il organisa la répression des conjurés. Alors, son pouvoir s’accrut encore : le Führer en fit son numéro 2 dans les derniers mois de la guerre. Officiellement, Hitler se suicide dans l’après-midi du 30 avril 1945 à Berlin, dans son bunker.

Ses ultimes laudateurs (2) (parmi lesquels Bormann), tentent de s’échapper du dit bunker et de[** Berlin*], mais les armées soviétiques sont partout. A 23 heures, le soir du premier mai, Bormann organise, en plusieurs groupes, le personnel à évacuer. [**Bormann*], [**Stumpfegger*] (le dernier médecin du dictateur), [**Schwagermann*] (aide de camp de Goebbels) et [**Axmann*] ( chef des jeunesses hitlériennes) restèrent groupés, un long moment, en suivant la ligne de chemin de fer jusqu’à la gare de Lerther Strasse. Ils se séparèrent alors. Bormann et Strumpfegger partirent en direction de la gare de Stettin, Axmann dans le sens opposé mais, se heurtant à une patrouille ennemie, il fit demi-tour et reprit l’itinéraire des deux autres. Tombant sur deux cadavres, il les identifia, sommairement, comme étant ceux de Bormann et de Stumpfegger. Pressé, il continua son chemin. Les cadavres ne furent pas retrouvés…

L’incertitude concernant son sort provoqua la condamnation à mort par contumace de Martin Bormann, aux procès de Nuremberg en 1946. Le 7 décembre 1972, deux cadavres furent découverts lors de travaux d’établissement d’une canalisation d’eau près de la gare de Lerther, à l’endroit précis correspondant au témoignage d’Axmann, lieu où des travaux avaient déjà été réalisés en 1962 et où l’on n’avait rien trouvé de particulier…
Ces squelettes furent identifiés comme ceux de Bormann et de Stumpfegger grâce à leurs empreintes dentaires, que le prothésiste des dirigeants nazis,[** Fritz Echtmann,*] reconnut immédiatement (notamment un bridge en trois parties qu’il avait lui-même créé pour Bormann en 1942). Celui-ci aurait avalé une capsule de cyanure car on retrouva du verre entre ses dents. Chose bizarre, ses jambes étaient entourées d’une argile rouge qui n’existe pas dans la région de Berlin et peu en Allemagne ; en revanche, elle est très fréquente en Argentine… En 1973, le procureur de Francfort enregistra la mort de Bormann. En 1988, un prélèvement d’ADN mitochondrial confirma, de manière définitive, qu’il s’agissait bien de son corps.

Pour éviter d’éventuels « pèlerinages sur leurs tombes », la plupart des corps des hauts-responsables nazis ont été incinérés et leurs cendres jetées à la mer. Ainsi en fut-il de celui de Bormann.
Le chapitre est donc, officiellement, clos.

**B- La fuite de Martin Bormann

De tous les responsables nazis « disparus » à la fin de la guerre, Bormann est celui qui avait, et de loin, le plus de capacités à créer une sorte d’association de malfaiteurs de l’ombre, authentique cinquième colonne apte à tenter l’impossible : la fondation d’un « Quatrième Reich » sur le sol du Nouveau-monde. La volonté de revanche était un lien commun chez tous ces nostalgiques du bon temps des meurtres de masse, des exécutions sommaires et des camps de la mort. Mais quelles preuves avons-nous de la survie de Bormann ? N’est-ce pas un fantasme de journaliste en mal de copie ? Et comment son cadavre, retrouvé en 1972 à[** Berlin*], est-il arrivé là s’il a réussi à passer en [**Argentine*] ? C’est à ces questions, et à bien d’autres, que nous allons nous hasarder à essayer de répondre.

Que savons-nous d’une potentielle fuite de Bormann ? Quels étaient les plans nazis, dans l’optique d’une défaite que leur hiérarchie savait inéluctable, dès la victoire anglo-américaine en Normandie ?

Une remarque préliminaire : la mémoire d'[**Axman*] a connu des errements au fil du temps. S’il était certain, dans les années qui suivirent, que Bormann figurait parmi les deux morts entrevus dans la nuit du 1er au 2 mai 1945, il n’en était plus très sûr vers 1950 et en doutait dans les années 60… La leçon de cette étrange allégation, due à une mémoire fluctuante, c’est qu’il faut toujours se méfier de ses souvenirs, surtout lorsqu’on fut condamné deux fois pour son passé nazi.

En ce qui concerne Bormann, d’innombrables témoignages le situent aux quatre coins du globe dans les années d’après-guerre. Faire un choix parmi eux est illusoire, d’autant plus que ceux des anciens nazis sont toujours douteux : que ne feraient-ils pas pour éviter les problèmes judiciaires ? Ou pour noyer le poisson ? Ou pour se faire un peu d’argent ? Reste un extrait sec de faits indiscutables, voyons donc: 

Maurice (3), ouvrier français originaire du Havre, expédié manu militari en Allemagne par le Service du Travail Obligatoire, se trouve à Berlin le 2 mai 1945 au matin. Il essaye de survivre dans une ville détruite où [**Helmuth Weidling*], dernier commandant militaire de la place de Berlin, vient de signer la capitulation à quatre heures du matin, mais elle ne sera effective qu’à dix-sept heures le même jour. L’œil du normand est attiré par un vêtement luisant sous un pâle soleil, oublié par un fuyard, pense-t-il. Il s’approche et découvre, étonné, qu’il s’agit d’une vareuse en cuir de couleur vert-de-gris, en très bon état. Il la soulève et s’aperçoit qu’une poche est bourrée. Il en retire des documents et des papiers d’identité. Il découvre alors, stupéfié, que ceux-ci sont au nom de [**Martin Bormann*] ! Le Français sait parfaitement qui est ce dernier. Il prend connaissance des documents. Son mauvais allemand ne lui permet pas de tout comprendre mais ils sont soit signés de Bormann, soit adressés au même… Il les remettra aux autorités alliées.
Une seule explication est possible : Bormann a jeté tout ce qui pouvait le faire reconnaître, s’est emparé de vêtements civils moins voyants, ce qui était facile vu le nombre de gens tués dans les rues, et s’est enfui… Certes, mais après ? Que savons-nous exactement ?

[**Luigi Silvestri*] (3), résistant italien et partisan armé, aperçoit un homme ressemblant à Bormann qui entre dans un monastère. Nous sommes dans le Tyrol, vers la fin de mai 1945. Il se précipite pour essayer d’intercepter l’individu…Trop tard l’homme a disparu. Il ne le retrouvera pas et aucun des moines présents, interrogés, n’a l’air de comprendre qui il croit avoir vu…

Quelques jours plus tard à Bolzano (3), dans le Tyrol italien, la femme d’un médecin allemand qui a soigné Bormann autrefois, et qui donc le connaît bien, voit un homme, fatigué, arriver devant elle. Elle reconnaît immédiatement Martin Bormann. L’homme la regarde et s’enfuit en la voyant. Elle ne le reverra jamais. Interrogée par un journaliste anglais, elle lui raconte l’incident. L’enquêteur de s’écrier :
-« Mais enfin, Madame, ça pouvait être un sosie ! ».
Elle de répondre :
-« Mais Monsieur, si c’était un sosie, pourquoi s’est-il enfui en me voyant ? ».

Personne ne peut mettre en doute ces témoins, au-dessus de tout soupçon. Ensuite ? La réponse est énorme : le passage par l’Espagne franquiste, avant d’embarquer vers l’Argentine par voie de sous-marin !

[**Jacques Tcharny*]


A suivre…!

[** – Prochain article: Les nazis en Amérique du Sud, mise en ligne, vendredi 19 janvier 2018.*]


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WUKALI 12/01/2018)]

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