[**Un café*]
Cet homme et cette femme,
Leur long silence inquiète la lumière,
Elle vient sur leurs mains, qui sont immobiles.
Peintre, anime leurs doigts
D’un peu de couleur claire. Que ce soit
Comme un reste de jour dans la nuit qui tombe.
Et l’une, alors,
Bougera, frémira. La table est d’angle,
Juste sous le vitrage à travers quoi
Sont visibles les hâtes du ciel du soir.
Des vitres ? Non, un prisme. Et son rayon
Qui cherche, dans la pénombre de la salle.
Ici, rien que le monde. Là, dehors,
L’espérance qui rentre, avec fatigue,
De sa longue journée n’importe où en ville.
Ah, mes amis,
Passez, c’est tout un fleuve. Comment apprendre
À vivre, c’est-à-dire à mourir? Peu de temps
Pour cela quand déjà le café ferme.
Tant de malentendus ! Mais sur la toile
Qui semble inachevée, ces verres vides
Mais à briller, un peu. C’est peut-être l’anneau
Unique de deux vies qui se confondent.
« Poèmes pour Truphémus », Ensemble encore, ed. Mercure de France, Paris, 2016
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WUKALI 23/02/2018)]